Petrofac s'apprête à quitter la Tunisie !
La société pétrolière de prospection et d'exploitation énergétique, Petrofac, s’apprête à quitter la Tunisie. C’est ce qu’a annoncée une source bien informée, ayant requis l’anonymat, dans une déclaration à Business News ce lundi 1er février 2016.
On nous informe que la société comptait investir, en 2016, 40 millions de dinars dans le forage de deux nouveaux puits à Kerkennah "Chergui 9" et "Chergui 10". Ces investissements s’ils ne sont pas réalisés la production de la société baissera, ce qui l’obligera de toute façon à quitter le pays.
Ainsi, notre source nous a confié que les Britanniques ne supportent plus ces blocages et qui ne concernent même pas la société. Ils ne comprennent pas que l’Etat tunisien ne parvienne pas à maîtriser une quarantaine de jeunes protestataires, qui viennent quand ça leur chante, plantent leurs tentes et bloquent la production ! L’année dernière à cause de ces blocages à répétition, 37 jours de travail ont été perdus, pour un manque à gagner de l’ordre de 12 millions de dollars.
En janvier 2016, la société est déjà à son 15ème jour de blocage. Chaque jour d’arrêt de production de Petrofac sur son site de Kerkennah cause des pertes de l’ordre de 200.000 dollars, sachant que la société produit 12,5% des besoins du pays en gaz, soit environ 1 million de m3 de gaz par jour et que 80% des revenus de Petrofac reviennent à l’Etat tunisien.
On rappelle qu’environ 80 chômeurs sont entrés de force dans les locaux de la firme et bloqué la production, le 19 janvier dernier. Ils ont entamé un sit-in et dressé leurs tentes. Ils réclament que la société pétrolière continue à leur verser des allocations de chômage.
En effet, Petrofac a décidé depuis début 2015 de stopper le financement d’un fonds environnemental destiné au gouvernorat de Sfax pour aider les chômeurs, qui initialement était destiné à financer des allocations pour des jeunes à la recherche de travail, s’est transformé en une donation à des personnes qui ne travaillent pas et qui n’ont pas l’intention de travailler ou carrément ont intégré Petrofac ou la fonction publique. En 2015, le financement accordé à ce fonds a été de l’ordre de 1 million de dinars. Cette situation dure depuis 5 ans, avec un coût de 800 mille dinars par an permettant de subvenir aux besoins de 262 personnes.
En avril dernier, et pour lever un sit-in de ces mêmes personnes, il a été décidé la création en début 2016 de la Société de l’environnement de Kerkennah, qui sera financée par l’Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (ETAP) via un fonds doté de 1 million de dinars. Les autorités ont également obligé Petrofac à continuer à verser les allocations jusqu’à fin décembre 2015.
Or, la société n’a pas été créée et les chômeurs se sont donc rabattus, sur la société pétrolière, qui se trouve prise en otage dans une affaire qui ne la concerne plus.
Imen Nouira