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Chroniques
Ils nâEUR(TM)ont plus peur du Noir
10/11/2008 | 1
min
Ils nâEUR(TM)ont plus peur du Noir
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Par Nizar BAHLOUL

Il y a quarante ans, cela était inimaginable. Il y a 25 ans, c’était impossible. Il y a 10 ans, c’était difficile. Maintenant, c’est désormais possible. Si l’Amérique l’a fait, le reste du monde le pourrait.
Barack Obama, nouveau président du plus puissant pays au monde a réussi ce qui pouvait être considéré comme un miracle il y a à peine quarante ans. Il a cru en lui et il a cru en son peuple, ne cessant de répéter « yes, we can » (oui, nous le pouvons) et il a réussi. A force de persuasion, à force de travail, à force de bataille, à force d’acharnement, il a réussi. L’image est émouvante. Elle restera gravée à jamais.

Ce qui se passe aujourd’hui aux Etats-Unis ne se passera nulle part ailleurs d’ici les quarante années à venir. Au moins. Il est en effet inimaginable, à l’heure actuelle, de voir un Tibétain à la tête de la Chine, une femme à la tête de l’Arabie Saoudite, un athée à la tête de la Tunisie, un Juif à la tête de l’Iran, un Néerlandais d’origine turque à la tête des Pays-Bas ou un Français d’origine maghrébine à la tête de la France. Aux Etats-Unis, on avait peur du Noir. Le reste du monde a peur de tout ce qui ne lui ressemble pas.
Obama et la population – faite de jeunes issus de l’immigration pour la plupart - qui l’a hissé au pouvoir ont su gérer la transition et ont tordu le cou aux habitudes qu’on dit très dures à disparaître. La configuration démographique actuelle leur a facilité la tâche. Le Klu Klux Klan a beau dresser las Américains, les uns contre les autres, il est acculé à admettre la nouvelle réalité. L’Amérique, jadis foncièrement raciste et relativement jeune en comptant à peine trois siècles, s’est réconciliée avec elle-même. Peut-on le dire de Nations plusieurs fois millénaires ?

Alors qu’aux Etats-Unis on fêtait la consécration d’Obama, en France on palabrait sur les nouveaux immigrants s’ils doivent ou non apprendre la Marseillaise. Brice Hortefeux connait-il la Marseillaise par cœur, lui ? Ça reste à vérifier.
Toujours est-il qu’il a envie d’imposer son apprentissage à tous les « Nègres », « Bédouins » et « Barbares » désireux de venir passer une partie de leur vie en France. En France, on adore donner des leçons. La Marseillaise sera la première d’entre-elles.

Aussitôt Obama élu, les diatribes ont commencé à fuser ici et là. Et ici et là, on entendait et on lisait des leçons qu’on donnait au nouveau président. Cela fait partie de nos maux, on adore donner des leçons, même de la part de ceux chez qui on doit en prendre. Il y en a, pourtant, des leçons à prendre.
Cela ne touche pas que la Tunisie et les Tunisiens. Beaucoup d’Arabes ont donné des leçons, des conseils, voire des instructions au président américain. Qui sont-ils ? Des gens qui sont incapables de résoudre les problèmes d’un quartier chez eux, mais qui s’estiment capables de diriger toute la planète, si on les laissait faire. Justement, on ne les laisse pas et c’est tant mieux.

Trois jours après la consécration d’Obama, la Tunisie a fêté le 21ème anniversaire du 7-Novembre.
Aussitôt la fête entamée, les diatribes ont commencé. Ce sont les mêmes. Ils continuent à donner des leçons sur ce que l’on doit et l’on ne doit pas faire.
Le Président de la République a prononcé son discours. On y lit notamment que les objectifs de son programme électoral 2004-2009 sont quasiment tous concrétisés. Avant l’échéance prévue. En est-il de même chez les donneurs de leçons de tous bords ? La critique est facile… Passons.
Le Chef de l’Etat passe à autre chose, fixe le cap de l’avenir et identifie les défis à atteindre et les obstacles à franchir. Ils sont difficiles à atteindre, mais rien n’est impossible. « Yes, we can ». S’il y a une leçon à prendre, c’est bien celle-là.
10/11/2008 | 1
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