
Le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, a nommé, le soir du 9 mai 2022, par décret les sept nouveaux membres de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). A notre grande surprise, la liste ne comprenait pas celui qui avait manifesté sa volonté de faire partie de l’instance et n’avait pas hésité à soutenir le président, Zaki Rahmouni.
D’un autre côté, nous y avons trouvé le nom de celui qui avait juré et affirmé à maintes reprises ne plus vouloir en faire partie : Sami Ben Slama. Cette déclaration ne date que de quelques semaines. Il avait assuré à nos confrères d’Assabah News, à la date du 23 avril 2022, qu’il ne remettra plus les pieds à l’Isie quelles qu'en soient les conditions. Il avait même publié sur son profil Facebook un statut expliquant son refus catégorique de faire à nouveau partie de l'instance et qu'il ne se souciait que de l'indépendance de celle-ci.
Évidemment, ce genre de manœuvre est bien connu chez ceux qui se sont un peu adonnés au jeu de la politique. Abdelfattah Mourou, candidat malheureux au scrutin présidentiel en 2019, avait utilisé la même manoeuvre pour justifier sa candidature. Alors qu'il s'était auparavant dit "trop vieux" pour briguer un mandat, il n'a pas hésité à sauter à pieds joints dans l'opportunité/piège tendu par Ennahdha pour accéder à Carthage prétextant "honorer le devoir national et répondre à l'appel de la patrie".
Idem donc pour Sami Ben Slama qui s'est empressé de souligner son patriotisme et sa dévotion à la Tunisie et à l'Isie. Il s'agirait selon lui des véritables raisons le poussant à accepter cette nomination.
D’ailleurs, Sami Ben Slama n’a fait que sous-entendre qu’il était le meilleur, le seul et l’unique à pouvoir guider l’Isie dans ce processus révolutionnaire patriotique et noble qu’est le système du 25 juillet 2021. Il a multiplié les appels et les déclarations appelant à écarter les juges de l’instance. Ces derniers devraient, selon lui, démissionner de leurs fonctions en cas de nomination au sein de l’instance. Une position qui vise sûrement à intimider Farouk Bouasker, magistrat et ancien vice-président de l’Isie. Ce dernier a finalement accédé à la présidence de l’instance en vertu du même décret.
Fort heureusement, Sami Ben Slama ne s’était pas limité à cet exercice. Il a, depuis le 25 juillet 2021, intoxiqué les internautes avec des centaines - voire des milliers - de publications exprimant son soutien inconditionnel au chef de l’Etat. Il a expliqué qu’il continuera à soutenir Kaïs Saïed coûte que coûte.
Etrange déclaration, vu que le nouveau membre de l’Isie optait pour un tout autre comportement avant le 25 juillet 2021. Il l’avait traité de conservateur et d’extrémiste. Il avait souligné une incohérence dans les déclarations du chef de l’Etat et estimé que ses pensées étaient dépassées. « Jamais je ne manifesterai aux côtés de ces personnes », a-t-il écrit. Il s’en est pris à ceux qui avaient voté pour Kaïs Saïed à l’occasion du premier tour des présidentielles de 2019. Il a considéré qu’ils portaient des idées rétrogrades. « Qui sont-ils ? Qui les a envoyés ? », s'est-il interrogé.
Mais, comme le dit le proverbe : la fin justifie les moyens. Tous les moyens sont bons pour retrouver sa place au sein de l’Isie y compris être soi-même dans l’incohérence (à l’image de sa nouvelle idole !) ou encore insulter les opposants ouvertement et publiquement. A ce sujet, Sami Ben Slama ne s’est pas gêné. Il a usé de propos déplacés en faisant référence à Ahmed Néjib Chebbi et au Front de salut national. Et l’impartialité et l’objectivité de l’Isie et de ses membres dans tout cela ? Ne vous inquiétez pas mes chers camarades, ils ne sont là que pour valider un projet déjà prêt !
S.G


Est-ce que c'est courant en Tunisie d'avoir Ben Salma comme nom de famille ?
Aussi, et pour votre information cette grande famille a toujours laissé ses empreintes à travers le passage de plusieurs grands hommes qui ont bien servis et continuent à servir la Tunisie sans bruit et parmi eux Monsieur Bechir Ben Slama, qui ne peut pas être ignoré et que Dieu lui accorde toute la vie.