
L’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani reste en prison, sa demande de libération est rejetée. Ainsi en a décidé un juge hier. De quoi plaire au régime de Kaïs Saïed qui use de toute son imagination pour persécuter une brillante avocate et chroniqueuse. Sous d’autres cieux, l’État lui aurait érigé une statue en reconnaissance de son militantisme pour les libertés.
Le régime de Kaïs Saïed ne laisse aucune place au doute. L’affaire (ou plutôt les affaires) de Sonia Dahmani sont d’abord et avant tout politiques et non judiciaires. L’acharnement et la persécution de l’avocate et chroniqueuse démontrent clairement que le régime lui en veut personnellement.
S’il y a des dizaines d’affaires judiciaires en cours frappant des journalistes et hommes et femmes de médias, cinq seulement sont en prison, à savoir Mohamed Boughalleb, Borhen Bssaïs, Mourad Zeghidi, Chadha Hadj Mbarek et Sonia Dahmani. De ces cinq, seule Sonia Dahmani subit une véritable persécution judiciaire avec violation flagrante des procédures, du Droit et de ses droits.
Dernier épisode à ce triste feuilleton, le refus jeudi de sa libération et la confirmation de son mandat de dépôt dans une nouvelle affaire.
Au départ, Me Dahmani a été arrêtée suite à son intervention dans une émission télévisée où elle a ironisé sur la situation de la Tunisie. « Heyla lebled » (il est magnifique le pays) est la phrase justifiant son arrestation en un temps record et sa traduction devant la justice. Condamnée à un an de prison ferme en première instance et à huit mois de prison ferme en appel, elle aurait dû purger sa peine tranquillement comme tout prisonnier lambda.
Sauf que cette condamnation n’était que le début du cauchemar. Le régime prend un malin plaisir à lui coller de nouvelles affaires comme si les huit mois de prison étaient insuffisants pour la punir d’avoir prononcé une phrase que tout un chacun répète partout dans le pays depuis toujours.
Dans la première affaire, Sonia Dahmani avait réagi aux théories de grand remplacement et de changement de la composition démographique de la population tunisienne par des migrants subsahariens qui seraient là pour s’établir selon un plan ourdi par des forces étrangères. Face à ces propos, l’avocate avait affirmé qu’il n’y avait pas de complot, que les migrants voulaient juste traverser vers l’Europe et qu’il ne faisait pas bon vivre en Tunisie actuellement. L’analyse de Me Dahmani est un démenti clair aux propos du président de la République qui privilégie le complot à tout constat froid de la situation. Son arrestation le 11 mai dernier à la Maison de l’avocat, d’une manière musclée, en direct devant les caméras de France 24, a déclenché une grosse polémique et un grand soutien, aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger. De quoi provoquer l’ire du régime.
Quatre nouvelles affaires sont venues s’additionner, comme pour la punir pour son insolence. On l’accuse désormais de complot contre l’État et ce après une déclaration sur la situation des détenus impliqués dans l’affaire de complot contre la sûreté de l’État. La troisième affaire est relative à ses déclarations critiquant les conditions de détention dans les prisons tunisiennes.
La quatrième affaire, pour laquelle il y a eu un mandat de dépôt hier est similaire à la première et touche la question de la présence des Subsahariens et au racisme en Tunisie.
L’un de ses avocats, Sami Ben Ghazi, précise ainsi qu’il s’agit de deux déclarations similaires, diffusées sur Carthage + et IFM, où la chroniqueuse estime que le racisme existe encore en Tunisie.
« Le parquet a engagé les poursuites spontanément et nous avons présenté tous les documents et preuves attestant de la véracité des dires de Sonia Dahmani. La même déclaration diffusée sur deux canaux a conduit à deux affaires. Dans l’une d’entre elles, Sonia Dahmani a été laissée en liberté et un mandat de dépôt a été émis à son encontre dans la seconde. Comment et pourquoi ? Nous n’en savons rien », s’étonne l’avocat.
La cinquième affaire est liée à ses propos critiquant le gouvernement.
À l’exception de la troisième affaire, toutes ont été déclenchées par le parquet qui est hiérarchiquement, dépendant de la ministre.
La multiplication des affaires judiciaires n’est cependant pas l’unique persécution de l’avocate. Il y a également des abus de toutes sortes.
