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Tunisie - La République en deuil
25/07/2019 | 12:00
12 min
Tunisie - La République en deuil

 

La présidence de la République a annoncé officiellement le décès de Béji Caïd Essebsi à 10h25 ce matin, à la suite d’un grave malaise. La cérémonie funéraire est prévue pour le samedi 27 juillet 2019, avec la présence de plusieurs personnalités nationales et internationales. 

Depuis l’Assemblée des représentants du peuple au Bardo, à l’issue d’une réunion d'urgence avec le chef du gouvernement Youssef Chahed, le président du Parlement Mohamed Ennaceur a annoncé sa prise de fonction de la présidence de la République.

A cette occasion, Mohamed Ennaceur a exprimé « ses plus vives condoléances au peuple tunisien et à la famille Caïd Essebsi rendant hommage aux accomplissements de Béji Caïd Essebsi dans la construction de la République après l’indépendance ainsi que dans ses fonction de président les 5 dernières années ». Il a aussi souligné que « l’Etat continuera » appelant le peuple tunisien à « unir les rangs ».

Mohamed Ennaceur a prêté serment aujourd’hui devant le bureau de l’Assemblée après avoir reçu l’acte de décès du défunt chef de l’Etat. Il a également reçu un avis de la part du président de l’Instance provisoire du contrôle de la constitutionnalité des lois stipulant la vacance définitive du poste du président de la République.

Ainsi, la mission parlementaire de Mohamed Ennaceur sera assurée provisoirement par le 1er vice-président de l’ARP, Abdelfattah Mourou qui sera président de l’ARP par intérim.


Les articles 84, 85 et 86 de la Constitution tunisienne prévoient, en effet, les mesures à prendre en cas de décès du président de la République. L’article 84 de la Constitution stipule qu’en cas de décès du président de la République, le Président de l’Assemblée des représentants du peuple est investi des fonctions de président par intérim, pour une période de 45 jours au moins et de 90 jours au plus. Soit, avant le 24 octobre prochain, alors que l'élection présidentielle était initialement prévue pour le 17 novembre.

Techniquement l’Isie est prête pour organiser cette élection dans ce délai imposé par la Constituion vu qu’elle organise les législatives le 6 octobre.  Il est donc probable qu’elle les organise le même jour, ou bien le 13 octobre avec une semaine d’intervalle ou bien le 20 octobre, soit quinze jours d’intervalle. Ceci est expliqué par le choix d’organiser la présidentielle après les législatives et par le choix du dimanche pour l’organisation des élections. Ces dates sont les seules qui sont conformes à la constitution et ne s’opposent pas aux choix politiques et logistiques habituels.
D'aillers, le président de l’Isie, Nabil Baffoun, a expliqué que la Constitution exige la modification du calendrier électoral après la vacance définitive et le décès du président Béji Caïd Essebsi, ajoutant que l’élection présidentielle devra être avancée et n’aura pas lieu le 17 novembre.
 
 

Le chef du gouvernement Youssef Chahed a déclaré un deuil national de 7 jours et la mise en berne du drapeau national des institutions officielles tout au long de cette période. Le ministère des Affaires culturelles a annoncé le report de tous les festivals et manifestations culturelles et artistiques programmées et l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a annoncé l’annulation de la célébration du 62ème anniversaire de la fête de la République aujourd'hui. 

 
 
De très nombreuses personnalités ont exprimé leur tristesse et présenté leurs condoléances en ce jour de deuil national.

Le chef du Gouvernement, Youssef Chahed, a exprimé ses condoléances à la famille de Béji Caïd Essebsi et au peuple tunisien, suite au décès du président de la République. Dans un post partagé sur les réseaux sociaux, le chef du gouvernement a affirmé que la Tunisie perd aujourd’hui un véritable « militant patriotique, un homme d'État qui s'est donné et donne sa vie à l'action nationale et qui a joué un rôle central et crucial dans le succès de la transition démocratique en Tunisie ».
« J'ai eu le privilège de travailler avec lui en cette période sensible de l'histoire de notre pays. J’ai connu de près sa ferveur envers la Tunisie et son ardeur à donner la priorité à ses intérêts » a ajouté le chef du gouvernement, appelant les Tunisiens à s’unir pour l’intérêt de la nation et à respecter les dispositions constitutionnelles…

 
Le président du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi a présenté dans un post partagé sur les réseaux sociaux, ses condoléances à la famille Caïd Essebsi, suite au décès du président de la République, Béji Caïd Essebsi, survenu ce matin du jeudi 25 juillet 2019. « Béji Caïd Essebsi est parti le jour de la fête de la République à qui il a beaucoup donné. Il a dignement contribué à la construction de la deuxième République, paix à son âme » a écrit Rached Ghannouchi.

