
Après la censure, hier, de la version arabe de son livre « Kaïs 1er, président d’un bateau ivre », Nizar Bahloul a affirmé aujourd'hui que, grâce une importante campagne anti-censure, l'ouvrage est de retour à la Foire du livre.
Dans une vidéo postée aujourd’hui dimanche 30 avril 2023, depuis la Foire internationale du livre à Tunis, au stand de la Maison tunisienne du Livre, Nizar Bahloul explique que : « des agents se présentant comme faisant partie de la présidence de la République se sont présentés, hier, au stand où est vendu le livre et ont demandé son retrait. Une grande campagne contre la censure a été observée depuis hier et cette campagne a porté ses fruits. Des fonctionnaires de la direction de la Foire ont demandé aujourd’hui que le livre soit de nouveau vendu ».
Il a, par ailleurs, remercié « tous ceux qui se sont levés contre la censure, que ce soit en soutien à mon livre ou à celui de Kamel Riahi. La censure n’a pas lieu d’être en Tunisie ».
Dans une conférence de presse tenue aujourd'hui, la présidente du comité de la Foire du livre a admis que des ouvrages ont bien été retirés de la vente vendredi 29 avril 2023, précisant qu'ils sont de nouveau disponibles dans les stands à partir d'aujourd'hui. Elle a, par ailleurs, rejeté « toutes les imprécisions et les tromperies ayant touché à l’image de la Tunisie, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale ».
Ce matin, la Maison tunisienne du Livre, maison d'édition éditant l'ouvrage, a affirmé que « les ventes du livre se tiennent dans un rythme normal ».
Hier, samedi 29 avril 2023, « Kaïs 1er, président d’un bateau ivre » (قيس سعيد، ربان سفينة تائهة), édité en mars 2021, a été censuré à la Foire internationale du livre. Selon Mohamed Marzougui, directeur de la Maison tunisienne du livre, « des agents de la présidence sont passés au stand pour prendre quelques exemplaires et nous demander de retirer l’ensemble des exemplaires du livre ».
« Kaïs 1er, président d’un bateau ivre » aborde la première année de Kaïs Saïed au pouvoir et apporte un regard critique à sa gouvernance passive. Il a été préfacé par le grand écrivain arabophone Chokri Mabkhout.
Il s’agit là du deuxième ouvrage de Nizar Bahloul, après « Bonté divine, l’homme qui n’a pas su être président », paru en 2013 et abordant la présidence de Moncef Marzouki.
Le livre de Nizar Bahloul n’est pas le seul à avoir été interdit à la vente à la Foire du livre. Le jour de l’inauguration, vendredi 28 avril, « le Frankenstein tunisien », de l’auteur Kamel Riahi, a également été retiré de la vente.
Le livre, qui vient tout juste de sortir, est, tel que présenté par son auteur, « un livre politique ». Il s’inspire de la vie de Victor Frankenstein pour évoquer un monstre créé par les Tunisiens à partir de leurs déceptions, en la personne de leur Président Kaïs Saïed.
La censure a également touché le livre de Slaheddine Al-Améri, « le chiisme en Tunisie ».
En signe de protestation contre cette censure, les éditeurs tunisiens ont fermé à leur tour leurs stands et une importante campagne de soutien a été observée sur les réseaux sociaux.
R.B.H
L'Etablissement national pour la promotion des festivals et des manifestations culturelles et artistiques a démenti, les informations sur la saisie de certains titres exposés dans le cadre de la Foire internationale du livre par des agents de sécurité, relevant de la présidence de la République.
Dans un communiqué publié, il a précisé que seule la Commission des affaires des exposants du Comité d'organisation a la prérogative de vérifier les livres exposés et de prendre les mesures adéquates, en cas de dépassement.
Par ailleurs, il a assuré que les agents de sécurité présents sont chargés de la protection des équipements et des visiteurs.
'La maison Tunisienne de diffusion (editeur du livre de N.B) confirme que le livre de N.B « le Kaïs 1er, président d'un bateau ivre » n'existe pas dans la liste initiale de la foire du livre de Tunis'.
B.N, le site le plus neutre et le plus objectif de la Tunisie, pourriez vous démentir cette information ou donner une explicatio, par respect à vos lecteurs et lectrices..
Il y a des caméras dans la Foire a quoi servent elles
Commanditée en haut lieu où improvisée par quelques barbouzes zélotes en mal de bonnes grâces, voilà une fois encore une opération digne des pieds nickelés.
Retour de boomerang et balle dans le pied.
Les autocrates et leurs petites mains n'aiment pas les intellos. Si en plus ils sont hommes ou femmes de médias...
Du temps de sa gloire qu'il croyait éternelle, Ben Ali trouva le moyen de se mettre à dos un homme précieux comme Jean Daniel. Quand on sait l'aura intellectuelle de cet homme, son entregent, quand on sait combien cet homme était influent, son réseau sans fin et son carnet d'adresses sans limites...
