
Mettre fin à la dictature des partis politiques, restituer le pouvoir au peuple et purifier le pays, sont les principaux arguments sans cesse évoqués par le chef de l’État, Kaïs Saïed et ses soutiens pour justifier le processus entamé depuis le 25 juillet 2021. Or, les premiers résultats du second tour des élections législatives anticipées démontrent que ce sont ces mêmes partis qui dominent le prochain parlement.
Le président de la République, Kaïs Saïed, a souvent considéré que les politiciens et les partis ayant gouverné durant la dernière décennie ont plus œuvré pour préserver leurs intérêts que celui du peuple. Il les accuse d’avoir confisqué la révolution. Afin de rectifier le tir, le chef de l’État s’est mis en tête d’entamer un long processus de monopolisation des pouvoirs et de décisions parachutées. Il a jugé bon de forcer l’adoption d’une nouvelle constitution et de réviser la loi électorale de façon à garantir une véritable démocratie et de former un parlement représentant le peuple tunisien. Depuis le 25 juillet 2021, Kaïs Saïed a complètement exclu les partis de la prise de décision et a concrétisé cette approche en optant pour le scrutin uninominal à deux tours.
Le chef de l’État était certain de ses choix et croyait à un fort soutien populaire. Or, les résultats des deux tours des élections législatives reflètent le fossé qui se creuse continuellement entre Kaïs Saïed et la réalité. À la suite du premier tour tenu le 17 décembre 2022, seulement 11,22 % des électeurs se sont manifestés. Au second tour, ce taux n’a pas évolué malgré la baisse du nombre de circonscriptions électorales. Certains candidats avaient réussi à être élus dès le premier tour. D’autres, se sont retrouvés automatiquement élus puisqu’il s’agit de candidats uniques. Seulement 11,3% des électeurs se sont exprimés lors du second tour tenu le 29 janvier 2023.
Encore plus surprenant, certains élus ayant accédé au prochain parlement depuis la tenue du premier tour sont assez connus pour leur affiliation politique durant la fameuse « décennie noire ». Nous pouvons citer à titre d’exemple l’avocat et député de la circonscription France 3, Riadh Jaidan. Ce dernier a été élu en 2014 en tant qu’indépendant puis a intégré le bloc parlementaire de Afek Tounes. Il a été réélu en 2019 et a intégré le bloc l’Allégeance à la Patrie. Il est, donc, l’un des symboles de la décennie noire et du parlement tant haï par le chef de l’État. Il suffit de googler certains noms pour comprendre qu’il s’agit d’anciens élus ou leaders de partis politiques ayant gouverné le pays de 2011 à 2021. Que signifie cela ? Les législatives de 2023 permettront-elles à Nidaa Tounes de refaire surface ? Est-il le grand gagnant de ce processus visant à lui barrer la route ?
L’examen des résultats du second tour ne peut que fournir des réponses favorables à toutes ses interrogations ! Quelques minutes après l’annonce du taux de participation par l’Isie, les réseaux sociaux ont été inondés par les messages de félicitations et de célébrations. Plusieurs personnes ont même affirmé que les anciens de Nidaa Tounes pourraient former un bloc parlementaire d’au moins quarante voire cinquante députés, soit près d’un tiers du prochain parlement. A l’exception de Imed Aouled Jebril et Fatma Mseddi, il ne s’agit dans la plupart des cas que d’anciens dirigeants régionaux et locaux.
Imed Aouled Jebril avait été élu en 2014 comme député de Nidaa Tounes. Il a été réélu en 2019 comme député de Qalb Tounes. Il vient d’être réélu à la circonscription Boumerdes - Essouassi. Fatma Mseddi, quant à elle, était membre du bloc parlementaire de Nidaa Tounes en 2014. Elle a quitté le parti en 2016 puis l’a réintégré en 2019. M. Aouled Jebril et Mme Mseddi pourraient être même considérés comme symbole de la dernière décennie et les voilà à nouveau représentants du peuple.
Comme on l’a évoqué ci-dessus, plusieurs nouveaux députés sont connus à l’échelle locale et régionale pour leur appartenance à Nidaa Tounes. Nous pouvons citer à titre d’exemple :
- Le député de la circonscription Cité Ettahrir – Le Bardo, Dhafer Sghiri. Ce dernier était président de la liste électorale aux élections municipales partielles du Bardo tenues en 2019.
- Le député de la circonscription Sidi Hassine, Adel Dhif. Il fait partie de la section locale de Nidaa Tounes.
- Le député de la circonscription El Hraïria, Ezzeddine Teyeb. Il a été tête de la liste électorale de Nidaa Tounes à l’occasion des législatives de 2019.
- Le député de la circonscription Nefta - Hazoua, Nizar Seddik. Ce dernier était le coordinateur local de Nidaa Tounes à la ville de Nefta.
