
Les cours du pétrole baissent jeudi 1er mai 2025, pour la quatrième séance consécutive, plombés par des données économiques décevantes aux États-Unis et des investisseurs qui s'attendent à voir la production de l'Opep+ augmenter plus que prévu en juin.
Vers 09h40 GMT (10h40 à Tunis), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet — dont c’est le premier jour en tant que contrat de référence — perdait 2,03%, à 59,82 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juin, chutait de 2,22%, à 56,92 dollars.
Du côté de l’offre, le marché semble désormais penser que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) ont changé de stratégie.
L’Arabie saoudite, membre le plus influent de l’Opep+, est passée d’un objectif de « stabilité du marché » à « une véritable offensive sur les parts de marché », estime Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management.
Ryad et les autres membres de l’Opep+, poussés par « les tricheurs du cartel, comme le Kazakhstan et l’Irak », selon l’analyste — en référence aux pays dépassant leurs quotas — pourraient annoncer, lundi 5 mai, une hausse de production plus forte que prévu en juin.
Et du côté de la demande, les perspectives semblent s’assombrir à mesure que la guerre commerciale entre Washington et Pékin perdure.
L’économie américaine a viré au négatif au premier trimestre, période où le plus gros des droits de douane n’était même pas encore en place.
En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le produit intérieur brut (PIB) s’est contracté de 0,3%, selon une première estimation publiée mercredi par le ministère du Commerce. Ce résultat — premier recul du PIB américain depuis 2022 — est nettement inférieur aux attentes de la majorité des analystes.
« La révision à la baisse des perspectives de croissance économique s’accompagne généralement d’une réduction de la demande mondiale de pétrole », souligne Tamas Varga, analyste chez PVM.
Les perspectives d’un marché avec plus de barils et d’une demande faiblissante forment un ensemble très négatif pour les cours de l’or noir, ce qui explique qu’il s’échange à un niveau aussi faible, en dessous des soixante dollars.
© Agence France-Presse


