Le député islamiste radical et ancien Al Karama, Rached Khiari a publié, lundi 19 avril 2021, une vidéo en direct révélant des données fracassantes, selon ses dires, concernant le financement de la campagne électorale du président de la République Kaïs Saïed, tout en précisant qu’il détient des preuves irréfutables étayant ses propos.

Rached Khiari a indiqué que Kaïs Saïed s’était mis à la disposition de l’administration américaine sous Trump. « Le président de la République avait rencontré un responsable sécuritaire à l’ambassade américaine en France, le 19 août 2019, dans un café au quartier Ennasr 2. Il était accompagné du directeur de sa campagne électorale, Faouzi Daâs. Et à partir de ce jour, Kaïs Saïed s’était mis à la disposition de l’administration américaine de Donald Trump, jusqu’à ce que la donne change», a-t-il affirmé, en montrant des photos et en assurant détenir une vidéo de cette rencontre.

Il a ajouté que l’ambassade américaine en France a procédé à plusieurs virements étrangers, via Western Union, au profit du directeur de la campagne électorale de Kaïs Saïed, Faouzi Daâs. « Nous détenons toutes les preuves et références des transactions. D’ailleurs, c’est ce qui justifie les rencontres récurrentes entre le président et le gouverneur de la Banque centrale. Nous avons aussi les enregistrements des communications téléphoniques entre Kaïs Saïed et le responsable américain. La dernière en date, était le 15 septembre 2019. Son frère Naoufel Saïed avait répondu à 19h35, et lui avait dit félicite ton frère, demain il sera président de la République ».

Rached Khiari a défié le président de la République de le démentir. Il a, également, assuré qu’il renonçait à son immunité parlementaire et qu’il était prêt à comparaître devant la justice pour confronter Kaïs Saïed.

Par ailleurs, il a affirmé qu’il avait obtenu toutes ces données après quatre mois de travail d’investigation et de contacts avec la partie américaine. Cependant, il a tenu à clarifier qu’une fois au pouvoir, Kaïs Saïed avait laissé tomber les Américains pour nouer un partenariat stratégique avec les Français, chose ayant fortement déplu aux Américains.

Rached Khiari a, également, révélé que le fils du président de la République était impliqué dans « les manigances » de son père, et qu’il procédait à la direction du réseau des bloggeurs sous les ordres étroits de son père pour diffamer et dénigrer ses adversaires. Dans ce contexte, il a noté que l’Israélien ayant témoigné contre Nabil Karoui durant la campagne électorale était poussé par Kaïs Saïed pour anéantir ses chances à la présidentielle et lui donner le coup de grâce.

Le député a accusé Kaïs Saïed d’avoir reçu des financements étrangers, mais aussi de haute trahison, l’invitant à démissionner pour préserver ce qui restait de sa dignité. D’ailleurs, il a considéré que les élections sont falsifiées appelant les parties concernées, notamment, l’Isie et la justice à les annuler.

Connu pour ses pseudo-fuites et ses scénarios tirés par les cheveux, Rached Khiari veut frapper fort pour salir l’image du chef de l’Etat. Ses « révélations » interviennent au lendemain des déclarations du président de la République ayant suscité la polémique. Kaïs Saïed avait assuré qu’il est le commandant suprême de toutes les forces armées (militaires et civiles), tout en employant un ton menaçant à l’égard de ses adversaires, notamment islamistes.

S.H