
Alors que Kaïs Saïed avait décidé l’intégration historique de 14.266 enseignants suppléants dans la fonction publique, la réalité administrative s'enlise. Quatre mois après la publication du décret, le ministère de l’Éducation n’a recruté que 500 personnes, révélant un blocage inquiétant entre les déclarations politiques et leur mise en œuvre effective.
Le 8 janvier 2025, Kaïs Saïed frappait fort. Par décret présidentiel, l’intégration des 14.266 enseignants suppléants était ordonnée, avec la promesse de régulariser en deux vagues l’ensemble des concernés : une première immédiatement, une seconde début 2026.
Cette décision, saluée à l’époque comme une avancée sociale majeure, s’inscrivait dans une volonté affichée du chef de l’État de corriger seize années de précarité et de tergiversations.
Le décret n°2025-21, publié au Journal officiel, avait tout prévu : une régularisation sans barrière d'âge, la reconnaissance pleine des droits des suppléants, et la clôture définitive d'un dossier empoisonné pour le système éducatif.
Pourtant, sur le terrain, rien ou presque n’a bougé.
Des chiffres qui témoignent d’un blocage systémique
Le budget 2025, préparé avant la décision présidentielle, prévoyait déjà l’intégration de 7.592 enseignants suppléants parmi les 9.207 recrutements dans le secteur de l’éducation.
Pour l’ensemble de la fonction publique, 21.376 recrutements avaient été budgétisés, et le budget du ministère de l’Éducation était passé de 7,917 milliards de dinars en 2024 à 8,044 milliards de dinars en 2025.
En clair, même avant l'annonce présidentielle, le recrutement de plusieurs milliers de suppléants était déjà planifié.
Pourtant, fin avril 2025, seulement 500 dossiers ont été traités, un chiffre ridiculement bas au regard des besoins et des engagements affichés.
Le ministère de l'Éducation non seulement n'exécute pas les décisions présidentielles, mais n'applique même pas ses propres prévisions budgétaires.
La stratégie du pourrissement ?
Selon Malek Ayari, coordinateur national des enseignants suppléants, le ministère multiplie les manœuvres dilatoires : recours à des textes anciens de 2008, lenteur administrative injustifiée, confusion juridique sur les décrets de référence…
Résultat : sur 10.000 dossiers déposés, seuls 500 ont été instruits. Une inertie suspecte, qui fait penser à une stratégie du pourrissement.
La divergence entre la présidence de la République et l'administration gouvernementale est désormais flagrante.
Kaïs Saïed ordonne l'intégration. Le ministère de l’Éducation fait tout pour l'éviter.
Un coût politique et éducatif lourd
Le retard dans la régularisation des suppléants a des conséquences graves :
Pour les enseignants, d’abord, condamnés à continuer à vivre dans la précarité malgré des promesses solennelles.
Pour les élèves, ensuite, privés de la stabilité pédagogique que seule l'intégration de ces milliers de contractuels peut garantir.
Pour le président lui-même, enfin, dont l'autorité se trouve défiée par une administration rétive.
Car derrière l'inertie, se cache un risque politique évident : celui d’un divorce grandissant entre les décisions présidentielles et leur application réelle par les rouages de l’État.
Une colère sociale qui monte
Face à cet immobilisme, les enseignants suppléants menacent de reprendre la mobilisation.
Indépendamment des mouvements syndicaux traditionnels (UGTT notamment), ils comptent mener leurs propres actions de protestation pour exiger l'application immédiate du décret présidentiel et dénoncer l'attitude du ministère.
Après des années d’attente, d’humiliation et de promesses non tenues, la patience des suppléants touche à sa fin.
Maya Bouallégui
La preuve: il donnait des notes à ses étudiants et ces notes allaient de 0 à 20 !!!
Au delà, je ne peux rien dire ...
Bos prof de math de compta d eco etc... savent tres bien que leur salaires actuel est pay2 seulement parcequ il n y a pas les 14000 prochains .
Quand les 14000 seront recrut2s ils savent qu il n y a pas assez d argent pour payer tout le monde et donc leur salaire devra etre partag2 avec les nouveaux par une devaluation monetaire ou l inflation .
Ceux qui sont en place ne veulent pas des entrants qui remettraient en cause leur privileges