« Béji Caïd Essebsi est le premier gouvernant qui décède alors qu’il est encore au pouvoir auquel il a accédé par des élections démocratiques. Il a laissé la Tunisie sur la bonne voie, sur la voie des élections. Sa dernière action a été de signer le décret présidentiel convoquant le corps électoral pour les deux scrutins » a déclaré Rached Ghannouchi, sur Mosaïque FM. « Il a laissé la Tunisie entre les mains d’institutions et ces institutions œuvrent en ce moment même à combler le vide qu’il a laissé… Le pays est entre de bonnes mains car il y a ces institutions qu’il a contribué à mettre en place et nous avons confiance en l’avenir. Les Tunisiens peuvent être tranquilles mais rester quand même vigilants quant aux tentatives visant à perturber les prochaines élections. L’heure est à l’union et non à l’exclusion… » a-t-il poursuivi.

 

Le fils du chef de l’Etat et représentant légal de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, a exprimé ses condoléances au peuple tunisien, suite au décès du président de la République. « Nos condoléances au peuple tunisien et que Dieu préserve la Tunisie » a posté M. Caïd Essebsi.

 

L'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), a rendu hommage au président de la République, décédé ce jeudi 25 juillet 2019 en ces mots : « L’Utica considère que la mort du président Béji Caïd Essebsi le jour de la commémoration de la République est un hommage à l’âme de l'un des grands hommes de la République, un militant distingué qui a servi la Tunisie des différents postes qu’il a occupés avec sincérité, enthousiasme, responsabilité et patriotisme… Il a tracé un parcours remarquable qui a débuté avec la libération nationale, puis qui s’est poursuivi, des décennies après l’indépendance, pendant lesquelles il apporta de grandes contributions, notamment dans le domaine diplomatique, en tant que ministre des Affaires étrangères. Puis, après la révolution de 2011 en tant que chef du gouvernement qui a dirigé le processus de transition démocratique et organisé les élections de l'Assemblée nationale constituante… L’Utica rend également hommage au rôle important et décisif joué par le président Béji Caïd Essebsi lors du dialogue national mené par le Quartet en vue de surmonter la crise politique qui a touché la Tunisie en 2013 et qui a permis à la Tunisie de remporter le prix Nobel de la paix en 2015….L'Union rend aussi hommage au rôle joué par le président ces dernières années dans la promotion de la Tunisie et le maintien de sa sécurité et de sa stabilité ». L’Utica a enfin appelé les Tunisies à l’union « par respect pour les principes du président et en hommage à son âme ».


L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a présenté ses condoléances au peuple tunisien annonçant la suspension de tout mouvement de protestation prévu. La centrale syndicale a, à cette occasion, exhorté les structures syndicales à l'union ainsi qu'à la solidarité au service de la Tunisie.


L’ancien président de la République par intérim, Moncef Marzouki, a présenté ses condoléances à la famille du chef de l’Etat, décédé ce jeudi 25 juillet 2019, ainsi qu’à ses « amis » et au peuple tunisien. « Il y a des jours où nous devons nous placer plus haut que nous le faisons tous les jours. Nous devons oublier en ces circonstances ce qui nous sépare, la mort efface toutes les adversités. Plus de cale et de retenue et de sens des responsabilités envers la nation et sa sécurité. L'adhésion à la Constitution et aux institutions de l'État et rien d'autre que la Constitution et les institutions de l'État. A ce moment-là, ces circonstances difficiles renforceront notre maturité, notre force et notre union… » a écrit Moncef Marzouki sur les réseaux sociaux.

 

L’ancien président de la République, Zine El Abidine Ben Ali, a présenté, depuis l'Arabie Saoudite, ses condoléances à la famille Caïd Essebsi et à l’ensemble du peuple tunisien. Ben Ali a écrit qu’il s’agissait de l’un des plus grands hommes de la Tunisie ajoutant : « Nous avons perdu un homme exceptionnel qui consacré sa vie au service de la nation ». Il a également invité les Tunisiens à unir les rangs et à dépasser leurs différends.

 

Le secrétaire général de Machrouû Tounes, Mohsen Marzouk est revenu dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, sur son parcours politique aux côtés du chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, après la révolution de 2011.