Dans l’une des affaires, lors de sa comparution le 10 septembre dernier, le comité de défense avait fait une demande de récusation de la juge. Théoriquement, la séance devait être ajournée avec, le plus souvent, le changement de la juge en question. Les choses se sont passées autrement cependant. La séance a bien été levée pour examiner la demande, mais la cour n’est pas revenue pour écouter les plaidoiries. Elle a émis un jugement, le tout alors que le bâtonnier et des présidents des sections régionales de l’Ordre des avocats étaient présents dans la salle. « Ce qui s’est passé restera dans les annales, le comité de défense ayant été carrément empêché de faire sa plaidoirie, s’étrangle Sami Ben Ghazi l’un de ses avocats. Tout est prêt à l’avance. Le pouvoir politique, via le pouvoir judiciaire, est en train de juger avec abus Sonia Dahmani, dans un grave précédent ».
Autres abus constatés, la détérioration de ses conditions de détention. Ici aussi, elle fait figure à part et subit un traitement particulier, contrairement à tous les autres prisonniers, qu’ils soient politiques, médiatiques ou de droit commun.
Par deux fois, le 19 et le 24 août dernier, la direction de la prison lui a refusé de nouveaux vêtements, rapporte sa sœur Ramla. « Aujourd'hui, nous avons apporté à Sonia des chemises et une paire de chaussures pour qu'elle puisse les porter demain pendant son procès. Des chemises blanches, simples, sans fioritures, sans décoration. Une paire de chaussures sans métal, sans fil, avec un talon espadrille en alfa. Une tenue toute simple, juste pour qu'elle soit décente. Tout cela lui a été refusé », affirme-t-elle.
Fin juillet, début août, sa famille a constaté que les exactions à son encontre se sont multipliées de manière alarmante. Elle subit des fouilles corporelles intimes extrêmement humiliantes et dégradantes tous les deux jours. Ils lui ont retiré son journal et lui refusent l'accès à ses médicaments essentiels. Contrairement aux autres prisonnières, Sonia n’a pas le droit de sortir son linge sale ni de recevoir des vêtements jugés trop « confortables ».
Contrairement aux autres prisonnières, elle n'a pas le droit de voir la détenue travaillant en tant que coiffeuse et on l’a fait changer de cellule sans raison dès que l’on constate qu’elle commence à s’habituer à son environnement.
La journée du 20 août reste cependant une date noire pour l’avocate incarcérée.
Alors qu’elle s’apprêtait à aller au tribunal, le 20 août, elle a été empêchée de porter ses propres vêtements, témoigne son avocate Hana Hatay. La direction de la prison voulait lui imposer le « sefsari », un voile ample traditionnel. Dans les coutumes judiciaires, le « sefsari » est porté par les femmes détenues dans des affaires de mœurs afin de couvrir leur visage et préserver leur anonymat.
Outre le « sefsari », la direction de la prison voulait lui imposer des tongs, au lieu de chaussures comme elle le voulait. Elle a ensuite été soumise à une fouille humiliante, dégradante, au cours de laquelle elle a été complètement dénudée et soumise à des attouchements de ses parties intimes.
« On l'a entièrement dénudée, forcée à se mettre à genoux, et on a envahi son intimité par le regard et le toucher, avec pénétration anale et vaginale sans la moindre considération pour sa dignité et en violation flagrante de la réglementation pénitentiaire (et notamment du guide du détenu). Elle n’a pas été autorisée à s’abriter derrière un paravent encore une fois comme l’exige la réglementation pénitentiaire », relève Mme Dahmani Accent.
En dépit de ses protestations inaudibles et malgré elle, Sonia Dahmani a fini par accepter toutes ces humiliations dans l’unique objectif de comparaitre devant la cour. Surprise, la directrice de la prison lui affirme qu’il y a eu beaucoup de retard et qu’elle ne sera finalement pas transportée au tribunal. On était pourtant encore au petit matin, alors que l’audience était prévue à mi-journée. Comme si cela ne suffisait pas, le parquet a demandé à ce que le procès se tienne sans elle. La séance a finalement été ajournée.
Depuis ce jour noir, l'état de santé de l’avocate s'est considérablement dégradé. Elle souffre de trouble de la tension artérielle et de la glycémie et ne dort presque plus.
« Depuis ce jour, Sonia ne dort plus. Elle, qui est entrée en prison en pleine santé, souffre aujourd'hui de multiples maladies. Son corps réagit à toutes les agressions, à tout le harcèlement qu'elle subit : tension artérielle, diabète, douleurs dorsales insupportables. Il y a des jours où elle ne parvient même plus à se tenir debout sans assistance », affirme la sœur de la détenue.
L’acharnement judiciaire et la persécution morale et physique subis par Sonia Dahmani s’expliquent, en partie du moins, par sa grande popularité, aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger, mais aussi par son moral gonflé à bloc les jours suivant son arrestation. On se rappelle encore de cette fameuse photo prise le 20 mai dans le bureau du juge d’instruction, avec un large sourire et une fleur sous le nez. « Sonia Dahmani, au champ de bataille, la fleur au fusil », titrait alors Business News.
