
La conférence de presse intitulée « Réconciliation pénale : argent bloqué, entrepreneurs emprisonnés », initialement prévue pour le vendredi 9 mai 2025 à l’hôtel Sheraton de Tunis, a été annulée. L’un des organisateurs a confirmé à Business News, dans la soirée du jeudi 8 mai, que la direction de l’hôtel s’est désistée, sans fournir d’explications.
Les organisateurs, pris de court, ont tenté de réserver une autre salle de conférence dans la capitale. En vain. Toutes leurs démarches ont échoué.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel incident survient en Tunisie. Ces derniers mois, des partis politiques et des organisations de la société civile ont vu leurs événements annulés ou empêchés, souvent sans qu’aucune raison officielle ne soit avancée. La récurrence de ces désistements et annulations de dernière minute pose question, notamment dans le climat politique actuel, de plus en plus pesant et marqué par des restrictions croissantes sur l’espace public.
Sur la page officielle dédiée à l’événement, les organisateurs présentaient la conférence comme une « invitation au dialogue pour trouver des solutions équilibrées entre justice et économie nationale ». Le texte précisait :
« Depuis près de deux ans, de nombreux hommes d'affaires tunisiens restent en détention dans le cadre du processus de réconciliation pénale. D'autres ont quitté le pays par crainte du même sort, tandis que des milliers de familles ont perdu leurs moyens de subsistance. Quand cette mécanique de réconciliation redémarrera-t-elle ? L’appel est lancé à tous ceux concernés par la question de la réconciliation pénale : acteurs économiques, juristes, médias et citoyens intéressés par les affaires publiques, y compris les familles des entrepreneurs détenus ».
La rencontre devait inclure des interventions d’avocats représentant plusieurs hommes d’affaires concernés par le processus.
Un hasard récurrent donc, dans une Tunisie où les salles de conférence semblent devenir soudainement indisponibles dès qu’il s’agit de sujets sensibles.
R.B.H


