
Le mouvement islamiste Ennahdha a donné, lundi 26 septembre 2022, une conférence de presse commentant la convocation devant l’unité antiterroriste de Bouchoucha de son leader Rached Ghannouchi et de l’ancien ministre de l’Intérieur, Ali Laârayedh, dans le cadre des investigations sur l’affaire de l’envoi des jeunes tunisiens pour le djhad dans les zones de conflits.
Imed Khemiri a rappelé que l’audition de Rached Ghannouchi et Ali Laârayedh s’inscrivait dans le cadre de la stratégie du pouvoir en place à porter atteinte à l’image des opposants politiques en les accusant de corruption ou de terrorisme. Il a condamné, dans ce sens, les pressions exercées sur la justice et l’institution sécuritaire pour les impliquer dans les tiraillements politiques et torpiller les ennemis politiques.
« Ennahdha est innocent de l’affaire de l’envoi (des jeunes au djihad). Il est non seulement innocent mais a, également, été pionnier et a pris toutes les mesures pour lutter contre le terrorisme ainsi que ce phénomène d’expédition (des jeunes) aux foyers de tensions », a-t-il déclaré notant que les poursuites engagées contre le mouvement islamiste découlaient de plaintes déposées par les ennemis d’Ennahda parmi les gauchistes et les nationalistes.
Il a ajouté, également, que la convocation de Rached Ghannouchi et d’Ali Laârayedh était injustifiée notant l’absence de preuves à leur encontre. « Le seul objectif est d’humilier et de porter atteinte à des leaders éminents de la lutte contre le ‘coup d’Etat’ (…) C’est aussi un moyen de faire diversion face à la misère dont souffre le peuple depuis le 25 juillet 2021, l’effondrement du pouvoir d’achat, les pénuries et l’échec du pouvoir dans la gestion des affaires courantes », a-t-il indiqué.
Prenant la parole, Ali Laârayedh est revenu sur le déroulement de son interrogatoire avant de souligner que les parties qui ont déposé la plainte étaient connues pour leur antipathie contre le mouvement islamiste et ses dirigeants. Il a signalé, dans ce sens, que certaines avaient même été condamnées pour diffamation, en référence notamment à Fatma Mseddi condamnée, en première instance, à quatre mois de prison pour avoir accusé, à tort, un cadre sécuritaire d’être impliqué dans l’envoi de jeunes tunisiens dans les zones de conflit, alors qu’il occupait le poste de chef de la brigade de protection des avions à l'aéroport de Tunis-Carthage.
Le politicien a avancé que prendre en considération les allégations de telles personnes était une preuve manifeste de la politisation du dossier.
Revenant sur le dossier de l’envoi des jeunes au djihad, Ali Laârayedh a assuré que plusieurs avaient pu voyager prétextant les études, les loisirs ou la visite de leurs proches notant que les autorités tunisiennes n’avaient aucune idée de leurs vraies motivations et intentions. Il a indiqué, dans ce même contexte, qu’aucun autre ministre de l’Intérieur n’a été interrogé à ce sujet, sauf lui bien que ce phénomène date de l’avant révolution et se perpétue peut-être encore.
Selon Ali Laârayedh, cela prouve qu’il est la cible du pouvoir et que l’objectif n’est point de révéler la vérité.
Le politicien a, par ailleurs, énuméré ce qu’il a considéré comme des réalisations durant son passage au ministère de l’Intérieur et à la tête du gouvernement, tels que la classification d’Ansar Al Chariâa comme organisation terroriste.
N.J.

Laarayedh reprend l'offensive pour couvrir de fabulations les faits qui leur sont opposés.
Tactique primaire.