- Le député de la circonscription La Soukra, Aymen Ben Saleh. Ce dernier a fait partie jusqu’à 2019 de Nidaa Tounes et est très connu auprès des habitants de la région.
La liste des anciens ou actuels membres de Nidaa Tounes est assez longue. Il ne s’agit là que de quelques exemples montrant l’effet boomerang de la politique de Kaïs Saïed. Au lieu de barrer la route à ceux qu’il considère comme des traîtres, il ne fait que l’ouvrir. Face à ces gagnants, il existe bien évidemment des perdants. Des individus ou des partis qui s’attendaient à une victoire, mais qui se sont finalement pris une véritable raclée. L’exemple type reste celui de Ahmed Chafter et Sarhan Nasri.
Tous deux sont connus pour avoir soutenu inconditionnellement le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, depuis les présidentielles de 2019. Ils ont fait partie de sa fameuse campagne explicative et ont continué à l’appuyer dans toutes ses décisions. Sarhan Nasri s’est présenté en tant que candidat à la circonscription de Sfax ouest. Il n’y obtiendra que 2.863 voix contre les 4.250 voix collectées par son rival Saber Masmoudi. De son côté, Ahmed Chafter avait choisi de se porter candidat à Zarzis, sa ville natale. Il n’y obtiendra que 2.153 voix contre les 2.277 collectées par son rival Messaoud Grira. Avec sa défaite, se sont évaporés les rêves d’une grande partie des soutiens de Kaïs Saïed de le voir présider le prochain parlement.
Notons que Messaoud Grira est l’un des quelques rescapés d’un autre drame politique : les résultats du Mouvement Echaâb. Ce parti avait réussi à former, en 2019, un bloc parlementaire constitué de quinze députés. Le Mouvement Echaâb a soutenu Kaïs Saïed dans l’ensemble de ses décisions et a salué l’annonce des mesures exceptionnelles, la dissolution du parlement et l’adoption d’une nouvelle constitution. Une attitude qui lui a valu d’être qualifié de parti du président. Malgré les réserves exprimées au sujet de la nouvelle loi électorale, le Mouvement Echaâb avait décidé de présenter plus de quarante candidats aux législatives. Moins de la moitié de ces derniers sera finalement élue. Selon les premiers chiffres, seulement quatorze candidats du parti ont réussi l’épreuve. Le soutien parfois inconditionnel au processus entamé par le chef de l’État n’aurait donc servi à rien. Pire, le parti semble, ces derniers temps, avoir perdu les faveurs de Carthage et vivre un désaccord avec le pouvoir en place. On pourrait dire que, d’un point de vue politique, le mouvement Echaâb est l’un des plus grands perdants de ces élections.
Le second tour des législatives anticipées devrait servir de cas d’étude aux apprentis politiciens et aux débutants de ce monde. Certes, le président est parvenu à organiser des élections, mais elles se sont révélées être bénéfiques pour ces ennemis plus que ses alliés. Le faible taux de participation, l’émergence d’un bloc d’anciens de Nidaa Tounes, la faible présence des partis proches de lui et la désorganisation de ses soutiens nous poussent à imaginer que le prochain parlement se transformera rapidement en un véritable cirque.
Sofiene Ghoubantini


Les gagnants ce sont les "sans dents de l'autiste de service"
Et le grand perdant c'est:
La Tunisie
Pas d'autres commentaires.
Les gueux ont pris le pouvoir et ne savent pas conduire comme des civilisés et tu leur souhaites un bon traquenard sur nos routes ?
Bah !
Tu as été élu en 2019 pas pour confisuqer le Pouvoir, pas pour confisquer la Tunisie, mais pour respecter la constitution en vigueur (même si elle est celle des khwenjias klebs) et de faire quelques réformes PRAGMATIQUES pour améliorer le sort du pays.
Npn. Tu as profité des salopards d'Enahfha, ton alibi et tu as compris aussi que Abir Moussi allait être au pouvoir pour réparer sérieusement le pays...alors tu en as profité.
Maintenant, ton bilan est CATASTROPHIQUE.
Tu "limoges" par ci, tu limoges par là, mais ça changera RIEN.
Le Peuple, qui t'a mis au pouvoir après tes promesses populistes, a compris qu'il s'est encore une fois fait avoir par un autre connard.
Alors, si tu as un GRAMME d'ERJOULIA, DEGAGE.
Sinon...tu sais comment ça fini quand le peuple explose, n'est ce pas?
Réflechis, s'il te reste encore un peu de jugeote. Le temps presse. La Tunisie ne peut plus attendre ton départ.
