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Tribunes
Monsieur le Premier Ministre : Juste un ou deux scandales !
27/08/2016 | 15:59
3 min
Monsieur le Premier Ministre : Juste un ou deux scandales !

Il ne s’est pas écoulé quelques heures, Monsieur le Premier Ministre, que votre discours d’aujourd’hui a eu toutes sortes de réactions, la plupart positives. En tout cas dans les cercles dont je fais partie.

Dans ce discours, j’ai entendu beaucoup de choses à propos de la situation économique et sociale en Tunisie, et cela, vous conviendrez, n’est rien de nouveau : coût de la vie, inflation, balance commerciale, chômage, crise de l’investissement, le problème des Caisses, la sécurité et le terrorisme, le manque de propreté dans les rues et ailleurs,…

 

Oui nous sommes tous (plus ou moins coupables) et oui il faut sauver la Tunisie. Mais combien avant vous ont tenu le même langage ? « More of the same » diront certains.

Voyez-vous, Monsieur le Premier Ministre, vous et moi sommes nés dans un pays où personne ne fait confiance à personne. Et par dessus tout, personne ne fait confiance à cette « chose », le « on », le « houma », les « autres », ce « power that be » qui décident tout et de tout, une sorte de main invisible qui détient la science infuse de ce qui explique l’inexpliqué en Tunisie.

« On » a décidé,  « on » a fait, « on » a légiféré, ce « on » inodore, incolore, immatériel, sans corps ni ossature et visqueux à souhait, existe semble-t-il du côté du gouvernement auquel personne ne fait plus confiance.

 

La priorité pour vous,Monsieur le Premier Ministre, est de rétablir cette confiance et d’appeler un chat un chat. Que ce « on » disparaisse. On nous parle beaucoup de corruption mais jamais un responsable n’ira nommer le « on ». On ne sait jamais comment une affaire de corruption se termine. L’affaire du conteneur du Belge et la manière dont elle a été résolue n’a rien fait pour augmenter la confiance dans ce « on ». La Tunisie a ce quelque chose d’inscriptible qui la tient loin de la vraie information. On nous parle beaucoup d’hommes d’affaires véreux, de capitaines d’industries sans foi ni loi, de mafias intouchables, pourtant le commerce parallèle et la contrebande continuent de plus belle avec photos et vidéos à l’appui.

 

Les Tunisiens qui n’ont pas confiance hésiteront à payer leurs impôts. Pourquoi le feraient-ils, pour que les « autres » en profitent ? Les Tunisiens qui n’ont pas confiance trichent. Pourquoi pas, sachant que s’ils ne le font pas, d’autres le feront. Les Tunisiens qui n’ont pas confiance ne balaieront pas devant leur porte, c’est le travail des « autres ». Et c’est ainsi que la corruption a franchi les portes de nos écoles et universités !

Pour rétablir cette confiance, il suffit d’avoir quelques scandales. Un ou deux feront l’affaire. Démasquez ceux-là qui sont derrière les actes de corruption. Pratiquez ce que vous prêchez, combattez la corruption de front, comme d’autres ailleurs l’ont fait avec la mafia, récréez une antimafia tunisienne.

 

Vous avez dit que le Tunisien mérite de savoir la vérité.

 

Le Tunisien veut savoir la vérité !

 

* PhD, Professeur de l’Enseignement Supérieur, "Organizational Information Systems and Technologies", Institut Supérieur de Gestion

27/08/2016 | 15:59
3 min
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Commentaires (34)

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Louadi
| 23-05-2017 23:15
Jarraya et cie sous les verrous. Et j'espère que ce ne sera pas un tour de passe passe.

leonidas
| 29-08-2016 16:14
ça me rappelle la réplique de kamel touati fi dar louzir après la révolution. Il est ainsi fait le bled si Mohammed. Quand vous avez un système éducatif public déshérité exclu ds classements internationaux tel point que les gouvernants envoient leurs enfants dans le privé et les écoles étrangères vous comprenez tout. Qui ne croit pas dans l'éducation de son pays ne fait rien pour le protéger de corrompus sil n'est pas lui même corrompu

Tunisienne
| 29-08-2016 09:34
et à sa démarche accessible et conviviale, je trouve cette réflexion populiste, superficielle et assez réductrice (des vrais maux du pays et des vrais responsables de ces maux) !

