
Un contre-amiral et un colonel de l’armée tunisienne, tous deux à la retraite, ont officiellement annoncé cette semaine leur intention de se présenter à la présidentielle d’octobre 2024. Un colonel-major de la Police nationale a, lui aussi, fait la même annonce. Doit-on s’inquiéter ou bien encourager cet assaut des forces armées dans la vie politique ?
Il est inconnu au bataillon, on ne l’a jamais vu dans un média proposer des analyses et des solutions et personne n’a entendu parler de lui jusqu’à cette semaine avec une annonce de candidature à la présidentielle d’octobre 2024 sur sa page Facebook. Une page qui peine à récolter plus de quelques dizaines de likes sur ses publications et, pourtant, par on ne sait quel miracle de l’égo, le colonel Adel Daou s’est cru présidentiable.
Né à La Goulette en 1958, originaire de l’île de Kerkennah, M. Daou affirme sur sa page être colonel (aqid, 5e dans le rang hiérarchique) en langue arabe et commandant (ra’id, 7e dans le rang hiérarchique) en langue française. Quoi qu’il en soit, il est officier supérieur de l’armée qui, théoriquement, n’a rien à voir avec la politique. Après sa retraite, il a créé le parti politique « Mouvement de la Ligne de défense de la Tunisie » صف الدفاع على تونس) dont le nombre d’adhérents est totalement inconnu. Très probablement quelques dizaines de personnes au maximum tant ce « partillon » n’a jamais fait parler de lui, ni sur terrain, ni dans les médias mainstream.
Théoriquement, tout candidat à la présidentielle devrait parcourir le pays dans ses moindres recoins, allant jusqu’aux villages les plus reculés et les villes les plus peuplées. Rien de tel pour Adel Daou dont les activités, toujours d’après sa page Facebook son unique moyen de communication, se limitent aux vœux et aux remerciements. Rarement, très rarement, il donne un avis sur un sujet politique. Et là, sans surprise, il affirme être un défenseur du 25-Juillet qui, d’après lui, a sauvé le pays de la décennie noire. Les arrestations politiques, la mise au pas de la justice, le bâillonnement des médias ne l’ont jamais fait réagir. Pareil pour la situation économique désastreuse du pays, Adel Daou n’a jamais critiqué le régime de Kaïs Saïed, ni formulé des propositions concrètes pour sauver le pays du marasme. Idem pour les sujets sociaux, culturels ou sportifs, le candidat n’a d’avis sur rien.
Comment, dès lors, considérer cette candidature avec sérieux ? Quand on se présente à une présidentielle, on est forcément opposant ou/et porteur d’un projet différent de celui du candidat sortant. On court les quartiers, les salons, les séminaires et les médias pour faire entendre sa voix. Adel Daou n’a rien de tel, il n’a que ses publications Facebook qui, c’est un constat, n’intéressent que très peu de gens. Sa candidature semble être des plus fantaisistes.
Autre officier de l’armée retraité et candidat à la présidentielle, Kamel Akrout, ancien conseiller à la sécurité nationale sous feu Béji Caïd Essebsi, est présenté à tort par plusieurs médias comme étant amiral, alors qu’il est contre-amiral (amir liwaâ bel bahria, 3e dans le rang hiérarchique). Contrairement à M. Daou, M. Akrout est d’un calibre bien supérieur et semble bien armé politiquement. Ce sexagénaire originaire d’El Haouaria a fait plusieurs apparitions médiatiques et a montré qu’il est porteur d’un projet politique. En 2020, il a publié son autobiographie en langue française chez Nirvana, « Les mille feuilles d’une vie », il lui arrive de publier des tribunes d’opinion sur Leaders et donne des conférences dans différentes facultés. Il a des idées et des projets et il le fait savoir, comme tout homme politique digne de ce nom. Sécurité nationale, le vide de l’État ou l’économie, autant de sujets que Kamel Akrout a attaqué avec force de constats, critiques et propositions.
