
Mardi, le Parlement a, à nouveau, accordé sa confiance à l’équipe de M. Mechichi dont onze membres ont été renouvelés, après tout juste quatre mois d’exercice.
Intervenu dans la Matinale de Hamza Belloumi sur Shems FM, Fathi Ayadi s’est félicité de ce succès en dépit des circonstances délicates dans lesquelles les travaux de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) se sont déroulés.
La plénière du vote de confiance s’est, rappelons-le, déroulée sous haute tension. Plusieurs députés étaient, en effet, opposés à la nouvelle composition surtout que certains noms proposés par le locataire de la Kasbah faisaient face à des suspicions de corruption. D’autres ont dénoncé une militarisation de l’Assemblée en référence au dispositif sécuritaire déployé par le chef du gouvernement à son arrivée au Parlement.
Le Parti destourien libre (PDL) s’est, lui, retiré de la plénière en soutien aux manifestants qui se sont rassemblés aux environs de l’ARP revendiquant la chute du régime en place.
Interpellé sur la réaction du président de la République à ce succès enregistré par Hichem Mechichi, le porte-parole d’Ennahdha a avancé que Kaïs Saïed sera à la hauteur des attentes des Tunisiens et respectera la décision du Parlement.
Le locataire de Carthage a, rappelons-le, réuni le Conseil de sécurité nationale lundi pour sermonner son chef du gouvernement au sujet des suspicions de corruption qui planent sur certaines personnalités désignées dans le cadre du remaniement ministériel notant que celles-ci ne pourront pas prêter serment à Carthage.
Le président de la République avait, également, jugé le remaniement inconstitutionnel et non-conforme aux dispositions de l’article 92 de la Constitution de 2014.
« Nous espérons que le président de la République approuve ce remaniement et aide ce gouvernement à avancer pour résoudre les problèmes des Tunisiens. Le peuple s’attend à ce qu’on lui trouve des solutions et non à ce qu’on s’engage dans un énième conflit autour de la Constitution », a indiqué Fathi Ayadi appelant à accélérer l’instauration de la Cour constitutionnelle pour mettre fin à la controverse.
Le porte-parole d’Ennahdha a ajouté que le président de la République disposait des outils nécessaires pour démêler le vrai du faux au sujet des suspicions de corruption dont seraient coupables certains des nouveaux ministres, condamnant ainsi le discours du locataire de Carthage.
« Un président de la République, un chef du gouvernement ou encore un président du Parlement ne devrait pas tenir un discours pareil. Il faut que tout le monde se mette debout pour que la justice dise son mot à ce sujet et ensuite prendre position », a-t-il avancé.
Fathi Ayadi a, dans ce sens, appelé à mettre de côté les litiges politiques pour se concentrer sur les défis auxquels fait face le pays.
« J’appelle à rouvrir les voies du dialogue (…) Il faut que l’élite politique oublie un peu les conflits et se focalise sur les revendications socio-économiques. Laissons de côté le politique ! », a lancé le politicien.
Le porte-parole d’Ennahdha a noté, par ailleurs, que le gouvernement actuel n’était pas celui que son parti voulait soutenant, toutefois, son espoir de constater une meilleure performance.
N.J.

