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Condamnation de Sonia Dahmani : vague d’indignation et dénonciation d’un « déni de justice »
30/06/2025 | 21:55
3 min
Condamnation de Sonia Dahmani : vague d’indignation et dénonciation d’un « déni de justice »

 

La condamnation de l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani à deux ans de prison ferme, prononcée ce lundi 30 juin 2025 par la 5e chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Tunis, a suscité une vague d’indignation dans les milieux judiciaires, médiatiques et militants.

La défense avait demandé le report de l’audience afin de produire une copie officielle d’un jugement en appel dans une affaire similaire, fondée sur les mêmes déclarations pour lesquelles Sonia Dahmani avait déjà été condamnée à 18 mois de prison. Le tribunal a refusé la demande et procédé à l’examen du dossier en l’absence des avocats, qui se sont retirés en signe de protestation, dénonçant une violation manifeste du droit à un procès équitable.

Sonia Dahmani, affaiblie, a dénoncé à son tour une parodie de justice : « Stop ! Je ne participerai pas à cette mascarade », a-t-elle déclaré avant que l’affaire ne soit mise en délibéré.

 

L’avocat Sami Ben Ghazi, présent lors de l’audience, a lui aussi dénoncé la gravité de la situation : « Jamais je n’aurais imaginé atteindre un tel degré de désespoir judiciaire, au point de perdre toute illusion d’une justice possible. »



 

Sur les réseaux sociaux, les réactions ont été immédiates. Le militant des droits humains et président de la LTDH, Bassem Trifi, a pointé du doigt le silence de certaines institutions, dont l'Ordre des avocats : « Si Sonia Dahmani et Abir Moussi étaient rattachées à la chambre des mécaniciens ou des menuisiers, leurs ordres professionnels auraient été plus solidaires que ne l’a été l’Ordre des avocats. Quelle honte. »

 




La journaliste Amira Mohamed a exprimé un profond désespoir : « Je n'aurais jamais imaginé atteindre un tel niveau de désespoir judiciaire. Une justice qui nous pousse à envisager, par dérision ou désespoir, de demander une requalification des faits pour encourir la peine de mort, tant l’absurde a pris le dessus. »

 

 

La journaliste, Kaouther Zantour a dénoncé une justice aux ordres et une atteinte aux libertés fondamentales :  « Une injustice flagrante. Le tribunal a condamné Sonia Dahmani à deux ans de prison après avoir violé ses droits de défense. Le procès n’a été qu’une façade. »

 

Le militant Merhez Belhassen, quant à lui, a fustigé les poursuites qualifiées de « politiques » contre Sonia Dahmani : « Jusqu’à quand ce harcèlement contre elle simplement pour avoir exprimé une opinion critique ? Jusqu’à quand cette résignation générale face à l’injustice ? »



 

S.H


30/06/2025 | 21:55
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