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La fin de Nidaa Tounes annonce-t-elle le début d'une ère d'incertitudes ?
13/12/2015 | 16:30
4 min
La fin de Nidaa Tounes annonce-t-elle le début d'une ère d'incertitudes ?

 

Après tant de tergiversations, de propositions, de contre-propositions, de démissions, de suspension des mêmes démissions au sein de Nidaa Tounes, théoriquement premier parti politique du pays, les choses semblent prendre une tournure accélérée suite aux propos tenus par Mohsen Marzouk lors de la tenue, à Hammamet ce matin du dimanche 13 décembre 2015, du meeting national des femmes Nidaa Tounes.

 

« La fonction de secrétaire général n’a plus sa raison d’être surtout après que le Bureau politique ait été dissous de facto, mais je reste militant actif au sein du parti, ce qui me permettra d’avoir une plus large liberté de mouvement », a précisé Mohsen Marzouk, en substance, lors dudit meeting, une véritable démonstration de force avec une assistance de près de 1500 femmes et bon nombre de dirigeants de premier plan dont notamment, Lazhar Akremi, Mondher Belhaj Ali, Abdelmajid Sahraoui, Abdessattar Messaoudi.

Or, la réunion n’était pas encore terminée à Hammamet que de nouvelles déclarations de la part de dirigeants de Nidaa appartenant ou partisans du groupe des 32 sont venues donner une nouvelle orientation à l’avenir proche de ce groupe, voire à tout le parti.

 

Lazhar Akremi, affirme qu’il n’y a plus de parti s’appelant « Nidaa Tounes ». Et de préciser : « Ils ont dissous le bureau politique, il n’y a plus de président de parti et ils ont fait parachuter la commission des 13. Eh bien nous venons de dissoudre cette commission », a crié M Akremi avant d’enchaîner : « nous réfléchissons à une nouvelle forme pour préserver le projet initié par Nidaa ».

 

Pour sa part, le membre fondateur de Nidaa, Taïeb Azaiez abonde dans le même sens et indique, dans une déclaration accordée à radio Shems Fm, qu’il n’y a plus de Nidaa et que Mohsen Marzouk va annoncer, en milieu de semaine prochaine, la création d’un nouveau parti avec pour dénomination : « les patriotes libres » ou « les destouriens libres ».

 

Dans l’autre camp, Boujemmâa Remili, porte-parole officiel du parti Nidaa Tounes, a indiqué, dans une interview accordée au journal Assarih dans sa livraison d’aujourd’hui dimanche 13 décembre que l’initiative de la commission des 13 est entrée en vigueur dans la mesure où la majorité des parties entendues ont exprimé adhésion et leur accueil favorable à cette nouvelle entité. Et à M. Remili d’ajouter que « tous ceux qui s’y opposent, doivent assumer leurs responsabilités. Et quant à ceux qui menacent de lancer un nouveau parti, je leur dis Mabrouk ».

 

Comme on le constate, les dés semblent jetés et la rupture est consommée. On s’attend même à une officialisation de cette scission définitive, lors de la prochaine conférence de presse prévue pour mardi ou mercredi prochains par les leaders du groupe des 32. La question qui se pose, désormais est la suivante : Pourquoi en est-on arrivé à ce point de non-retour, malgré les tentatives de rafistolage ? Le clan du fils du président de la République avance l’argument de l’obstination des démissionnaires ne prenant en considération aucune initiative pour un compromis et une issue de consensus. Ils leur font assumer, comme l’a affirmé Boujemâa Remili, la responsabilité de l’échec et de la scission.

Quant aux partisans de Mohsen Marzouk, ils reprochent à toutes les initiatives, dont notamment celle émanant de Béji Caïd Essebsi, de reprendre pratiquement, à des nuances insignifiantes près, les approches prônées par le clan du « fiston », à savoir l’organisation d’un congrès constitutif à plus ou moins brève échéance et la tenue du congrès électif dans un délai d’un an voire un an et demi. Ils y voient un processus pareil à celui que veut « imposer » Hafedh Caïd Essebsi dans le but évident de faire croire à l’opinion publique, aussi bien nationale qu’au sein de Nidaa que c’est le camp opposé qui se trouve à l’origine du blocage en rejetant tous les compromis proposés.

 

D’autres questions se posent également après les derniers développements de ce dimanche 13 décembre 2015. En effet, on attendra avec curiosité la position de Mohamed Ennaceur, resté, jusque-là dans l’expectative afin de constituer, le cas échéant, une alternative pour le rapprochement des points de vue des uns et des autres.

 

On attendra la position finale de Faouzi Elloumi dont le poids, représente un facteur à ne pas négliger sachant qu'il avait soutenu Hafedh Caïd Essebsi avant de s’en démarquer après la réunion d’Hammamet. Par contre, Boujemâa Remili, homme de gauche, que l’on plaçait carrément du côté de Mohsen Marzouk, semble avoir pris son parti en traitant les membres du groupe des 32 de « jusqu’auboutistes ou presque ».

 

Mais il n’y a pas que cela. D’autres inconnues peuvent surgir en cas de consommation officielle de la rupture. Quel avenir peut-on prévoir pour le bloc parlementaire formé par les Nidaïstes au sein de l’Assemblée des représentants du peuple ? Théoriquement, et surtout si les sécessionnistes forment un nouveau parti, Nidaa Tounes ne sera plus le parti majoritaire à l’ARP. Que prévoient la Constitution et la loi dans ce cas bien précis ?

