
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a dénoncé, dans un communiqué publié le 30 décembre 2023, la détention du journaliste Zied El Heni après une chronique sur les ondes de radio IFM où il a critiqué la ministre du Commerce. L’organisation se joint ainsi au Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) pour exiger sa libération immédiate et sans condition.
La FIJ a souligné que depuis plusieurs mois, Zied El Heni est soumis à un harcèlement constant du pouvoir en Tunisie. « Une nouvelle fois, il se retrouve derrière les barreaux en raison de déclarations faites jeudi 28 décembre 2023 sur IFM, une radio privée tunisienne. Durant cette émission, Zied El Heni a vivement critiqué la ministre du Commerce, Kalthoum Ben Rejeb, appelant à son remplacement en raison de son incompétence. Quelques heures plus tard, il a été placé en garde à vue, poursuivi pour atteinte à la personne de la ministre, en vertu de l'article 24 du décret 54, un texte répressif bafouant la liberté d'expression en Tunisie. Ce décret est régulièrement utilisé pour museler les journalistes et les opposants au président de la République, Kaïs Saïed », relève la FIJ dans son communiqué.
Le secrétaire général de la fédération a, pour sa part, déclaré : « Une fois encore, le pouvoir tunisien s’en prend aux journalistes. Le décret 54 est utilisé pour faire taire les journalistes et les opposants au Président tunisien. Les poursuites répétées et systématiques contre notre confrère Zied El Heni sont inacceptables et elles ne visent qu’à museler sa voix critique, très écoutée. La FIJ demande au ministère public de libérer sans délai et sans condition Zied El Heni et l’enjoint à respecter le droit d’informer et le droit d’être informé ».
La FIJ rappelle que cette arrestation fait suite à celle de juin 2023, également liée à ses chroniques à la radio. « Bien que sa détention précédente n'ait duré que 48 heures en raison des pressions internationales, Zied El Heni encourt aujourd’hui une peine de prison qui peut aller jusqu’à dix ans, conformément aux dispositions du liberticide décret 54 », conclut le communiqué.
I.L

Dans les faits, si.le cas Zied incarne un exemple, on passerait notre temps à déplorer.
Les journalistes assassinés à raison de ce qu'ils sont, i.e. journalistes, par une armée fournie et assistée par les prophètes de la démocratie méritent une plus ample mobilisation et notre ralliement à la cause motivante de cet appel.
Comme je ne suis pas porté à cet exercice de déploration, mais bien davantage mu par la volonté de comprendre, je comprends et tout aussitôt manifeste ma réserve .
Nous vivons depuis des siècles sous le couvert de cette dichotomie aux effets redoutables et qui dispose le monde en deux catégories , les bons et vrais humains par opposition aux autres, de l'untermensch au surnuméraire dont la vie est dérisoire.
Jadis, La religion et ses sbires dont l'art aura consisté à faire le partage et poser que nul ne peut être sauvé hors ses créances.
Maintenant, le même dispositif fait office au nom de la démocratie.
On aimerait beaucoup que l'on nous convainque autrement et que l'on nous montre où et quand leur prophétie aura fait vivre les hommes en frères égaux.
On nous convoque à y croire.
Nous attendons des signes.