Sauf que voilà, un candidat à la présidentielle ne peut pas se suffire de conférences à la présence limitée et de tribunes dans des médias prestigieux à l’audience select, il doit également être présent sur terrain. Et ce n’est pas le cas de M. Akrout. Pas de meetings, pas de cafés politiques, pas de visites médiatisées dans des endroits éloignés, l’essentiel des activités du candidat ces derniers temps semble restreint au Grand-Tunis et Facebook. Or la Tunisie n’est ni Facebook, ni Tunis.
Troisième candidat à se déclarer cette semaine, Hichem Meddeb, colonel-major (âmid, 1er dans le rang hiérarchique) de la Police nationale. Contrairement aux deux autres officiers de l’armée, Hichem Meddeb n'est pas un militaire. Il est d'ailleurs bien connu du grand public depuis qu’il a été porte-parole du ministère de l’Intérieur entre juillet 2011 et février 2012.
Après sa retraite, le sexagénaire est devenu chroniqueur ou invité permanent dans plusieurs chaines de télévision en qualité d’expert en matière de défense et sécurité. De ses apparitions médiatiques, on retient l’idée qu’il est fort sympathisant des islamistes, d’où d’ailleurs ses fréquentes apparitions sur la chaîne islamiste Zitouna TV, réputée pour sa radicalité, ses partis pris et son déficit de crédit. Il a été à l’origine de plusieurs polémiques, voire des déclarations jugées irresponsables par le ministère des Affaires étrangères.
Tout comme les deux autres officiers de l’armée, Hichem Meddeb n’est pas vraiment présent sur terrain et on ne lui connait ni de meetings, ni de visites médiatisées de villes et villages. Il pense que sa seule présence médiatique suffit à le faire gagner, surtout s’il réussit à rafler les voix islamistes estimées à plus d’un million.
Qu’elles soient fantaisistes ou sérieuses, ces trois candidatures soulèvent des inquiétudes. « On ne peut pas faire confiance aux militaires, jamais ! », alerte le journaliste Sofiene Ben Hamida qui ne voit qu’un seul exemple valable dans l’Histoire, celui du français Charles de Gaulle. « Un militaire qui s’est fait obéir pendant des décennies ne peut en aucun cas être démocrate et réceptif d’un avis contraire au sien. Il ne sait pas ce que c’est qu’un débat d’idées, puisqu’il a toujours imposé les siennes à ses subordonnés. Entre un militaire, en exercice ou retraité, et un civil, il faut systématiquement choisir le civil », tranche-t-il.
L’Histoire des nations lui donne raison. Il n’est jamais rien sorti de bon des militaires qu’ils soient en Amérique du Sud, en Afrique, en Asie.
D’autres avis sont moins tranchés et citent l’exemple tunisien avec l’ère de Ben Ali, ancien militaire, qui a régné sur le pays pendant 23 ans. Si ces personnes estiment que l’ère Ben Ali est fructueuse, alors les trois officiers ont toutes leurs chances dans cette présidentielle.
Outre ces inquiétudes de principe soulevées par les trois candidatures d’officiers supérieurs, il y a une interrogation sur le rôle de l’armée tunisienne actuellement. Celle-ci est-elle derrière ou soutient-elle l’une de ces candidatures ?
Depuis l’indépendance, l’armée tunisienne s’est tenue ou a été maintenue à distance de la vie politique tunisienne.
Il fallait que Kaïs Saïed arrive pour que l’armée entre dans la sphère politique tunisienne. C’est lui qui l’a immiscée dedans en lui ordonnant de mettre un de ses véhicules devant l’assemblée nationale empêchant, de fait et de force, les élus d’y pénétrer. Certes, l’armée n’a fait qu’exécuter les ordres de son commandant suprême, mais elle a fait basculer malgré elle la vie politique tunisienne la replongeant sous une forme d’autocratie, alors qu’elle était en démocratie. C’est lui aussi qui a nommé dans le gouvernement, Abdelmonem Belati, général de division (fariq, 2e dans le rang hiérarchique) et Ali Mrabet, médecin militaire avec le grade de colonel-major. Le tribunal militaire a aussi été impliqué dans des affaires politiques.
