
« Le Parlement de Ghannouchi a été dissous, le Parlement des Frères musulmans a été dissous. Ce Parlement où a été violentée la femme tunisienne, où elle a été traitée de prostituée et d’allumeuse… Ce Parlement qui avait menacé les droits et les acquis de la femme». La présidente du PDL Abir Moussi n’a pas du tout cherché à cacher sa joie ce mercredi 30 mars 2022 quelques minutes à peine après l’annonce de la dissolution du parlement par le président Kaïs Saïed.
Comme elle, il y a eu des centaines de milliers de Tunisiens pour se féliciter de cette décision présidentielle unilatérale. « On retrouve le Kaïsoun du 25 juillet », scande-t-on un peu partout sur les réseaux sociaux.
Pour tous ces Tunisiens, et ils sont bien nombreux, la dissolution du parlement est synonyme de l’éjection des islamistes du pouvoir et du paysage politique. Ils ont fait beaucoup de mal à la Tunisie, ils lui ont causé beaucoup de tort et ils ont été bien pires que le régime de Ben Ali. Peu importe que Kaïs Saïed ait failli à ses promesses, n’ait pas respecté la constitution, l’essentiel est que les islamistes ne soient plus sur scène.
Sur un plan purement politique, les islamistes méritent ce qui leur arrive. Ils ont eux-mêmes lancé la chasse aux sorcières dès 2011. Avec leur complice Moncef Marzouki, ancien président de la République, ils ont confectionné une constitution sur-mesure, ils ont infiltré l’administration, la justice et les forces armées, ils ont triché dans les élections, ils ont mis l’Etat à genou avec le recrutement de milliers de personnes, parmi leurs aficionados, et ils l’ont pillé avec les dédommagements de leurs pairs. Avec eux, durant ces onze dernières années, l’Etat a bien périclité.
Il n’y a aucun doute là-dessus, les islamistes sont une plaie pour la Tunisie révolutionnaire et sa démocratie. Il n’y a rien à espérer d’eux, il n’y a rien à construire avec eux.
Le 25 juillet 2021, Kaïs Saïed décide de geler le parlement et de limoger le chef du gouvernement Hichem Mechichi, devenu toutou des islamistes.
Aux partenaires étrangers qui l’interrogeaient, il disait que tout allait rentrer en ordre dans un délai d’un mois. Aux Tunisiens, il jurait le strict respect de la Constitution et promettait que l’Etat tunisien va retrouver sa superbe dans les plus brefs délais.
Les choses se sont-elles améliorées pour autant ? Huit mois après, le constat est cinglant. Aucune des promesses du président n’a été tenue. Limogeages abusifs, arrestations arbitraires, visites inopinées spectaculaires contreproductives… Aucune des décisions de Kaïs Saïed n’a abouti à du concret.
Sa guerre contre les spéculateurs ? Du cinéma. Sa guerre contre les corrompus ? Du théâtre. Sa guerre contre la justice ? Du pipeau. Les 13500 milliards de dinars qu’il va ramener au peuple ? Il n’en a ramené aucun dinar.
Ces dernières semaines, les choses ont empiré. Pénurie de semoule et de farine, il n’y a plus de pain dans les boulangeries, des centaines de médicaments manquent aux pharmacies, des retards dans le paiement des salaires, des centaines de Tunisiens sont sans ressources depuis des mois par la faute de ses décisions (les salariés de l’Inlucc ou les députés par exemple), aucune visibilité sur le budget de l’Etat, des prévisions pessimistes des experts, dégradation de la note souveraine de l’Etat par Fitch Rating et Moody’s…
Fortement critiqué par certains médias et une certaine opposition qui tirent la sonnette d’alarme sur la déliquescence de l’Etat, lâché par les partenaires étrangers qui ne croient plus en ses propos, ses conseillers et jusqu’à sa propre cheffe de cabinet l’ont quitté, Kaïs Saïed s’est isolé petit à petit et n’est plus soutenu que par l’armée et les forces de sécurité. Le peuple ? Alors qu’il a obtenu 600.000 voix au premier tour de la présidentielle de 2019 et 2,7 millions de voix au second tour, ils étaient au grand maximum 500.000 personnes à répondre à « sa » consultation nationale.
