Trois dossiers ont été, pendant longtemps, une priorité absolue pour Kaïs Saïed. Il s’agit du dossier des associations financées de l’étranger, de la restitution de l’argent volé de l’État et des faux diplômes détenus par les fonctionnaires. Le président de la République ne parle plus, aujourd’hui, de ces trois dossiers, comme s’ils avaient été résolus.
Le 6 mai 2024, au cours d’un conseil de sécurité nationale, le président de la République lâche : « La majorité des dirigeants d'associations sont des traîtres et des mercenaires ».
Bien en colère, Kaïs Saïed est remonté contre ces organisations et ces associations qui « reçoivent des sommes astronomiques de l'étranger ».
Le 15 mai 2024, il convoque sa ministre des Finances, Sihem Nemsia, pour parler de nouveau du sujet. « Je vais vous parler des financements étrangers reçus par des associations tunisiennes depuis l’année 2011 jusqu’à 2023 », dit-il, avant de donner un document à la ministre lui ordonnant de bien lire un chiffre. « Le chiffre est de deux milliards, 316 millions de dinars 306 mille dinars. C’est la somme totale des financements reçus de l’étranger par les associations », lui répond la ministre.
« Il s’agit d’une ingérence dans nos affaires internes au nom de la société civile. La société civile est la bienvenue, mais elle ne doit constituer en aucun cas un prolongement de certains pays chez nous. Il faut fixer les choses à ce niveau », martèle le président de la République.
Trois mois après, plus personne ne parle des associations et de leurs financements. Pourtant, force est de remarquer que l’on est en pleine période électorale. Période durant laquelle les supposées associations qui s’immiscent dans nos affaires internes, travaillent à plein régime.
Que s’est-il passé durant ces trois mois ? Y a-t-il eu une loi ou même un projet de loi pour encadrer les associations ? Rien de tel ne s’est produit, si ce n’est l’arrestation affligeante de deux présidentes d’associations chargées de secourir et d’aider les migrants irréguliers, Saâdia Mosbah et Sherifa Riahi.
Du côté des associations spécialisées dans la politique, celles-là mêmes qui s’immiscent dans les affaires internes, aucune n’a été vraiment inquiétée et on n’a entendu d’aucune arrestation.
Mercredi 28 juillet 2021, le président de la République reçoit le président de la centrale patronale avec qui il évoque un projet d’amnistie de 460 hommes d’affaires tunisiens, supposés véreux, en contrepartie de la coquette somme de 13,5 milliards de dinars. Un montant conséquent répété plus d’une fois par le chef de l’État qui, pour montrer son importance, le prononce en millimes.
Les hommes d’affaires n’ont pas réagi. Très peu, parmi eux, se considèrent concernés et faisant partie de cette liste de 460 véreux que personne n’a vue.
Le chef de l’État décide alors de passer à la vitesse supérieure. Le 20 mars 2022, il signe un décret relatif à la réconciliation pénale qui prévoit, notamment et surtout, la création d’une commission auprès de la présidence de la République composée d’un président, de deux vice-présidents et de cinq autres membres. Il a fallu attendre le 11 novembre pour que le président de la République nomme les membres et le rapporteur de la commission et le 7 décembre pour que les huit membres prêtent serment devant lui. D’après le décret, les membres de la commission sont nommés pour une période de six mois, renouvelable une fois. Six mois sont passés depuis leur prestation de serment et les membres de la commission n’ont rien ramené. Il a fallu prolonger son existence. Neuf mois sont passés, mais elle n’a toujours rien ramené. Puis douze mois sont passés sans toujours rien dans les caisses de l’État. Entre-temps, le président de la République a limogé le président de la commission Makram Ben Mna, le 21 mars 2023 et la membre Fatma Yaâcoubi, le 7 juillet 2023, qui a fait rire toute la Tunisie quand elle a dit au chef de l’État que la commission allait récupérer quelque « trente billions de dinars ».
Constatant que le double-délai prévu par le décret, qu’il a lui-même écrit, est écoulé et que les membres de la commission, qu’il a lui-même nommés, ont échoué, Kaïs Saïed tente une nouvelle manœuvre dans l’espoir de sauver ce qui reste d’une promesse qui n’aboutit pas. Il propose un amendement du décret de la conciliation pénale et une nouvelle loi est adoptée par le parlement le 17 janvier 2024. Il nomme de nouveaux membres dans la commission qui prêtent serment devant lui le 12 mars 2024. Cinq mois sont passés et la commission n’a toujours rien ramené de conséquent. On ne l’a jamais entendu parler.
