L’avocat et ancien magistrat Ahmed Souab a adressé un message fort à ses proches et soutiens depuis sa cellule à la prison de Mornaguia. Ce texte, relayé le vendredi 2 mai 2025 sur les réseaux sociaux par l’avocat Karim Marzouki, témoigne de la résilience d’un homme profondément attaché à son pays.
« J’aime la Tunisie, de son désert aux montagnes de Kroumirie, en passant par les steppes. Mes codétenus sont originaires de Siliana, Gafsa et Tozeur. Tout simplement, j’ai retrouvé dans ma cellule la Tunisie que j’aime », déclare Ahmed Souab.
L’ancien magistrat a également évoqué son parcours, notant qu’autrefois, il se sentait avocat parmi les juges. Aujourd’hui, dit-il, il se sent juge parmi les avocats. Une transition qui ne change en rien son objectif : défendre l’État de droit.
Ahmed Souab affirme être toujours libre, une liberté qu’il revendique non pas en dépit de son épreuve, mais grâce à elle. « Je suis toujours libre, et je le resterai, en appel comme en cassation. Libre dans l’épreuve, et non pas malgré l’épreuve », insiste-t-il.
Ahmed Souab a été arrêté le 21 avril 2025. Les chefs d’accusation, liés à ses déclarations publiques, s’inscrivent dans le cadre de la loi antiterroriste. La défense, qui dénonce des accusations disproportionnées et politiquement motivées, a déposé une demande de libération le 28 avril. À ce jour, aucune réponse n’a été donnée, alors même que les délais légaux expirent aujourd’hui.
Son arrestation a suscité une vague d’indignation au sein de la société civile et du monde judiciaire.
M.B.Z