« J’ai rencontré Béji Caïd Essebsi alors qu’il était chef du gouvernement. Il a demandé à me voir et nous avons convenu de travailler ensemble… le contexte était difficile mais Béji Caïd Essebsi a conduit le pays vers les élections… Béji Caïd Essebsi a créé Nidaa Tounes, avec très peu de personnes, malgré les pressions et les menaces et cela a sauvé la Tunisie en 2014 de l’extrémisme vers lequel se dirigeait le pays. Je veux que l’histoire se souvienne de ces étapes importantes du parcours de Béji Caïd Essebsi, du premier et du second sauvetage et je veux que l’histoire retienne que la Tunisie a pu compter sur un grand homme d’Etat, qui, à un âge avancé, a sorti le pays de l’impasse. Tout le monde sait à quel point Béji Caïd Essebsi était un homme bon et je le considérais personnellement comme un père spirituel, aujourd’hui j’ai perdu un père, pour la seconde fois. Nous avons eu des différends et j’ai été fâché contre lui comme il a été fâché contre moi à de nombreuses reprises mais nous étions proches… Aujourd’hui tout cela doit être mis de côté… Aujourd’hui, en ce contexte sensible, nous devons nous unir et offrir au monde un visage digne de cet homme et digne de la Tunisie… » a déclaré Mohsen Marzouk, secoué par l’émotion…

 

Selim Azzabi, secrétaire général de Tahya Tounes et ancien chef de cabinet du président défunt, a rendu un vibrant hommage à l’homme d’Etat qu’il a côtoyé de près. «Le président, le professeur et le père est parti ! J’ai perdu, ce jour comme tous les Tunisiens, un homme qui a dédié sa vie à servir cette patrie, un «zaïm» qui était un des piliers de la stabilité en Tunisie après 2011. J’ai perdu un enseignant qui m’a formé, qui m’a appris le sens de servir l’Etat et de respecter ses institutions. J’ai perdu un père que j’ai accompagné pendant six ans et expérimenté sa bonneté, sa patience et son amour pour ce pays. Le président Béji Caïd Essbsi est parti en laissant une affliction immense dans le cœur de tous les Tunisiens. Les mots ne suffiront pas à rendre homme à Monsieur le président, les mots ne nous consoleront pas et ne soulagerons pas notre douleur. Paix à ton âme Monsieur le président, que le paradis soit ta dernière demeure».

 

Le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui s’est exprimé, très ému, sur le décès du président de la République, Béji Caïd Essebsi et lui a rendu hommage dans une déclaration accordée à Shems FM. « C’est une perte, que je ressens d’abord en tant que personne et aussi en tant que ministre… je considère que je fais partie des ministres qui ont travaillé en étroite collaboration avec le président et j’étais témoin de tout ce qu’il a fait pour servir le pays. J’étais témoin de tout ce qu’il a fait pour que la Tunisie retrouve sa place sur la scène internationale, j’étais présent lors de ses rencontres avec les personnalités étrangères et j’ai vu le respect que lui témoignent les dirigeants du monde. La Tunisie enfante tous les 50 ans d’un homme d’Etat de ce calibre… Il a défendu le pays et ses intérêts, malgré son âge et le contexte particulier de la transition démocratique, il n’a jamais fléchi quand il s’agissait de servir la Tunisie » a déclaré le ministre.

« La Tunisie perd aujourd’hui un grand leader mais le travail pour le rayonnement du pays va continuer. Vous n’avez pas idée combien la Tunisie est appréciée dans le monde. Depuis l’annonce du décès du président, les hommages des dirigeants du monde nous parviennent en masse… il était très apprécié… » a souligné Khemaies Jhinaoui.


La nouvelle du décès du chef de l'Etat a également ébranlé les pays frères et amis. Doté d'une vision stratégique perspicace et d'un grand tact diplomatique, Béji Caïd Essebsi a, certes, laissé un impact chez les dirigeants étrangers expliquant les condoléances qu'ils ont présentées au peuple tunisien et les vibrants hommages qu'ils ont rendus au défunt.

L'Organisation des Nations Unies a, pour sa part, rendu un hommage spécial au chef de l'Etat. En effet, les représentants des pays membres de l'Assemblée de l'ONU ont observé aujourd'hui une minute de silence en mémoire du défunt. Les drapeaux seront également mis en berne au siège de l'Organisation à New York demain vendredi. De surcroît, la session de l'Assemblée qui se tiendra le 1er août sera dédié à l'éloge funèbre de Béji Caïd Essebsi.