Entre-temps, plusieurs hommes d’affaires, parmi les plus grands du pays, ont été jetés en prison et ont l’impression qu’ils font l’objet d’un racket d’État. Que cette impression soit justifiée ou pas, qu’ils soient d’honnêtes citoyens ou de véritables véreux, le fait est que Kaïs Saïed n’a pas obtenu les 13500 milliards qu’il a juré de récupérer. Il n’en parle plus.
Lundi 7 août 2023, le président de la République reçoit son tout nouveau chef du gouvernement Ahmed Hachani (limogé depuis) et lui ordonne de « préparer un projet d’arrêté ayant pour objectif d’assainir l’administration des éléments qui s’y sont infiltrés et qui entravent depuis dix ans les projets de l’État ». Quelque 250 mille personnes seraient ciblées. Le chef de l’État parle, plus d’une fois, de fonctionnaires qui ont intégré la fonction publique grâce à de faux diplômes.
Le 19 septembre, au cours d’un conseil de ministres, il évoque l’exemple d’un chef de service recruté avec un diplôme de baccalauréat et une licence falsifiés. « Il va falloir examiner tous les recrutements effectués de 2011 jusqu’au 30 juin 2023 au niveau de chaque ministère dans un premier temps, puis au niveau de la présidence du gouvernement. Cette anarchie au sein de l’administration et les recrutements effectués sur la base de la proximité de certains partis ne sont plus possibles », a déclaré le Président.
Le 22 septembre 2023, un décret est publié portant audit des recrutements ayant eu lieu dans la fonction publique depuis le 14 janvier 2011 avec un comité de pilotage chargé de diriger cet audit.
Si l’on suit le raisonnement de Kaïs Saïed, l’administration tunisienne serait nickel après cet audit et les caisses de l’État seraient revigorées une fois que l’on se sera débarrassé de tous ces fonctionnaires véreux, recrutés avec de faux diplômes ou sur la base de l’allégeance à certains partis.
Près d’un an après, la situation est quasiment identique. Le 13 mai 2024, le chef de l’État a reçu président du haut comité de contrôle administratif et financier (HCCAF) et du comité d’audit des recrutements au sein de la fonction publique, Imed Hazgui qui lui a remis un rapport préliminaire réalisé par le comité chargé de l’audit. On ne sait cependant rien sur ce rapport, ni sur le nombre de fonctionnaires concernés. A priori, il n’y a rien de vraiment important. Ce serait le cas, Kaïs Saïed aurait crié le chiffre et le ministère des Finances aurait fait part d’un allègement de ses charges en matière de règlement de salaires de fonctionnaires. Attendons toutefois le rapport final et espérons un minimum de transparence à ce sujet.
Ces trois dossiers des associations financées de l’étranger, de l’argent dérobé par les hommes d’affaires véreux et des recrutements douteux dans la fonction publique ont longuement, très longuement, fait la une des médias. Il y a eu des heures de débat dans les radios et les télévisions pour expliquer aux citoyens que l’État allait sortir de sa misère et retrouver sa souveraineté grâce à ces opérations d’assainissement ordonnées par Kaïs Saïed. Les partisans du chef de l’État ont longuement surenchéri sur ces trois dossiers. Les rares médias et les rares voix qui appelaient au bon sens et qui disaient que ces trois dossiers sont des chimères étaient vilipendés sur les réseaux sociaux et accusés d’être au service de l’étranger et des mafias.
De grosses chimères de la même famille que les petites chimères du TGV, de la cité sanitaire de Kairouan, du stade d’El Menzah ou de la piscine municipale du Belvédère.
Après avoir tenu les foules en haleine pendant des années, Kaïs Saïed et ses partisans ne parlent plus de ces dossiers à l’échec cuisant. Aucune autocritique, aucun auto-démenti, aucun aveu d’échec. Personne ne demande des comptes au président de la République qui a lui-même nommé et limogé des dizaines de hauts fonctionnaires. Qui a nommé lui-même des commissions qui se sont avérées inefficaces. Qui a donné lui-même des chiffres qui se sont avérés trompeurs. Qui a désigné lui-même des coupables qui se sont avérés innocents.
En période électorale, l’heure est au bilan. Celui de Kaïs Saïed est composé de chimères hélas. Il a beau évoquer des complots, des conspirations et des mafias, à défaut de résultat tangibles, ils restent des chimères.
