
Les États-Unis, qui sont le pays ayant le plus fait appel à son armée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ont donc mis leurs menaces à exécution et ont bombardé les sites nucléaires iraniens. Le président américain Donald Trump n’a pas pu s’empêcher de faire « sa guerre ». Il était pressé de s’inscrire dans la longue lignée des présidents américains, depuis 1945, qui ont tous déclaré la guerre à un pays ou un autre, pour une raison ou une autre, toujours sous le même prétexte de garantir la paix dans le monde. D’ailleurs, le président Trump a déclaré à l’aube de ce dimanche que « maintenant, l’heure de la paix a sonné ». Drôle de paix qui tonne au son des bombes, aux cris des victimes et aux images du désastre, des morts et des mutilés.
Paradoxalement, cette attaque aérienne américaine, qui a mis à contribution des avions et des munitions parmi les plus sophistiqués, inaccessibles à toute autre armée au monde, ne semble pas être un franc succès. Elle a certes atteint ses cibles, mais pas ses objectifs. En effet, les sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan ont été bombardés dans le raid américain. Mais il semble que ces sites ne soient pas totalement détruits et les dégâts, comme l’ont affirmé des responsables iraniens, sont « réparables ». Ce constat est corroboré par le fait que ni les services de contrôle iraniens, ni les instances internationales de prévention contre la prolifération des armes et du rayonnement nucléaire, n’ont signalé le moindre danger à ce niveau.
Par contre, cette attaque aérienne américaine constitue, pour le régime iranien, un alibi de taille pour geler ses négociations sur son programme nucléaire avec l’Occident et pour se retirer de la Convention internationale sur la non-prolifération des armes nucléaires. Ceci sans compter les trois autres conséquences très plausibles de ce raid.
En premier lieu, il y a les Houthis au Yémen, l’un des bras militaires de l’Iran dans la région du Golfe et du Proche-Orient, qui ont déjà déclaré que le raid aérien américain sur les trois sites nucléaires iraniens était une déclaration de guerre et qu’ils s’attaqueraient désormais à tous les bateaux américains, commerciaux et militaires, se trouvant dans les eaux de la mer Rouge. Ensuite, il y a la possibilité de mettre en application la menace iranienne de fermer le détroit d’Ormuz, ce qui ferait flamber les cours du pétrole et porterait un coup dur à l’économie mondiale, qui se relève à peine de la crise causée, il y a quelques années, par la pandémie de la Covid-19. Ceci sans écarter une attaque iranienne directe contre le site nucléaire israélien de Dimona. Les missiles iraniens ont montré, durant les dix derniers jours, qu’ils étaient précis et capables de transpercer les défenses aériennes ennemies.
Mais le plus important dans ce raid américain contre les sites nucléaires iraniens, c’est qu’il a démystifié l’État israélien et son armée. Il a montré que l’État sioniste est un tigre en carton, qui s’est imposé au fil du temps dans la région à coup d’aides occidentales colossales et de tous genres, de soutien américain infaillible, d’une propagande ininterrompue, sans compter la lâcheté des régimes arabes environnants.
Pour la première fois depuis 1973, l’armée israélienne s’est trouvée non pas face à des civils ou des groupes armés, mais face à une véritable armée structurée et bien entretenue ; elle a vite fait de montrer ses limites. Sa supériorité aérienne est relativement efficace, et ses défenses glorifiées pompeusement se sont dégonflées en quelques assauts de missiles iraniens.
Il est clair aujourd’hui qu’Israël n’est pas en réalité l’État qu’on ne pourrait vaincre, comme le martelait la propagande sioniste. Pour les colons qui ont choisi d’y habiter, il devient évident aussi qu’Israël est un État guerrier et qu’il n’est pas le havre de paix où il fait bon vivre. Dans sa précipitation, le président américain, en volant au secours de son allié, a porté un coup dur à son image.
Mais débarrassez vous une minute de votre haine antisémite et de votre colère, ne voyez vous pas que s'il doit y avoir une prochaine fois, ce sera pire?
Votre rêve est malsain...