« Il fallait la casser psychologiquement et, en ce sens, le régime a bien réussi son exercice », commente l’un des avocats suivant son dossier.
À chaque fois qu’elle subit un affront ou une violation de ses droits, l’écrasante majorité des médias privés tunisiens relaient l’incident. Cette exposition médiatique dérange, assurément, le régime tout comme le soutien international dont elle bénéficie. Ses confrères des différents barreaux français, les plus grandes ONG notamment Amnesty et Human Rights Watch dénoncent régulièrement la persécution subie par Me Dahmani. Des soutiens relayés, systématiquement, par les plus grands médias européens donnant ainsi une piètre image du régime autoritaire de Kaïs Saïed.
« Le régime a peut-être réussi à casser psychologiquement (CQFD) Sonia Dahmani, mais il n’a pas pu bâillonner ses soutiens qui continuent encore à relayer sa cause et l’injustice qu’elle subit en faisant un très grand bruit », commente l’avocat.
Si Sonia Dahmani bénéficie de tant de soutien, de médiatisation et d’égards, c’est parce qu’elle est considérée comme l’une des plus grandes héroïnes du barreau tunisien, de la même trempe que Bochra Bel Hadj Hmida, Dalila Msaddek, Islem Hamza, Saïda Garrach ou Radhia Nasraoui. Ces dames ne sont pas que des avocates, elles sont aussi des militantes pour les libertés et des résistantes face à l’hégémonie du régime. Elles sont également, au besoin, des avocates qui travaillent pro bono, c’est-à-dire qu’elles conseillent et plaident gratuitement pour des populations défavorisées ou quand il s’agit d’affaires liées aux libertés.
Ces grands traits qui caractérisent ce bout de femme qu’est Sonia Dahmani fait d’elle l’une des avocates les plus respectables du pays. D’où la médiatisation à grande échelle des injustices qu’elle subit.
Sous d’autres cieux, une pareille dame aurait obtenu tous les honneurs et les distinctions de son pays. On aurait même pu lui ériger une statue tant elle a donné pour son pays, sa corporation et les libertés. C’est ainsi que les pays qui se respectent honorent leurs valeureux leaders d’opinion.
Sous le régime de Kaïs Saïed, on n’aime cependant pas les « grandes gueules » et les insolents et encore moins les vedettes. Il fait tout pour casser l’élite qui se distingue et réussit.
En arrêtant Sonia Dahmani, il pensait pouvoir la bâillonner. Or c’est tout le contraire qui s’est passé. Depuis son arrestation le 11 mai, elle ne cesse de parler depuis sa cellule, via tous ses soutiens en Tunisie et à l’étranger. Au début, il n’y avait que ses auditeurs et téléspectateurs qui la suivaient, aujourd’hui c’est toute la planète qui l’écoute.
Nizar Bahloul


Des milliers d'avis de ce genre ont été émis et continueront de l'être sans que les autorités réagissent. Ce cas précis a fait couler beaucoup d'encre et il est temps que cela cesse. Si in mal a été fait, il a déjà été suffisamment payé
La seule solution pour mettre fin à ce quiproquo est de libérer Sonia Dahmani et l'avertir à mesurer ses mots dorénavant
Ainsi l'affaire sera close de façon équitable et logique
Il l'a dit!
Mais tu t'es vu quand t'as bu!!
Il faut arrêter avec le mensonge et la manipulation....enfin de compte vous parlez uniquement aux 10 personnes ennemis de K.S qui gravitent autour de quelques sites dont business news ....
Les 12 millions de tunisiens pensent réellement à autre choses après l'élection du président kaiess said.
27.7% de participation selon l'ISIE le soir des résultats.
Voilà un petit calcul:
Environ 2 686 900 électeurs ont participé à l'élection, et 7 013 100 n'ont pas participé. Parmi ceux qui ont voté, environ 2 337 600 ont voté pour le candidat en question.
349 297 électeurs ont participé mais n'ont pas voté pour le candidat.
- 2 686 900 électeurs ont voté pour lui.
- 7 362 397 électeurs n'ont pas voté pour lui.
8 personnes sur 10 l'ont ignorés.
Donc faite marcher vos méninges..... ça ira mieux après.
Que ces égarés, moins de 9% des votants, s'opposent à la gouvernance de KAIS SAÏED des ADEPTES d'une corporation de personnes qui ont perdus leurs privilèges.
Il serait mieux qu'ils abandonnent cette stratégie, qui s'est avérée désastreuse pour leur maintient dans l'échiquier politique.
Cette obstination sans limites à s'opposer pour s'opposer n'est guère utile pour la reconstruction du pays, et effacer les stigmates d'une gouvernance désastreuse de la décennie noire des GHOUANGIAS .