Xept
| 29-08-2016 09:22
En effet personne ne fait confiance à personne.il est quand même curieux que les membres de l'ARP accordent leur confiance au gouvernement alors que FORMELLEMENT le président de la république lui n'accorde pas ,à priori,sa confiance au même gouvernement puisqu'ils sont obligés de prêter serment.Cela en étant parfaitement conforme à la Constitution . Ainsi, d'une certaine manière, nous avons constitutionnaliser l'absence de confiance. Je vous ai déjà dit dans un précédent commentaire que notre pays est une singularité politique !

nejet hermassi belkhodja
| 29-08-2016 01:11
On pronom malhonnête

zohra
| 28-08-2016 22:14
Merci pour cette article qui résume toute la réalité du pays

Abousamikerim
| 28-08-2016 18:14
Que dieu vous benisse, vous avez parlé comme un avocat de tous les tunisiens qui n'ont pas les moyens de se payer un..!!Un grand merci. .@@

CHDOULA
| 28-08-2016 18:08
Je suis un tunisien moyen et le raisonnement style " Monsieur tout le monde " du Professeur Louadi m'a convaincu et le sens de son message est très pertinent .

Maryem
| 28-08-2016 17:19
Il faut que le pays soit gouverne par les lois et non par les hommes.Il faut que nos medias exercent leur devoir de denoncer les abus et informer objectivement les citoyens,il faut faire la guerre aux fraudes fiscales et
aux commerce parallele...Appliquez la loi.

mizaanoun
| 28-08-2016 15:51
« Un pays où personne ne fait confiance à personne.»

Cette phrase du professeur résume tout. Dans un pays où il n'y a ni confiance entre ses habitants ni solidarité s'appelle un pays « civilisé » à l'image des sociétés occidentales que les dirigeants politiques et les membres de l'élite se vantent d'être bien « intégrés » dans tous les sens. Et si les dirigeants occidentaux arrivent à dissimuler l'inexistence de ces éléments essentiels dans une société humaine par l'intoxication tous azimuts et des moyens gigantesques de propagande en faveur de leur « génie créateur » et surtout de leurs minorités de milliardaires ce n'est pas le cas dans un pays comme la Tunisie ou n'importe lequel des pays arabes, africains, asiatiques ou sud-américains. En plus, les occidentaux ont aussi d'autres instruments pour camoufler le caractère atroce, barbare et inhumain de leur « Way of Life » ils n'ont jamais hésité à envahir des pays partout dans le monde pour leur voler leurs richesses. Sinon au lieu d'aller chez l'un ou l'autre des « Think Tank » à New York ou à Washington pour recevoir un « Prix » quelconque de vilénie et de honte allez-y faire un tour du côté des Bronx, des Harlem, des Brooklyn autour de toutes les villes usaméricaines. Il est fort possible qu'on s'en sortira jamais vivant. Ce sont les équivalents des Ettadhamen autour de toutes les villes tunisiennes.

Deux journalistes européennes s'étaient dernièrement rendues à Tunis pour faire un reportage et sont allées voir le quartier Ettadhamen. Le chauffeur de taxi qui va les transporter les a bien mises en garde en ces termes : « Je ne vais pas m'arrêter à tout point que je considère dangereux ! » Effectivement il a refusé de s'arrêter à plusieurs endroits. Et le reste du reportage est tout simplement hallucinant, ahurissant et terrifiant.

Evidemment dans les villes usaméricaines ou européennes les «forces de l'ordre » sont de plus en plus sophistiquées et armées jusqu'aux dents et ont carte blanche pour tirer à vue sur n'importe qui qu'on considère « dangereux délinquant armé » ou probable « terroriste » bourré d'explosifs.

Par conséquent la Tunisie n'a pas les mêmes moyens pour dissimuler les « poudrières » que constituent les quartiers Ettadhamen, mais les dirigeants tunisiens ont le même esprit ou état d'âme impitoyable que leurs homologues occidentaux et ça leur suffit. Et quand les choses prennent des tournures menaçantes, ils savent que l'OTAN, cette organisation de terreur mondiale, les forces spéciales françaises, allemandes oui allemandes, et certainement d'autres du même hémisphère sont prêtes à intervenir et leur donner un coup de main'