Rafik Abdessalem, ancien ministre et gendre du président du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi, a considéré que la situation générale du pays ne permettait pas la tenue du congrès du parti. Il a estimé que le climat politique empêchait le fonctionnement normal des partis et des institutions. Pour rappel, Ennahdha avait annoncé la tenue du congrès pour le mois d’octobre.

Dans une publication Facebook du 1er septembre 2023, Rafik Abdessalem est revenu sur la fermeture des locaux du mouvement Ennahdha par le pouvoir en place. Il a qualifié la chose d’ingérence du pouvoir en place. Il a, aussi, évoqué les atteintes et le harcèlement de leaders politiques et de personnalités publiques.

Rafik Abdessalem a rappelé avoir choisi de ne pas débattre de la situation interne du mouvement Ennahdha. Néanmoins, il a considéré que la question de la tenue du congrès était devenue l’objet d’un débat national. Il a expliqué que, malgré ce qui s’était passé avec l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche et ce que traversait l’Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, il ne voyait pas d’inconvénient à la tenue du congrès d’Ennahdha.

Ceci doit, selon lui, avoir lieu sous les conditions suivantes :

- Définir une politique reflétant les positions prises par le parti depuis le coup d’État du 25 juillet 2021. Ces positions ont été exprimées à travers des communiqués et des déclarations des leaders du parti, mais aussi, par l’adhésion au Front de salut national.

- S’accorder sur la contribution d’Ennahdha dans le cadre du Front de salut national et fournir les efforts nécessaires afin d'accroître le nombre d'opposants au coup d’État, rejetant l’autocratie et appelant à un retour aux institutions constitutionnelles. Ceci doit avoir lieu dans le cadre d’une vision claire et des priorités définies.

- Maintenir les leaders du parti emprisonnés dans leurs fonctions respectives. Ils garderont leurs responsabilités jusqu’à la chute du coup d’État et à un retour à la démocratie.

- S’accorder sur les mécanismes à adopter pour identifier les congressistes et le déroulement de cet événement, ainsi que la méthode de vote adoptée.

- Élargir le dialogue interne visant à parvenir à un accord entre les nahdhaouis au sujet des décisions émanant du congrès. Le congrès doit représenter une occasion de concrétisation de l’unité du mouvement Ennahdha.

Rafik Abdessalem a appelé les nahdhaouis à faire preuve de vigilance au sujet des pressions médiatique, politique et psychologiques exercées afin de les pousser vers des débats caducs. Il les a appelés à s’unir, à être patients et à préserver leurs objectifs.

S.G