 

Il faut dire qu’au lendemain des élections législatives et présidentielle de 2014, personne ne pouvait prévoir une situation pareille pour le parti vainqueur. Force est de reconnaitre que les alter ego de bon nombre de ses dirigeants semblent avoir pris le dessus sur les intérêts de ce mouvements et de tout le pays, qui va être pris, probablement, dans une nouvelle tourmente à l’issue incertaine.

 

Sarra HLAOUI

13/12/2015 | 16:30
4 min
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Commentaires (15)

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mohamed bacha bey
| 25-12-2015 07:27
Cet ancien ministre est faible, dans l'argumentation et dans la posture.
Il obtient plus qu'il ne donne, sauf jacasser à longueur de journée.
Il devrait reconnaitre ses limites qui sont courtes.MBB

tounsi anti chlayeks
| 15-12-2015 22:00
Que fait Hafedh Essebsi dans toute l'histoire? Ok Marzouk incompétent meme si je n'y adhere pas mais par contre que fait le fiston inconnu du public dans la chakchouka???? Tawa Ben Ali jed aslou tsab parce que sa femme a mis le nez partout on revient a la meme chanson donc en mettant le fils maintenant non??? Voyons un peu de serieux! si BCE met vraiment la partie avant tout eh ben il sacrifie Marzouk ET son fils et les sort les deux du parti mais ce n'est pas le cas avec en plus une alliance avec Ennahdha qui va lui revenir en pleine tronche et d'une maniere aussi violent qu il ne l'aura jamais pensé!!! Tu verras, qu'est ce qu'on dit en Tunisie; el3ab m3a el far iwarrik swed.......... welfehem yefhem! On a cru en avoir terminé avec les jours noirs avec la defaite d ennahdha mais ce qui nous attend est pire!!! Le jour ou en Tunisie on comprendra que les freres mesulmans c est la destruction et la puvrete et que la democratie c'est pour les civilises pas pour les chlayeks lors on sera arrivé à un etat pire que l'Afghanistan!!!! ET tu verras ou va arriver ce pays!!!! Tu verras.

anti traitres
| 15-12-2015 11:20
auriez vous remarquer la toute derniere decision de l'etat tunisien???.???


on participe dans une coalition islamique contre lecombat du terrorisme
l'arabie saoudite au commande

preparez vos enfants ils s'en vont en guerre pour combattre contre ???

entre temps occupez vous du sort des HOMOSEXUELS

pseudo
| 14-12-2015 13:36
ce vote etait un vote contre et non pour une adhesion aveugle à BCE et à son clan familial elargi;Marzouk est jeune ;il a des ambitions c 'est legitime maiS quel est le programme ?IL VIENT DE fredom house et du Qatar disent ses détracteurs;ils en viennent tous y compris NIDANAHDA ou nini;Jomma prefara activement son entree dans l 'arene presidentielle;messieurs faites vos jeux ;le pays n 'ira pas voter utile ;il s 'abstiendra davantage vu les résultats et le spectacle de la course au pouvoir et à ses privileges s

déja-vu
| 14-12-2015 12:59
"Bientôt vous verrez la civilisation retourner en arrière, les moeurs devenir farouches, les usages durs, et l'édifice de la société rentrer dans l'état moral des douzième et treizième siècles" (Le Moniteur, t.2, 1789, p.427).

1789. Votre destination histoirique.

Bienvenue à une répétition historique dans un futur du passé. A toute allure...Euh... à tout à l'heure.

Mohra
| 14-12-2015 09:27
la question que je aux trouperaux
vous ne vous etes pas pose la question a qui ce vote etait utile ?

hatem
| 14-12-2015 07:57
@dinosaure.Votre récapitulatif restera un témoignage historique pour les générations futures.Il suffit de developper chaque point de votre récape pour écrire l'histoire vrai de BCE qui fait couler la pègre sans tirer une seule cartouche.

Jilani
| 13-12-2015 23:16
C'est le front de salut ou il y avait tous les partis laïcs et même le FP qui a sauvé le pays. Mais BCE l'a casse dise que le nom de Nida est plus connu par les électeurs. Mais voilà que Nida est en disparition. Nida reprendra tous les voyous rcdistes. J'invite marzouki a revenir au front de salut et constituer une vraie force démocratique loin de ces calculs politiciennes. Les citoyens savaient des magouilles de BCE et sa bande de voyous et pourront vous suivre si vous êtes sincères.

mounir
| 13-12-2015 21:32
sur les détails de tout ce processus depuis que béji à surgit après que ennahdha ne lui a pas octroyé le poste de président et a placé mmm. Vous versez tout en vrac et déformez la réalité et vous voulez passer votre propre réalité...c est dommage votre faiblesse dans les nuances ..

Fares
| 13-12-2015 20:18
En France le PS a choisi de retirer certains de ses candidats afin de barrer la route au FN, un parti qui est basé sur une idéologie et qui n'a aucun programme sauf la haine des autres. Résultat des courses, le FN n'a remporté aucune région. Encore une fois bravo la France.

On s'attendait un un front similaire il y a un an. Une coalition entre Nidaa et d'autres partis laices afin de barrer la route à Ennahda, un parti politique qui n'a pas de programme politique et est basé sur une idéologie.

Les politiciens tunisiens ont encore beaucoup à apprendre des français.