Raouf Ben Hédi
Ces rapports devraient être publier par respect au peuple
Mais ils ne sont pas pour la simple raison qu'ils sont vides
(Pour exemple l'auditeur des crédits et dons reçu depuis 2011 réclamé 3 fois par le Pr et finalement parle de qq erreurs de change)
Nous avons été trompés. C'est une personne machiavélique qui cache bien son jeu.
Perso, j'ai compris qui il était lors de la crise COVID. Les vaccins étaient disponibles bien avant le 25 juillet mais leur arrivée a été bloquée par le pouvoir et l'ambassadeur de Tunisie en France.
Ils ont laissé mourir des milliers de personnes pour pouvoir faire le coup d'Etat. Le jour où les tunisiens comprendront ça, ils verront que sur chaque dossier il leur a menti et fait semblant, sans avoir l'air d'y toucher.
certains pays vraiment démocratiques eg. suisse, japon .... ne s'appellent pas république, par modestie ...
d'autres en rajoutent: république démocratique et populaire ... pwahaha ...
Un populiste de la pire espèce.
Comment les tunisiens accepteraient-ils de se faire diriger et se faire berner par ce type. Une grande délusion ce pays!
Maintenant la question que monsieur Raouf devraient se poser est, pourquoi le dossier a été enterré. Une pression de l'étranger? Un sujet que Raouf devrait traiter.....
Le monde entier nous envie.
Blague à part, le meilleur de ces derniers, n'a même pas les capacités d'être un tenancier d'une grilladerie de merguez d'âne.
Les ripoux, mis au jeune forcé, un certain vingt-cinq juillet béni, ne savent plus sur quel pied danser !!!
La faim les tenaille.
Ils sont aux abois.
'? part ceux qu'il a enrhumé que l'on retrouve sur BN avec leurs idées d'abrutis aussi vides que les siennes ...
Nous ne sommes pas prêt de retrouver une démocratie à la place de sa dictature Poutinienne !....
Comment répondre aux nouveaux besoins sociaux? Est-ce que nous en avons les moyens financiers? Les politiques sociales pourraient-elles soutenir la nouvelle croissance économique? Quels sont les investissements nécessaires aujourd'hui pour ne pas aider et subventionner dans les années à venir? Comment minimiser les charges sociales? Comment passer des politiques sociales de prise en charge et de distribution gratuite à une politique dont la base est l'investissement social? Il est temps de concevoir autrement les dépenses sociales. Non pas comme une charge qui gêne la croissance économique, mais comme un investissement qui soutient le passage vers une meilleure économie avec moins de chômeurs et de meilleurs salaires.
Les politiques sociales en Tunisie devraient avoir une fonction économique en tant que paramètre de fortunes futures. L'accroissement des richesses produites est la condition la plus évidente de la réduction de la misère matérielle.
Je propose ainsi de motiver et de responsabiliser le Tunisien par la loi afin de le pousser/obliger à faire quelque chose d'utile par lui même, pour lui même, pour tous les Tunisiens et pour le reste du monde tout en lui fournissant des possibilités de réussite--> il faudrait apporter la/les possibilité(s) aux classe pauvres afin de pouvoir sortir par leurs propres moyens de la situation qui leur a été faite en tant que classes qui ont été toujours ignorées et désavantagées.
--> Chaque Tunisien devrait produire ses conditions d'existence. Il doit apprendre à se procurer par lui même ses conditions d'existence. Nous sommes tous des êtres de projet, tourner vers l'avenir en prenant soin (en considération) de ce qui est là afin de l'intégrer dans nos ambitions.
Certes il faudrait donner à ceux qui n'ont rien des possibilités afin de sortir de leur situation de misère, par contre il ne faudrait pas essayer de résoudre leurs problèmes à leur place --> c'est à eux de prendre leurs problèmes socio-économiques en charge, et de les résoudre par eux même. --> c'est ça l'assistance, c'est donner la possibilité à résoudre ses problèmes socio-économiques par soi-même. Exemple: je n'encourage pas à offrir des maisons gratuites à certains pauvres, il faudrait plutôt leur offrir la possibilité de construire leurs habitats par leur propres moyens. Il suffirait de louer les maisons sociales aux pauvres à bon prix pour un temps limité, le temps d'améliorer leur situation socio-économique par eux-même et par leur propre travail --> c'est ce mouvement au sein des habitations sociales qui pourrait résoudre le problème de l'habitat des classes pauvres en Tunisie: celui qui va entre-temps socialement mieux, devrait laisser la place pour ceux qui n'ont rien --> c'est une loop/boucle où les uns sortent et les autres entrent pour un temps limité!