Oui, le peuple soutient mordicus la dissolution du parlement et la déchéance de ses députés. Sauf que ce même peuple a besoin de trouver du pain dans la boulangerie et des médicaments dans la pharmacie. Surtout, il a besoin que l’Etat lui préserve son pouvoir d’achat, ce que cet Etat ne fait guère avec des augmentations tous azimuts.
La situation du pays ne s’est pas améliorée avec les pleins pouvoirs de Kaïs Saïed, c’est tout le contraire, elle a empiré.
Confortés par ce constat, les députés islamistes ont cru qu’il y a là une fenêtre de tir pour revenir sur la scène. Sans aucun doute, ils ont été encouragés par la visite, la semaine dernière, de la secrétaire d’Etat américaine aux Droits de l’Homme. Ils décident une assemblée générale virtuelle et la tiennent mercredi 30 mars. Sur les 121 députés présents, ils ont été 116 pour voter une loi faisant annuler l’ensemble des décisions présidentielles prises depuis le 25 juillet.
Fin de l’ère Saïed ? Crise institutionnelle ? La majorité des Tunisiens sont plutôt préoccupés par le ramadan qui arrive ce week-end. Ceux qui s’intéressent à la politique dénoncent la supercherie parlementaire et font part de leur désapprobation totale. « Il est hors de question que le parlement revienne ! », répète-t-on à l’envi. Le parti Afek Tounes de Fadhel Abdelkéfi et le PDL de Abir Moussi dénoncent ce dangereux pas des islamistes qui risque d’achever ce qui reste encore de l’Etat tunisien.
Contrairement au 25 juillet, les Tunisiens ne sont pas sortis hier klaxonner le retour du parlement. L’initiative des islamistes et des 116 députés n’a pas reçu d’écho favorable dans le pays et on n’a pas enregistré de réaction chez les partenaires étrangers. Pas encore du moins. C’était comme un coup d’épée dans l’eau.
Il y a quand même eu quelqu’un pour réagir d’une manière impulsive. Comme un enfant qui commence à crier et à se rouler par terre quand on lui prend son jouet. Ce quelqu’un, c’est le président de la République qui convoque illico-presto le conseil de sécurité nationale. La deuxième fois en 48 heures.
Devant les hauts gradés de l’armée et des forces de sécurité, il annonce dissoudre le parlement et la poursuite judiciaire contre les députés pour complot contre l’Etat et tentative de coup d’Etat.
Des centaines de milliers applaudissent, certes, mais la majorité des Tunisiens lève les épaules, l’esprit ailleurs. Quant aux partenaires étrangers, ils ne tarderont pas à réagir et ça ne sera certainement pas positivement.
Depuis son élection, le président de la République ne cesse de jurer qu’il va respecter la constitution à la lettre. Or il n’a fait que la violer et la contourner avec ses interprétations unilatérales et loufoques. Depuis le 25 juillet, il gouverne par l’absurde avec des décrets présidentiels devenus supérieurs aux articles de la Constitution.
Aux partenaires étrangers et aux Tunisiens, il a dit à plusieurs reprises (jusqu’à lundi dernier) qu’il ne pouvait pas dissoudre le parlement parce que la constitution le lui interdisait. Mercredi soir, il parjure et décide que celle-ci lui permettait désormais la dissolution. Le paradoxe est qu’il invoque l’article 72 de la constitution pour justifier sa décision, alors que cet article lui impose de respecter, justement, la constitution. Il abuse ouvertement en invoquant sa légitimité tirée de la volonté du peuple, alors qu’il a été élu grâce aux voix de 2,7 millions de personnes, tandis que les députés ont été élus grâce aux voix de 2,9 millions de personnes. Pourquoi donc aurait-il plus de légitimité qu’eux, lui qui a largement dépassé les prérogatives pour lesquelles il a été élu.
Kaïs Saïed n’est plus à une aberration près et, son plus grand défaut, est qu’il ne porte pas de vision à long terme.
Le 25 juillet a été décidé sans avoir préparé de lendemain. Idem pour le 30 mars.