Interrogé à ce sujet par Mathieu Galtier de Jeune Afrique, Kamel Akrout se veut rassurant quant à l’implication de l’armée dans la vie politique tunisienne : « Que les armées se tiennent loin de la politique, c’est certainement la chose la plus précieuse et la plus utile pour les militaires et pour le pays. Je ne le dirai jamais assez : l’armée tunisienne, à laquelle j’ai eu l’honneur d’appartenir pendant des décennies, n’a aucune appétence pour le pouvoir. Quand une armée reçoit un ordre de mouvement pour sécuriser une partie du territoire national, elle le fait sans discuter. L’ordre a été reçu. Il a été exécuté. L’armée n’est en rien responsable de l’évolution politique du pays. Celle-ci ne dépend que des autorités civiles. L’armée, comme par le passé, défendra le pays, mais ne franchira aucun Rubicon », déclare-t-il en octobre 2022.
Le sous-entendu est clair, l’armée tunisienne ne serait donc pas derrière les candidatures de MM. Akrout et Daou et resterait éloignée de la vie politique tunisienne. Impossible, par ailleurs, de croire que M. Meddeb soit soutenu par le ministère de l’Intérieur, profondément républicain, tant celui-ci est inféodé au président et tant le candidat est honni par les républicains et les laïcs.
Les trois candidatures de ces transfuges des forces armées tunisiennes seraient donc a priori totalement indépendantes, motivées par de seules ambitions personnelles.
Nizar Bahloul
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Mr. Nizar Bahloul aurait pu limiter son article à cette interrogation...
On a besoin d'une personne issu de l'armée et qui puisse remettre de l'ordre sans avoir peur de se salir les mains.
Ils sont les mieux placés pour rétablir l'ordre dans la Tunisie.
Je considère l'armée comme salvatrice.
L'armée tunisienne ont les moyens intellectuelles et ont la carrure et la prestance pour faire avancer le pays.
Allez l'armée! Rabbi m3akom!
Pays de gueux .
ou "Il a fait son devoir, maintenant il peut (doit) partir".
M. Kaiis Saied leur a instauré une excellente constitution sur mesure, pour la Junte militaire et son Ben-Ali-bis, ainsi ils pourrons tranquillement gouverner mieux que Esssisi Essaffa7.
Mr Kaïs Saïed sera réélu haut les mains, on verra qui aura raison assil iRRiF luid ETTABOUNA où bien les islamistes de ce forum
Donc, ce qu'on t'a donné...on le reprend ; pacifiquement et pas par un coup d'état.
Pour moi, c'est ça le message de la grande muette, qui ne l'est plus.
Mais sait-on jamais.
Abir Moussi est détenu arbitrairement en prison par le régime dictatorial, elle et la jeune Meriem.
Si ils ne la font pas sortir, j'irai quand même voter pour le contre-amiral ou à défaut pour mondher zneidi ; il nous faut UN SEUL et unique candidat auquel on donnera nos voix, ok
DONC l'armée donne un message très clair au Dictatour de pacotille actuel ; on t'a mis, on s'est trompé, maintenant on va te dégager d'une façon pacifique.
Si tu comprends pas la "façon pacifique"...d'autres "methodes" suivront. C'est ça le message.
---> C'est pourquoi ils ont finalement voulu ruiner leur vie (retraite) eux-mêmes ?
En Tunisie on dit qui n'a pas de problèmes, s'en crée.
ou
Kèn 9a3id Bès Il7it . Tbarkallah 3lihoum.
Nous savons tous que le résultat est connu à l'avance et que K.S sera président pour un deuxième mandat. Alors pourquoi gaspiller son énergie pour rien.
Il faudrait que notre pays se mette au travail, faire attirer les investisseurs, améliorer les conditions de vie de nos citoyens, et arrêter la spéculation chose qui jusqu'à présent nous causes plus de problèmes dans le quotidien de chacun de nous.
Revoir notre programme de santé, de l'éducation, et tant d'autres domaines qui sont à la traîne.