JE vous recommande de l'objectivité et la vision claire.
LES CANARDS
Ecrit par A4 - Tunis, le 30 Septembre 2013
Quand soudain tourne le vent
Les canards sauvages s'envolent
Volent en vé le chef devant
En priant le dieu Eole
D'être avec les survivants
Après cette course folle
Contre marée, contre vent
Contre mer et ses atolls
Ils ne peuvent même en bavant
L'?il rivé sur la boussole
Que traîner le fainéant
Dont les ailes sont un peu molles
Qui plane péniblement
En pitoyable guignol
Quand soudain c'est la tempête
Nuages bas, sans lumière
Sans vol plané des mouettes
Où tous les chants doivent se taire
Quand se cachent même les roussettes
En remontant l'estuaire
Tous les vers et anguillettes
Filent à l'intérieur des terres
Quand cette foule inquiète
Fuit le déluge, sa galère
Elle se bloque à la goulette
Face aux gros maquereaux qui errent
Ne pensant qu'à faire la fête
Dans le lit de la rivière
Quand sonne l'heure du voyage
Et qu'il faut tout emporter
Faire très vite tous ses bagages
Prendre ses antiquités
Préparer un attelage
De quatre bêtes bien montées
Avec rênes et cordages
Pour grande vélocité
N'oubliez pas cet adage
Qui dit en toute clarté:
"On a beau crier de rage
Frapper fort et fouetter
C'est la bête sans courage
Qui impose ses ratés !"
Quand soudain sans crier gare
Nous vint la "révolution"
On s'est dit en vieux ringard
Elle est là la solution
Oubliant que c'est un art
Qui demande formation
Et que jamais les ignares
Ne pratiquent l'évolution
Regardons dans le miroir
Perdons vite nos illusions
Ce n'est pas avec ces tares
Qu'on franchit le Rubicon
En pataugeant dans le noir
A la vitesse des plus cons !!!
Quand sonne l'heure du voyage
Et qu'il faut tout emporter
Faire très vite tous ses bagages
Prendre ses antiquités
Préparer un attelage
De quatre bêtes bien montées
Avec rênes et cordages
Pour grande vélocité
..."
Superbe!
Une merdolution après on est revenu à la case initiale en bien pire quel beau gâchis merci les frérots pour ce beau résultat qui nous a amené dans le fossé pour des décennies
Pour le reste, il me semble qu'il faut avoir confiance en la justice...
Vite récupérer le
Chacun à son goût même se privilège divinvois voulez le réquisitionné ?
Enfin, il me semble qu'il est urgentissime de suivre des heures supplémentaires auprès d'un instituteur afin d'améliorer vos capacités infimes.
Ou belarbi, yezzi mel koffa oubeedni rahou ghochi mech bèhi...(Dernier avertissement)
Un peu de modestie et surtout de la compassion pour cette victime de la liberté d'expression, cette cabale judiciaire est insensée.
Suivre de bas instincts de vengeance, d'humiliation, d'étalage de muscles pour crime de lèse majesté royale, de vendetta est indigne d'un Etat, d'un gouvernement, d'une communauté nationale. Ce n'est ni moral, ni juste, ni digne.
Et on est tous complices (au moins 2.5 millions) à laisser notre pays suivre à la lettre le modèle égyptien qui a broyé par dizaines de milliers ses opposants emprisonnés.
Malheureusement, au pays où la chmata est le premier sport populaire, heureux sont ceux qui se taisent et n'étalent pas leur sadique plaisir à voir les plus libres subir de telles humiliations.
Chmatez-vous bien ! Chmatera bien qui chmatera le dernier. Il y a une justice cosmique, sans aucun doute.
Moi NON.
Fais tes adieux @Carthage_Libre à tes proches, le ministère de la vérité sous les sages ordres de Big Brother saura te trouver là où tu es même en Eurasie, tu rejoindras les sceptiques en phase de de-sceptisation intellectuelle forcée.
Et pourtant Carthage est libre et spiritus Carthaginis est aeternus.
Ubu Roi était un type Dictateur de son état avec en prime un côté sado-maso, et qui n'avait absolument rien à offrir au Peuple, qu'il met sous sa botte : Ubu Roi n'aime pas que l'on soit mieux que lui. Ubu Roi n'aime pas les gens libres d'esprits et surtout compétents, car comme ça, tu vas lui faire de l'ombre, vu que Ubu Roi est le meilleur, le plus beau, le plus compétent...enfin, c'est ce qu'il croit.
Voilà l'histoire de Ubu Roi, quelque part, dans une contrée lointaine.
PS : Toute ressemblance avec des personnages identiques à Ubu Roi est fortuite et non-voulue.
Rabi ifouk asrha.
bonnes journée