Son gouvernement est en pleine discussion avec le FMI et ce dernier a exigé un large consensus national. Par sa décision impulsive de dissoudre le parlement, il fragilise énormément ces négociations et met à mal son gouvernement.
Kaïs Saïed est tombé des deux pieds dans le piège tendu par les islamistes puisque la dissolution du parlement signifie systématiquement l’organisation d’élections anticipées. Il les a prévues pour le 17 décembre. « Elles doivent se tenir dans un délai de 45-90 jours », lui rappelle Abir Moussi.
Par l’engagement de procédures judiciaires contre les députés, Kaïs Saïed offre aux islamistes la possibilité de se victimiser davantage. C’est exactement la même erreur qu’il a commise il y a quelques mois contre son prédécesseur Moncef Marzouki, redevenu héros et victime du jour au lendemain.
Les islamistes prennent à témoin les observateurs nationaux et internationaux. Ils ont agi au grand jour en toute légalité en réunissant les députés pour une plénière. Ils ont bel et bien respecté la constitution, contrairement à Kaïs Saïed.
Ce dernier les accuse d’agir dans la noirceur de la nuit, alors que c’est lui qui réunit le conseil de sécurité la nuit et prend ses décisions stratégiques la nuit. Même les décrets présidentiels, c’est la nuit qu’il les signe.
En agissant d’une manière impulsive, en se contredisant, en parjurant, le président de la République ne fait que se discréditer et démontrer qu’il ne sait pas faire de la politique et qu’il ne sait pas regarder au-delà du très court terme.
Il est réconforté par les applaudissements d’hier, mais il ne voit pas les conséquences de ses décisions demain.
Contrairement aux apparences (et on sait que les apparences sont trompeuses), Kaïs Saïed a beaucoup perdu hier. Il a offert des points en or à ses adversaires. Trois gagnants tirent des dividendes de ce qui s’est passé hier : Abir Moussi, Fadhel Abdelkéfi et… les islamistes.
Raouf Ben Hédi

Les députés ont provoqués cette dissolution afin d'obliger KS a organiser des législatives dans les 90 jours! C'est la loi!
En clair, si il ne respecte pas l'organisation d'élections législatives anticipées les pays occidentaux vont tout de suite retirer leurs billes du jeu politique actuel. et si les financements étrangers n'arrive pas ....aye aye aye
Et les Tunisiens tranquille le chat.... Ils s'en foutent.
Yeklou fel 9out ou yestenou fel mout. Il ne faudra pas venir pleurer après.
Quant à saisir le tribunal militaire contre les députés..... C'est a double tranchant pour KS.
Rabbi yostor.
c etait un piege et peut etre meme un piege mortel
Ceci signifie que non seulement les islamistes sont coaches par les americains mais que ces derniers sont certains du caractere pueril et infantile de Kaes Saed
notre president est etiquette zozo par les occidentaux probablement sur des faits analyses
La precipitation l isolement le mznque de discernement et de sens strategique de la part du president va couter cher a la Tunisie
Rappelons que la démocratie en Tunisie a commencé depuis les années 80, et c'était un projet long terme...
Puisqu'il est impossible d'arriver a un consensus sur ce sujet on devrait les mettre sous veilleuse et sauvons l'économie en réduisant les obstacles futiles.
Les investisseurs et pays étrangers et surtout l'Europe veulent investir voici quelques extraits des remarques du Commissaire Europeen, Olivér Várhelyi, lors de sa visite en Tunisie:
"nous avons ouvert un nouveau chapitre avec nos partenaires du Sud avec le Nouvel Agenda pour la Méditerranée et son plan économique et d'investissement. Cette vision a proposé une série d'actions visant à rapprocher nos rives en facilitant les échanges, en stimulant les investissements d'avenir, en renforçant l'économie et les sociétés du Sud de la Méditerranée, y compris la Tunisie.
...
'nous sommes prêts à mobiliser autour de 4 milliards d'euros pour des investissements, pour ramener 'growth & jobs', travail et croissance économique et sociale. Pour focaliser l'économie sur le nouveau plan qui donnera des énergies renouvelables pour la Tunisie, pour amener une haute économie digitale et aussi faire augmenter votre connectivité avec nous et la possibilité de faire davantage d'échanges avec l'Europe."
