
Le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Agriculture, chargé des ressources en eau, Hamadi Habaieb, a affirmé, mercredi 7 mai 2025, que la situation hydrique actuelle en Tunisie est nettement meilleure qu’en décembre dernier, où le taux de remplissage des barrages n’était que de 19 %. Aujourd’hui, ce taux a atteint 39,2 %, soit environ 927 millions de m³.
Lors de la présentation d’un rapport sur la sécurité hydrique en Tunisie, il a précisé que, bien que la situation soit rassurante, elle reste fragile. L’objectif principal est de garantir un approvisionnement continu en eau potable durant l’été, sans coupures.
Pour y parvenir, a souligné le responsable, des efforts sont en cours, notamment le forage de nouveaux puits et la construction de barrages supplémentaires, afin d’éviter toute interruption dans la distribution d’eau.
Houcine Rhili, expert en climat et ressources en eau, a, pour sa part, dressé un état des lieux contrasté de la situation hydrique. Il a indiqué, lundi, que les récentes pluies ont permis d’améliorer les niveaux des barrages, qui ont franchi, pour la première fois en trois ans, la barre des 900 millions de mètres cubes, atteignant précisément 914 millions au 2 mai, soit un taux de remplissage de 38,6%. Bien que cette progression ne soit pas spectaculaire, elle reste rassurante car elle dépasse la moyenne des trois dernières années, estimée à 870 millions de m³.
Cette amélioration est due à des précipitations exceptionnellement fortes, notamment dans les régions du Sahel, du Cap Bon et du Sud-Est, où certains endroits ont reçu jusqu’à 160% des pluies normales. Ce surplus a permis d’augmenter les réserves d’eau et devrait également favoriser les cultures pluviales. D’après Houcine Rhili, ces conditions pourraient conduire à un bon rendement agricole en 2025, ce qui constituerait un facteur de soutien à la croissance économique, malgré d’autres indicateurs négatifs.
La situation hydrique devrait donc être plus stable cet été, avec une pression moindre sur l’approvisionnement en eau potable et pour l’irrigation. Toutefois, l’expert a souligné que les nombreuses interruptions de service ne sont pas toujours dues à un manque d’eau, mais plutôt à des problèmes structurels comme des travaux de maintenance mal programmés, des pannes techniques et des difficultés liées à l’approvisionnement en électricité. Il a insisté sur la nécessité pour la Sonede d’éviter les erreurs passées, notamment en planifiant correctement les interventions de maintenance pour ne pas les faire coïncider avec les périodes de forte demande estivale.
M.B.Z
Pour une eau à différentes qualités et pressions.