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Portrait - Léon XIV : modéré, missionnaire et héritier de François
08/05/2025 | 21:49
3 min
Portrait - Léon XIV : modéré, missionnaire et héritier de François
Photo par Tiziana FABI / AFP

 

L'Américain Robert Francis Prevost, 69 ans, devenu, jeudi 8 mai 2025, le premier pape originaire des Etats-Unis sous le nom de Léon XIV, est un homme d'écoute et de synthèse, classé parmi les modérés, pasteur du quotidien propulsé par François dans la hiérarchie vaticane.

« Dieu nous aime, Dieu vous aime tous, et le mal ne prévaudra pas », a-t-il lancé, ému, lors de son premier discours rassembleur et se voulant rassurant face à un monde en pleine mutation et déchiré par les guerres.

Il a également appelé à « construire des ponts par le dialogue, par la rencontre, nous unissant tous pour être un seul peuple, toujours en paix », rendant un hommage appuyé à son prédécesseur Jorge Bergoglio, décédé le 21 avril.

 

Créé cardinal en 2023 par le pontife argentin qui a porté son ascension, il avait avant son élection des fonctions dans sept dicastères (l'équivalent de ministères au Saint-Siège).

Robert Francis Prevost occupait notamment depuis 2023 la tête du puissant dicastère des évêques, succédant au cardinal canadien Marc Ouellet, accusé d'agression sexuelle et qui avait démissionné pour raison d'âge.

A ce poste, c'était un conseiller très écouté de François sur les nominations des prélats, lequel appréciait particulièrement cet homme souvent qualifié de discret et réservé, et qui s'est immergé des années durant dans les « périphéries », ces territoires éloignés ou délaissés jusqu'ici par l'Eglise.

Natif de Chicago, Mgr Prevost a passé en tout deux décennies au Pérou, où il a mené une œuvre missionnaire. Il détient d'ailleurs aussi la nationalité péruvienne.

Mais il a également la réputation, au sein de la Curie, le gouvernement du Vatican, d'être un modéré capable de concilier des points de vue divergents, un changement par rapport à l'exercice personnel du pouvoir, voire cassant, de son prédécesseur.

 

"Le moins américain des Américains"

Les vaticanistes en avaient fait leur favori parmi les cardinaux américains en amont de l'élection, sur la base de son expérience du terrain, sa vision globale et sa capacité à naviguer au sein de la bureaucratie vaticane, certains le qualifiant de « moins américain des Américains ».

Sa connaissance profonde du droit canon l'a aussi rendu rassurant aux yeux des cardinaux conservateurs aspirant à une attention plus grande portée à la théologie.

Après la mort de François, il avait affirmé qu'il y avait « encore beaucoup à faire » au sein de l'Eglise.

« Nous ne pouvons pas nous arrêter, nous ne pouvons pas revenir en arrière. Nous devons voir ce que l'Esprit Saint veut pour l'Eglise d'aujourd'hui et de demain, parce que le monde d'aujourd'hui, dans lequel vit l'Eglise, n'est pas le même que le monde d'il y a dix ou vingt ans », avait-il affirmé en avril.

« Le message est toujours le même (...) mais le moyen d'atteindre les gens d'aujourd'hui, les jeunes, les pauvres, les politiques, est différent », avait-il estimé.

Ce qui laisse préfigurer un pontificat marqué par un changement dans la forme mais la continuité sur le fond.

 

Né le 14 septembre 1955 d'un père d'origine française et italienne et d'une mère aux racines espagnoles, Mgr Prevost étudie au petit séminaire de l'ordre de Saint-Augustin, dans lequel il entre en 1977. Licencié en théologie, il détient aussi un diplôme en mathématiques.

Ordonné prêtre en 1982, il est envoyé pour la première fois comme missionnaire au Pérou, à Chulucanas (nord), alors qu'il prépare sa thèse, en 1986. Il y reste jusqu'en 1999 lorsqu'il rentre à Chicago comme supérieur provincial des Augustins du Midwest, puis prieur général entre 2001 et 2013.

Le pape François le nomme administrateur apostolique (2014) puis évêque (2015) du diocèse de Chiclayo, toujours dans le nord du petit Etat côtier sud-américain, auquel il restera attaché et qu'il a chaleureusement salué en espagnol dans son discours inaugural à Saint-Pierre.

« Il a donné toute sa vie à la mission au Pérou. Il aime le Pérou, il aime Chiclayo », s'est félicité l'évêque en exercice du diocèse, Mgr Edinson Farfán, lors d'une conférence de presse après son élection.

 

© Agence France-Presse

08/05/2025 | 21:49
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