Peut-on être à ce point stupide ?
Heureusement qu'il y a l'AFP pour nous renseigner avec tout le sérieux et neutralité nécessaire. Je cite: "Regrettant des "déclarations à chaud", l'éditeur a martelé que le retrait du livre "n'était pas de la censure mais une question de procédure". Il a dit l'avoir omis de sa liste initiale, suite à des retards à l'impression.".
L'AFP explique également la raisons poussant la foire à vérifier les livres exposés et cette procédure est loin d'être nouvelle.
Expliquez nous (lecteurs) pq BN ne nous donne pas tous les éléments pour comprendre la situation et juger par nous même? est-ce de l'incompétence? manque de motivation des journalistes? créer le buzz? ou plus grave encore, pour manipuler et mettre de l'huile sur le feu?
C'est vraiment triste de constater cette décadence de votre "journal"
Je ne sais pas si je devrais dire mabrouk parceque cette abominable censure n'aurait jamais dû se produire et la direction de la foire du livre devrait interdire l'accès au site aux animaux de compagnie présidentielle.
Bonne continuation malgré les charognards qui sévissent en Tunisie et sur BN.
Je t'ajoute à la liste des méprisables.
Je vais manifester pour les droits de ceux qui travaillent, peinent, et pensent.
Les parasites pullulent à l'approche de la belle saison.
Ici-même, vous pratiquez une censure qui n'obéit qu'à vos règles et régie par votre pouvoir.
Attribuer à Kais Saied la décision et la paternité de la mise à l'index du brûlot de Nizar Bahloul relève, à mon sens, de l'attribution sans preuve.
Chacun sait, par expérience, que des subalternes peuvent en être les auteurs sans que l'intéressé en ait été avisé ni informé.
'?crivant cela, je ne voydtaus pas vous laisser penser que je trouve des circonstances, des motifs à cette entrave. Mais je réfléchis la construction de l'initiative qui, somme toute, pourrait avoir été dictée par le zèle, l'ignorance de quelque fonctionnaire croyant bien faire, victime qu'il serait de l'esprit d'une ambiance.
En effet, certains instruisent le procès en dictature du pouvoir actuel, ce qui produit ou peut avoir produit cette bévue.
Je dis bévue, car il en résulte une publicité gratuite pour un objet dont j'ignore le contenu exact, et qu'on devine fort mal intentionné.
Il est vrai que l'outrance à quoi nous assistons relève d'une volonté d'essentialiser tout le pouvoir appelé régime, et de tout ramener à la personne du chef de l'Etat regardé en une sorte de caudillo dont tout émane et que sa solitude rendrait sourcilleux à tout ce qui pourrait lui faire ombrage.
La réalité n'est sans doute pas ce tableau noir, et puisque le Président bénéficie du soutien d'une partie de la population, on cherche à inverser la tendance, y compris par les moyens les moins recommandés en d'amusant la part belle à tout ce qui nuirait à son image, et serait de nature à lui compliquer la tâche.
C'est pour cela, et parce que cette hargne constante me paraît excessive et fortement orientée, je refuse de souscrire à cette campagne.
J'aurais plus aisément donné mon assentiment si j'avais perçu le même attachement aux libertés porté au pinacle lorsque certains tenaient tout et dictaient leur volonté à tous, par des procédés violents.
La censure n'est pas acceptable.
Il'ne faudrait pas être censeur pour s'autoriser à flétrir qui use de vos propres moyens.
On ne juge pas sur la base de devinettes ou de spéculations. Vous vous présentez comme une personne qui semble être déchirée entre le bien et le mal. Les droits de l'homme, les libertés, la démocratie d'un côté et le banditisme de Saïed ou peut-être de la Mafia qui le manipule d'un autre côté. Un bad boy qui refuse de s'assumer, laissez le criminel qui sommeille en vous jaillir enfin au grand jour. Kaies Saïed l'a bien fait, donc vous pouvez le faire étant donné que vous êtes mille fois plus intelligent que Saïed, si juge par vos écrits.
Apparemment, ce n'est pas seulement le bateau qui est ivre.
La Maison tunisienne du livre a indiqué, sur sa page Facebook, que l'exposition de ses produits à la Foire internationale du livre se déroule dans des conditions normales, au pavillon 1421 du Palais des congrès du Kram.
Elle a, également, demandé à ne pas l'impliquer dans des tiraillements politiques.
La Maison tunisienne du livre a joint une photo à sa publication, montrant que le livre "Kais Ier, président d'un bateau ivre" de Nizar Bahloul est disponible en vente.
Cette mise au point intervient après que Nizar Bahloul a annoncé, hier samedi, avoir été contacté par le directeur de la Maison tunisienne du livre, Mohamed Marzouki pour l'informer que son livre a été censuré par des agents de la présidence de la République.