L’ancien président Moncef Marzouki a été bref pour commenter sa condamnation à quatre ans de prison. 

Sur sa page Facebook, vers minuit, il a écrit : « En commentaire à un ‘’jugement’’ émis par un juge miséreux sur ordre d’un président illégitime, j’ai été condamné plus d’une fois sous l’ère Bourguiba et plus d’une fois sous l’ère Ben Ali et maintenant, un jugement est prononcé à mon encontre sous l’ère Kaïs Saïed. 

Bourguiba et Ben Ali sont partis et les causes, pour lesquelles j’ai été condamné, ont gagné. 

Dans les mêmes conditions humiliantes, cet apprenti dictateur partira et vont vaincre les causes que je défends.» 

Moncef Marzouki a été condamné hier par contumace à quatre ans de prison pour atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, suite à ses propos, en octobre dernier, sur France 24, où il a affirmé qu’il a œuvré pour que le Sommet de la Francophonie ne se tienne pas à Tunis. Quelques jours plus tôt, depuis une tribune à Paris, il a appelé les dirigeants français à rejeter tout appui au régime tunisien et à Kaïs Saïed qui « a comploté contre la révolution et qui a aboli la constitution ».

Il n’en fallait pas plus pour que le président Kaïs Saïed sorte les grandes armes contre son prédécesseur. 

Il a commencé par lui faire retirer son passeport diplomatique et a sommé le ministère des Affaires étrangères à publier un communiqué condamnant ces appels à l’ingérence étrangère. Une plainte a été déposée et, en quelques jours, un mandat d’amener international a été émis contre Moncef Marzouki. Le procès s’est tenu dans des délais record par rapport aux habitudes de la justice tunisienne et le tout s’est achevé par la condamnation d’hier. 

Notons, toutefois, que contrairement à ce qu’il affirme, Moncef Marzouki n’a jamais été condamné sous l’ère de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali. M. Marzouki a même soutenu Ben Ali en 1989, tout comme il a soutenu Kaïs Saïed en 2019. 

R.B.H