La justice tunisienne a condamné, ce lundi 30 juin 2025, l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani à deux ans de prison. Le verdict a été rendu par la 5e chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Tunis.

L’affaire remonte à une déclaration médiatique sur Carthage+ de Sonia Dahmani concernant la situation des migrants subsahariens en Tunisie. Le parquet a engagé des poursuites à son encontre en s'appuyant sur les dispositions du controversé décret-loi n°54, relatif à la lutte contre les infractions liées aux systèmes d'information et de communication.

Aujourd'hui, la 5e chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Tunis a refusé de reporter le procès de Sonia Dahmani, malgré la demande de la défense, qui souhaitait produire une copie légale d’un jugement en appel relatif aux mêmes déclarations pour lesquelles elle avait déjà été condamnée à 18 mois de prison en appel (deux ans de prison en première instance). Une affaire similaire, actuellement en cassation.

Les avocats ont dénoncé une atteinte au droit à un procès équitable et se sont tous retirés, qualifiant la procédure de « mascarade ».

Jugée sans plaidoiries, Sonia Dahmani a déclaré,  affaiblie physiquement : « Stop ! je ne participerai pas à cette mascarade », avant que l’affaire ne soit mise en délibéré. 

En tout, Sonia Dahmani fait face à cinq affaires judiciaires, toutes liées à ses prises de parole dans les médias. Elle a déjà été condamnée à huit mois de prison dans l’affaire dite « Heyla lebled ». Elle est également poursuivie pour des critiques visant l’administration pénitentiaire, dans un dossier requalifié en crime malgré un arrêt de la Cour de cassation. Enfin, une plainte déposée par la ministre de la Justice, Leïla Jaffel, pour des propos jugés offensants est en phase d’instruction.

R.B.H