La meilleure règle est celle qu'il n'y aura plus de "tourisme parlementaire", c'est à dire qu'un député indépendant restera indépendant et un député qui appartient à un parti politique X ne pourrait pas passer à un parti politique Y.
C'est le "tourisme parlementaire" qui a ruiné la Tunisie d'après 2011
...qui vivra verra....
Alors que le vrai sujet c'est la cessation imminente de paiement du pays devenu pratiquement insolvable;
Et tous ces bienheureux idiots qui n'en comprennent toujours pas les conséquences concrètes et très prochaines
Nous pouvons même nommer tous les putschistes, y compris les élus de l'ARP. Nous savons quels partis politiques , organisations, militaires, securitaires ... qui ont ouvertement soutenu le coup d'Etat pour arriver à leurs fins ...
Donc nous savons qui a détruit notre système politique trahissant notre constitution entrenant des conséquences néfastes pour notre population et son avenir... et c'est en soi le grand bénéfice : il devient facile d'installer un Nürenberg 2.0...et enfin pour les abriter vite à Boufarda s'ils échapperont à la peine de mort ?
S'il devait voir le jour, ce serait bien plus pour juger ceux qui ont fait assassiner, qui ont terrorisé, volé, insulté, et détourné outre des sommes énormes à leur profit, ont démontre que la fameuse cobstutution n'était qu'un joujou leur service.
Pour mémoire, se rappeler les débats houleux autour de l'article 80 et d'autres, et les petites magouilles des barbus et leurs serviles afin de rédiger dans le flou tout ce qui pouvait ou devait être contenant, contraignant, afin que soit institué un semblant de démocratie.
Puis, en fait de putsch, il est bon de rappeler que l' éviction de Ben Ali n'est pas le fait de ceux revenus de leur "exil" doré cueillir le fruit mûr, mais bien du peuple en soulèvement.
Les islamistes ont fait main basse sur les institutions du pays avec l'assentiment pour ne pas dire l'appui des ennemis des Arabes, et ont saccagé, vidé les caisses à leur profit, placé leurs agents, et organisé la gabegie qui a conduit au désastre économique et social actuels.
On peut ajouter tout ce qui a été fait pour changer la nature des coutumes, imposer leur doxa, mettre sous surveillance les us et coutumes, arrêter et suivre toute personne qui ne s'y conforme point.
Je pourrais poursuivre tant la liste des déprédations est longue.
En effet le nouveau parmement enterré définitivement les rêves des malades qui esperaient reprendre cette arène mais hélas ils ont découvert la réalité que la tunisie , ses enfants et ses futurs générations ont gagnés un avenir stable du pays
De même pour les opportunistes chebbi jawhar tabboubi abbou chaouachi hamma et compagnies qui se sont trouvés face au mur de la réalité et que le peuple les rejettent pour leurs collaboration avec les khouanjias qui détruit la tunisie
Mabrouk à nos enfants les nouvelles générations
Mabrouk à la Tunisie
Mabrouk à tout patriote qui pense au bien de son pays
Mabrouk au décret loi 54 qui sera validé par le parlement ey par consequent sévir pour arrêter les mascarades des médias hors la loi
Nous verrons bien si ce cirque aura une réalité, et en tout état de cause égalera-t-il celui auquel nous avons assisté en spectateurs médusés.
Nidaa tounis ou ses rescapés ne sont pas comptables de crimes, ni d'envoi de jeunes égarés se faire exploser dans l'enfer du Proche-Orient.
On peut, ce qui est mon cas, n'avoir de sympathie ni pour Kais Saied, ni pour toutes ces officines dites Partis, et trouver excessif de mettre sur le même pied d'égalité les organisateurs de la terreur et des Partis conservateurs.
Car, outre que les islamistes sont des conservateurs, ils se révèlent voleurs, criminels et ennemis du pays.
Dès lors, n'ayant pas le pouvoir de dessiner le monde politicien selon notre désir, on se doit de discriminer dans ce qui existe le moins pire.
Et, toutes choses égales par ailleurs, l'islamisme est une hérésie, une erreur, une faute dans un pays qui s'est tenu jussu' alors à l'abri de cette vilenie.
Les discours sur la révolution, sur la démocratie affectent d'avoir du contenu, mais le constat illustre assez qu'il n'en est rien. Sinon la gabegie et les violences que la misère exprime.
La politique n'est pas une passion comme une autre, elle se singularise par sa dimension, puisqu'elle concerne le sort de tous les citoyens, elle obéit, du moins le devrait-elle, à des règles et propose un dessein commun.
De dessein commun, il n'y en a point, à lire ce que les uns et les autres des prétendants nous assènent, et sur réquisit c'est le contraire qu'on a sous les yeux.
Gouverner le pays, voilà la question et le problème.
Il n'est pas sûr que toutes ces envolées en participe.