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Défense des détenus politiques : la libération ou le maintien en détention sont des décisions purement politiques
05/09/2023 | 11:36
4 min
Défense des détenus politiques : la libération ou le maintien en détention sont des décisions purement politiques

Le comité de défense des détenus politiques a tenu, ce mardi 5 septembre 2023, une conférence de presse pour revenir sur les derniers développements de l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État ».

L’avocat Samir Dilou a été le premier à prendre la parole, pressé de rejoindre l’ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali arrêté à Sousse dans la matinée. Il a tenu à rappeler la vacuité du dossier, soulignant que si certaines personnalités « impliquées » dans le dossier ont été innocentées ou libérées, évoquant notamment les ambassadeurs cités dans le document origine de l’affaire, les autres devraient l’être tout autant puisque leurs PV sont « identiques ».

« Aucune source officielle n’a pris la parole pour expliquer leur maintien en détention, car les dossiers sont vides et la raison derrière tout cela est simple : on veut se venger et persécuter les opposants, ni plus ni moins (…) Les familles des détenus sont contraintes de recourir aux conférences de presse car les tribunaux ne sont plus les arènes de cette affaire et que la décision de leur arrestation est politique ainsi que celle de leur libération, tout le reste n’est que détails » a conclu Samir Dilou avant de se retirer.

L’avocate Islem Hamza a, elle, également martelé que le dossier de l’affaire de complot est purement politique, que le pouvoir colle des dossiers, accuse et se mure dans le silence car il n’a aucune réponse à donner ou d’argument valable à présenter pour justifier ses décisions.

« Nous sommes obligés de répéter, de rappeler car l’autre partie demeure silencieuse, ignore nos sollicitations, refuse d’avouer qu’elle n’a rien contre les détenus et adopte la fuite en avant comme seul moyen de masquer son échec. En six mois ils n’ont rien pu prouver, six mois à l’issue desquels le juge a décidé de renouveler les mandats de dépôt, alors que cette décision n’est pas automatique et doit être argumentée (…) Le 7 septembre la chambre des mises en accusation va examiner la décision de renouvellement et je l’appelle à libérer les détenus, que cesse cette mascarade qui a assez duré » a elle ajouté.

L'avocate et sœur de l'opposant détenu, Jaouhar Ben Mbarek, Dalila Ben Mbarek Msaddek a, de son côté, appelé à ce que soient tenus pour responsables et poursuivies, les personnes ayant été à l’origine de cette affaire et qui ont plongé le pays dans la mouise, citant notamment l’ancien ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine.

Elle a enfin appelé la société civile et tous les citoyens libres à être présents le 7 septembre au boulevard du 9 avril, pour exprimer leur soutien aux détenus politiques et défendre le droit des Tunisiens à la liberté d’exercer la politique dans le cadre de la loi.

Les mandats de dépôt de six des détenus arrêtés dans le cadre de l'affaire de complot contre l’État ont été renouvelés, mardi 22 août. Il s’agit de Ridha Belhadj, Jaouhar Ben M’barek, Abdelhamid Jlassi, Khayam Turki, Ghazi Chaouachi et Issam Chebbi.

L'avocate Islem Hamza a affirmé que les détenus avaient été transportés au pôle judiciaire antiterroriste où ils ont été informés de la prolongation de leur période de détention provisoire qui devait prendre fin aujourd’hui même.  

Les prisonniers ont été transféré à la juridiction en charge de l’affaire dans ce qu’on appelle "les véhicules de la torture". Dédiés au transport des détenus et personnes suspectées de crimes terroristes, ces véhicules contiennent une cage métallique très étroite pouvant accueillir de justesse une personne. Le détenu y est installé accroupi, la tête en bas, menotté, ne pouvant garder son équilibre. Le prisonnier, menotté et en déséquilibre, reçoit des coups au niveau de la tête et dans tous les sens, à chaque virage, à chaque freinage.

Il y a de cela un mois, le juge d'instruction près le pôle de lutte contre le terrorisme a rejeté les demandes de libération déposées aux noms de Khayam Turki, Issam Chebbi, Jaouhar Ben Mbarek, Ghazi Chaouachi, Ridha Belhadj et Abdelhamid Jlassi. Le refus avait, alors, eu lieu de façon tacite puisque le juge d’instruction n’a pas répondu aux requêtes déposées par les avocats, selon l’avocate Dalila Ben Mbarek Msaddek. 

Jaouhar Ben Mbarek, Abdelhamid Jlassi, Khayam Turki, Ghazi Chaouachi et Issam Chebbi ont été arrêtés en février durant la campagne d’arrestations qui a touché plusieurs figures de l’opposition. Ils sont accusés de complot contre la sûreté de l’État. Parmi le groupe présumé impliqué dans cette affaire, seul Lazher Akremi et Chaima Issa ont été libérés en juillet. Les deux sont, cependant, interdits de voyage et d’apparaitre dans les espaces publics. 

 

 M.B.Z

 

05/09/2023 | 11:36
4 min
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Commentaires
EL OUAFFY Y
Un complot eciste
a posté le 05-09-2023 à 12:09
Effectivement un complot probable mais contre qui?peut on se chamaille dans le cèdre des prochains élection présidentiel .Je défit qui dit en Tunisie existe le terrorisme ou un complot contre l'état .Pourquoi pas un réconciliation nationale .
Et l'affaire des "Kons comme plots contre la sureté de l'état démocratique en contruction antépoutschiKKK" ?
Autrement plus sérieuse !
a posté le 05-09-2023 à 12:01
Justice comme reddition de compte dans le cadre démocratique rétabli à part entière dans l'esprit initial des aurores du 25, dans la continuité de l'esprit de 2011 et dans la lettre commune de 2014 méliorative comme perfectionnable !

LIBERTE,DIGNITE, SOLIDARITE aux prisonniers politiques comme d'opinions sans exKeptions !