L'Union Européenne a approuve le projet ElMed qui lie le réseau électrique Tunisien a l'Europe.
Avec cette connexion de 600 Méga Watt, la Tunisie peut exporter de l'électricité renouvelables pour 120 000 euros/heure, sur une année c'est 1,051 milliards d'euros/an soit plus que le secteur touristique avec un investissement dix fois inférieur qui est finance par l'Europe.
Je dirais qu'ils sont des millions tres heureux pour cette dissolution et non pas des centaines des milliers.
Désolée
Arrêtez de polluer les commentaires des gens sensés. Merci.
Pourquoi permettre l'installation d'une assemblée qui va lui casser les burnes, qu'elle soit de majorité islamiste, destourienne, ou khobsistes.
Je pense qu'on ne verra pas d'assemblé élue dans les deux ou trois prochaines années.
La prochaine étape sera la mise en place d'une assemblée nommée avec des députés nommés et issus de comités populaires. je parie 2 deux baguettes de pain ?
Ils (islamistes) à l'origine de tous les maux qu'on a subit et qu'on continue à subir.
Les mêmes acteurs qui se relaient avec méthodes et abnégations à saper toutes efforts pour un éventuel retour aux choses sérieuses qui peuvent nous procurer une nouvelle vision, et concorde nationale, il n'en est rien de tout cela !
L'entêtement perdure et le spectre de l'implosion de l'état tunisien pointe dans l'horizon !
Sommes-nous niais ou effrontés à un point de non-retour ?
Nous tunisiens nous ne sommes pas des riches à la LIBYENNE notre richesse réside dans peu de ce que renferme notre sous-sol ( insignifiant) Si par malheur une dislocation de l'état tunisien par l'entreprenariat de nos 116 gelés, rassurez- vous personne ne viendra à notre secours (gisements quasiment nulles, or exterminez-vous) c'est une voie parmi d'autres que vous avez choisi !
Quand à notre éloquent RBH qui ne manque pas de vision, perpétuellement le : POMPIER PYROMANE.
Kais Saied pieds-joints bien liés un saut dans le foutoir !
45 jours ou au plus tard 90 jours d'après la constitution ? Pour remettre la légitimité à leurs propriétaires ! Ce peuple qui n'en finit pas de subir des estocades par cette vile intelligentsia qu'on a faussement nommée !
Y A-T-IL une LUEUR D'ESPOIR ?
L'avenir nous le démontrera.
Que Fera KS si apres les prochaines elections Gahnnouchi et ses amis reviennent au parlement apres avoir été légitimement élu par le peuple !! il ne va quand meme pas les geler pour ensuite les dissoudre de nouveau LOL
A savoir révision des lois électorales, secondo, ceux qui ont fraudé triché seront écartés et même radiés des listes électorales, ainsi que leurs partis politiques ( je vous laisse le soin d'énumérer les auteurs)
Ces soubresauts nous inquiètent tous, il y en va d'un pays et dun peuple,le scénario Lybien, ni celui du Yémen s'inspirera pas nos concitoyens, la grande muette la notre est disciplinée, et saura au moment propice répondre aux détracteurs de notre Tunisie.
Bien à vous.
En effet, 8 mois sont déjà passés et on a eu la preuve absolue que KS n'a aucun plan précis, aucune vision, aucune solution aux nombreux défis, il navigue à vue, et ne comprend même pas le pétrin dans lequel il s'est mis. Juste du bla-bla. La majorité des tunisiens sont désespérés et déprimés.
...
L'objectif 1 de monsieur le Président est l'assainissement et désinfection des hommes d'affaires et commercants véreux.
C'est chose faite.
...
L'objectif 2 est la désinfection politique ; actuellement en cours.
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L'objectif 3 sera la relance économique avec des investisseurs, bailleurs de fonds et pret FMI, qui ne sera possible QU'UNE FOIS les deux points précédents résolus.
...
Les textes de lois sont librement disponibles sur le site web "juriste tunisie", si cela vous tente d'y jeter un coup-d'oeil, afin de vous en assurer par vous meme.
Cordialement