Beaucoup de chemins restent à parcourir, et tous ensemble nous arriverons.
La réponse est simple : pour couvrir politiquement le président et assurer un second mandat à Kaiis S3aied, qui ne touchera jamais les 3askar, mais augmentera automatiquement chaque année le budget du ministère de la Défense..
Nous ne devons pas oublier que Kaiis S3aied est un représentant des services de sécurité et d'El3askar. Il n'a même pas de parti politique et n'ose même plus se rendre dans son cher café de Mnihla.
Ben Ali était un militaire et KS ne fait confiance qu'à ceux qui portent des armes.
Jamais il n'a parlé de la corruption dans ces corps pourtant
Les tunisiens vont élire KS pour une période que seuls les militaires connaissent
bonne journée:
PS: Un sondage sortie des urnes est un sondage d'opinion dont les répondants sont des votants à peine sortis des bureaux de vote et dont l'objet principal est précisément le vote qu'ils viennent d'effectuer dans le secret des isoloirs. Ce type de sondage permet d'évaluer avant la proclamation des résultats la performance des différents candidats. voir le lien web ***
that's the question.
NON A LA MILITARISATION DES COMMANDES D UN PAYS ENTIER !
NON AUX MILITAIRES EN DEHORS DES CASERNES ET DES FRONTIERES !
OUI AUX MILITAIRES GARANTS DU RESPECT DEMOCRATIQUE ET REVOLUTIONNAIRE DES VOLONTES POPULAIRES COMMUNEMENT COMPRISES TELS LES ANTECEDENTS D EXECUTIONS EXEMPLAIRES DANS L'ESPRIT 2011 ET DE LA LETTRE COMMUNE 2014 !
OUI A LA PRESIDENTIELLE ET A UNE VIE DEMOCRATIQUE DE CADRE AUTHENTIQUE RESERVEE A LA SOCIETE CIVILE ET POLITIQUE INTERNATIONALEMENT COMPRISE !
en france, il 'y a ni taboouna, ni errrifff ....
GROW UP !!
Deux causes empêchent un militaire de faire de la politique:
1 il donne des ordres
2 il exécute les ordres
Ben Ali été un militaire et si vous croyez que durant 23 ans il a fait de la politique alors là il faut revoir la définition du mot politique...
En quoi un militaire a le retraite se lancerait dans une croisade religieuse ou militaire avec les 10 soldats et un tank que nous avons . Starfallah on parle de militaire qui doive nettoyer le pays de la corruption et le redresser economiquement
Aussi sur @BN on n'arrête jamais d'apprendre.
Quel est le niveau pour devenir officier ?
Ce ne sont pas les incapable que je cotoie dans le civil avec leur diplome en sociologie comptabilité et autre diplome qui ne sert a rien, qui apres bac scientifique ecole pilote maitrisant plusieur langue et ayant fait l ecole de guerre l equivalent de wespoint peuvent faire le poid intellectuellement , ils sont loin d etre parfait un peu trop proche de l occident mais lisons leur programme . Pour rappel c napoleon qui a mis les bases de l etat francais et je ne parle meme pas fe george waschington , il nous faut juste eviter un Sissi
En Tunisie des militaires en exercice sont déjà en place, l'exemple du ministère de l'agriculture est là pour le confirmer et le résultat est plus que médiocre ,donc pas des militaires en exercice.
Leur mission principale c´est la protection des frontières.
Presque partout dans le monde, ils absorbent la plus grande part du budget annuel, mais pour quoi faire ?
Preuve : le placement des chars devant l'ARP (destruction du processus démocratique !) sans que la France et les USA ne crient au scandale.
Soudain, les vieux RCDistes de l'armée s'intéressent au Poste de Président, qui aura plus de pouvoir que Bounquiba et Ben Ali réunis.
Vive l'intelligence , la créativité et la productivité d'El3askar !
Tbarkallah 3lè Tounis.
Par ces temps qui courent, tout retraité militaire embitieu se voit investie d'un honorable destin. Sauver le soldat Tunisie.
Yabta choiya !