La Rédaction

 

25/07/2019 | 12:00
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Commentaires (19)

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Tarek
| 26-07-2019 19:39
Ils l'ont critiqué certainement pour des motifs politiques comme président de la république, c'est tout ce qu'il y a de plus normal.
Et maintenant qu'il est décédé, c'est tout ce qu'il y a de plus normal de luis souhaiter ARRAHMA.
Ce n'est nullement de l'hypocrisie, mais au contraire, c'est de la bonne éducation avec laquelle il semble que vous n'êtes pas familier !

La Palice
| 26-07-2019 15:01
BN merci de corriger l'affichage pour HEURE DE TUNIS. !

Bab ezzira
| 26-07-2019 11:40
En apprenant la triste nouvelle j'ai l'impression de perdre un deuxième père et non un président de la république.
Un père qui rien que par sa présence, son dévouement et son sens de responsabilité, nous rassure dans un monde en plein turbulence qui a perdu tous sens de repère.
Dans ma chère Tunisie, post 2011 ou les traitres, les infidèles, les incompétents, sont projetés aux premières lignes par les forces extérieures, BCE a su composer avec ces ramassis de ce bas monde en essayant de garder le cap. Ainsi il a su limer les ongles du Diable des frérots de la secte sans plonger le pays dans une mer de sang comme le voulaient les forces du mal.
BCE a connu la traitrise à l'échelle nationale qu'internationale. Des promesses de soutiens non tenues par ses faux amis occidentaux et Arabes. Retournements de vestes de députés d'hommes politiques qui n'auraient aucune existence si BCE ne les a ramenés de l'ombre à la lumière, sans citer les man'?uvres odieuses et crapuleuses de la secte du diable visant à le discréditer ou le destituer.
Et puis le peuple Tunisien doit savoir que si BCE est décédé aujourd'hui c'est parce qu'il n'a pas terminé convenablement sa période de convalescence car certain ripoux ( khommej) évoquaient deja la vacance du poste de président de la république, ou appelaient simplement et sans vergogne à sa destitution. BCE a été contraint de quitter l'hôpital pour rassurer son peuple au détriment de sa fragile santé. Je ne pardonnerai jamais à ces politicards de deux sous surtout ces faux alliés ex-Nidé Tounes DES ORDURES SANS EXCEPTIONS

Houcine
| 26-07-2019 10:44
Lorsque les hommes sont rappelés à leur condition naturelle, remis face à l'essentiel, il se peut qu'ils retrouvent une part de leur humanité congédiant
provisoirement leur vanité et toutes les prétentions capables de leur faire adorer le mal jusqu'à l'incarner.
La République ne peut-être l'?uvre d'un seul homme, et pour ce seul motif je ne peux souscrire aux élans vertueux qui poussent à déraisonner lorsque l'essentiel est en cause.
Notre Président nous a quittés, et je forme le v'?u que son successeur, homme ou femme, soit capable de protéger la République de ceux qui s'empressaient de proclamer sa mort
anticipée espérant sans doute dans le même mouvement conduire l'homme à sa dernière demeure et avec lui ensevelir ce qu'il y a de démocratique en ce pays.
La République peut s'enorgueillir d'avoir droit de cité en ces terres d'Afrique et elle se sait redevable aux hommes de la trempé de BCE.

Le Baron
| 25-07-2019 17:31
Tu es malade vas te faire soigner c'est urgent

Carthage Libre
| 25-07-2019 16:39
Grâce à BCE, des types comme toi ont été freiné. J'aurais voulu que BCE extermine l'islamisme, mais il n'en avait pas les capacité. Il vous a contenu, comme des jerthen, comme des rats, comme des virus mortel contenus.

mansour
| 25-07-2019 16:37
et pour l'?tat de droit

Justinia
| 25-07-2019 16:22
Qui êtes vous pour avoir des divergences politiques avec l'ancien président de la République?
Ces divergences,vous ne les aviez pas avec Morsi... et votre deuil à sa mort était lui, authentique...

G&G
| 25-07-2019 16:17
Béji était un homme d'Etat allah yarhamou
Mais attention le Tunisien ne doit pas avoir a la mémoire courte
la Tunisie est en deuil depuis le 14 janvier 2011
La vrai réconciliation exige de passer l'éponge et permettre à Ben Ali d'assister aux funérailles du président de la république. C'est le voeux même de Beji. C'est sur.

Justinia
| 25-07-2019 15:20
Tous ces gens qui ont descendu BCE, qui n'arrêtaient pas de le dénigrer et ils sont nombreux je les vois accourir sur ce forum pour le" Allah yarhamou".
Ils auront été d'une hypocrisie sans limites.