
La Fédération internationale des journalistes (FIJ), a adressé, jeudi 4 janvier 2024, une lettre au président de la République, Kaïs Saïed, l’appelant à exercer ses prérogatives pour imposer le respect de la constitution et la protection de la liberté de la presse.
La FIJ, s’est dite profondément préoccupée par l'emprisonnement fréquent de journalistes, en totale contradiction avec les acquis énoncés dans la constitution tunisienne dans le domaine de la liberté d'expression et de la presse.
Revenant sur les poursuites engagées contre Zied El Heni, la fédération a souligné que les procédures qui lui ont été imposées portent atteinte aux garanties fournies par la constitution tunisienne, les lois et les accords internationaux que la Tunisie a ratifiés dans le cadre de la protection des journalistes, et ouvrent la porte aux violations flagrantes de la loi qui pourraient l’exposer à une peine de deux ans de prison.
« Plus de trente journalistes ont été ciblés par des poursuites au cours de la seule année 2023 conformément au décret 54, au Code des télécommunications et à la loi antiterroriste et anti-blanchiment d'argent. Cela indique clairement l'existence d'une politique systématique pour utiliser le système judiciaire afin d’intimider et emprisonner les journalistes de manière arbitraire, illégale et inconstitutionnelle, et menace de faire de la Tunisie une grande prison pour les journalistes », a poursuivi la FIJ.
Elle a souligné que ces poursuites ont des répercussions négatives sur la liberté d'expression et de la presse en Tunisie, et sur le droit du citoyen à une presse libre, attachée aux règles et à l'éthique de la profession journalistique et préservée de toute influence du pouvoir, politique ou financière.
« Nous comptons sur vous pour user de vos prérogatives afin d’imposer le respect de la constitution et pour œuvrer à la libération de Zied El Heni, Khalifa Guesmi et Chadha Hadj Mbarek et mettre fin à l'application de lois et de décrets qui violent les procédures légales indiquées dans le cas de poursuites contre les journalistes », a conclu la FIJ.
M.B.Z