--> Le soucis de soi (le soucis de sa propre existence ) ne devrait pas conduire à ignorer le soucis de l'autre, sans pour autant chercher à résoudre les soucis des autres à leur place --> On ne peut pas se soucier seulement de soi, nous sommes d'abord et essentiellement des êtres de relation que l'on a avec les autres (si cette relation est abîmée, c'est toute la vie sociale qui serait abîmée)
En Tunisie, nous parlons trop de liberté mais trop peu d'égalité des chances. Le fait particulier et dominant qui singularise notre temps/siècle, c'est l'égalité des conditions, la passion principale qui agite les hommes, c'est l'amour de cette égalité. Par contre cette égalité ne devrait pas être gratuite et sans aucun effort...
- La Tunisie devrait être un système socio-politique dans lequel le mérite détermine la hiérarchie sociale et professionnelle. --> Chaque Tunisien devrait être responsable de sa vie, de sa nutrition, de ses initiatives, de ses ambitions et l'Etat tunisien devrait garantir en particulier la justice sociale / judiciaire, l'égalité des chances et des possibilités socio-économiques pour tous afin que la méritocratie réussisse.
Bravo...
bonne soirée
Il faudrait dire que les grosses têtes ne manquent pas en Tunisie et j'en connais beaucoup.
Il faudrait que notre gouvernement comprenne que c'est l'Etat qui devrait initier de grands projets, et nos grosses têtes sont là afin de les réaliser.
--> ça fonctionne ainsi dans tous les pays de notre planète terre
bonne soirée
Un delire pseudo socialiste ( meme pas marxiste ) qui conclue sur les these liberal de smith .
Arrete ton blabla , la realité est simple la Tunisie n a pas les moyens d avoir 750 000 fonctionnaires dont la majorité est peu productif , que veux tu de + 5 millions de fonctionnaires ?
Le president est incapable de réformer des lois sur l heritage sur les terrains constructible sur la finance sur l or sur l importation sur la production d energie sur la taxation des entreprises franchises européennes etc etc etc
Il n y a pas pire que les reveurs qui espèrent que quelqu un paie leur reve
Et il n'est pas à comparer avec les autres.
(Et il n'est pas à comparer avec les autres.) je vous dis que vous avez complétement raison ( taux de croissance 0.4% en 2023 macha allah les caisses de l'état vont être renfloués avec les 13500milliards jeyyine min beja qui seront injectés en 2024
l'usine du sucre de beja travaille en plein régime quant à la cité sanitaire de Kairouan je pense que dans quelques "jours " elle sera fin prête
Hashtag_slouma_the_khobza :D
* Associations financées de l'étranger : il a besoin de l'argent en devises, le nombre d'associations par habitants en Tunisie est sous la moyenne mondiale, c'est une fausse polémique qui sert à diaboliser et surfer, comme d'habitude, sur l'émotionnel et le populisme, quand on veut détourner l'attention vers des forces occultes et étrangères.
* La restitution de l'argent volé de l'?tat : il est connu statistiquement que > 90% des biens spoliés sont impossibles à récupérer.
* Faux diplômes détenus par les fonctionnaires : ce sont des cas isolés, circulez y a rien ici d'aussi alarmant pour en faire "9adhiyet char9 el awsat".
Tiens à propos Proche-Orient, a-t-on débité le moindre mot sur l'assassinat de Haniya. Moi, qui condamne sur pied d'égalité le Hamas et le gouvernement Netanyahou, aurait adressé au moins une lettre de condoléances à l'état palestinien. Il s'est contenté d'un communiqué laconique du MAE.
Que des slogans vides ! "Al chi3arat al fadhfadha" pour notre khobza slouma qui comprend mieux et est expert en proverbes et dictons en derja tunisien et même en dialecte égyptien.. une vraie "me3allema soussou" !
Des hommes d'affaires ont été poursuivis partout dans le pays sauf les sfak sont intouchables jusqu'à présent .
53 milliards de dinars x 80 =4.240 milliards de dinars..
Je ne vois pas ou sont caches tous ces miliers de milliards.
Meme si c'est vrai on ne confisque pas TOUTE la fortune des citoyens pour payer les fonctionnaires, meme si tu les deteste.