alexametrics
jeudi 15 mai 2025
Heure de Tunis : 18:04
Dernières news
Moez Soussi analyse la révision de la notation de la Tunisie et les implications de la hausse de la monnaie en circulation
04/03/2025 | 10:35
4 min
Moez Soussi analyse la révision de la notation de la Tunisie et les implications de la hausse de la monnaie en circulation

 

Le professeur d'économie, Moez Soussi, est revenu, mardi 4 mars 2025, sur la révision de la notation de la Tunisie ainsi que sur la hausse de la monnaie en circulation.

M. Soussi a déclaré, au micro de Hatem Ben Amara dans l'émission Sbeh El Ward sur Jawhara FM, qu'on ne peut pas remettre en question la crédibilité des agences de notation. Cependant, il a souligné que le problème réside dans les répercussions et la pertinence de ces notations vis-à-vis des économies en difficulté.

Il a précisé que le rôle de ces agences n'est pas d'aider les pays ou d'être bienveillantes, mais d'évaluer les risques pour les investisseurs et les bailleurs de fonds (qui déterminent les taux d'intérêt à appliquer) souhaitant acheter des obligations émises par des États ou des entreprises sur le marché mondial.

L’universitaire a indiqué que la notation comprend 21 échelons, le dernier, "C", représentant les économies en difficulté extrême, comme le Liban. Les dix échelons allant de "Aaa" (la meilleure notation, NDLR) à "Baa3" représentent des investissements de bonne et excellente qualité. En dessous de cela, on se trouve dans les catégories d'investissements de qualité inférieure, spéculative. Plus on descend dans les échelons, plus le taux d'intérêt augmente.

M. Soussi estime que la hausse de la notation de la Tunisie est un bon indicateur, surtout avec des perspectives stables.

L’expert a aussi expliqué que depuis la crise des subprimes de 2008, les agences de notation dégradent plus facilement les notes, afin de préserver la confiance des investisseurs. Cela se fait parfois au détriment de pays ou de sociétés qui, après coup, prouvent qu'ils étaient en réalité de bons investissements, comme c'est le cas de la Tunisie. Selon lui, les investisseurs qui prennent le risque d'investir dans ces obligations parviennent souvent à réaliser de meilleurs gains que ceux qui choisissent des obligations de meilleure qualité. Malgré ces inconvénients, il a estimé que les pays et sociétés doivent continuer à être notés.

En ce qui concerne la hausse de la notation de la Tunisie, M. Soussi a attribué ce progrès à la bonne gestion des dettes extérieures, à la stabilité des avoirs en devises et à la réduction du déficit budgétaire. Il a également noté que la croissance, bien qu'en deçà des objectifs fixés, avait pénalisé la note du pays.

Enfin, il a assuré que si la Tunisie continue à améliorer sa note, elle pourrait accéder à des financements extérieurs à des taux raisonnables, réduisant ainsi sa dépendance aux réserves de devises. Cela pourrait contribuer à renforcer la valeur du dinar face aux autres devises.

Rappelons que l'agence de notation Moody's a relevé, le 28 février, la note de la Tunisie de CAA2 à CAA1 avec perspective stable.

 

 

Interrogé sur la hausse des monnaies et billets en circulation, Moez Soussi a affirmé qu’un choc négatif sur l’économie réelle avait eu lieu, suite à l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les chèques. Selon lui, cela est confirmé par les indicateurs publiés par la Banque centrale, qui montrent que le rythme de la hausse de la masse de la monnaie fiduciaire double par rapport à la même période de l'année précédente.

Il a souligné que le principal risque de cette situation est l’augmentation de l’évasion fiscale, ce qui aurait un impact direct sur les recettes fiscales de l’État.

L’universitaire a rappelé qu’au cours de l’histoire moderne de la Tunisie, la monnaie fiduciaire n’avait jamais dépassé les 16 à 17 % de l’ensemble de la masse monétaire. Cependant, aujourd’hui, ce taux a franchi la barre des 20 %, ce qui, selon lui, reflète une baisse des performances des politiques monétaires adoptées par la Tunisie. Il a ajouté que, dans ce contexte, l’autorité monétaire ne devrait pas abaisser le taux d’intérêt directeur, par crainte d’une hausse de l’inflation, en raison de l'augmentation de la monnaie fiduciaire en circulation. Cela entraînerait le pays dans un cercle vicieux, avec des effets négatifs sur la croissance.

Il est à noter qu’à la date du 28 février 2025, les billets et monnaies en circulation ont atteint un nouveau record de 23,316 millions de dinars.

 

 

I.N.

04/03/2025 | 10:35
4 min
Suivez-nous
Commentaires
le financier
moez a une analyse partiellement fausse
a posté le 04-03-2025 à 11:56
il a dit : " M. Soussi a attribué ce progrès à la bonne gestion des dettes extérieures, à la stabilité des avoirs en devises et à la réduction du déficit budgétaire. "

sauf erreur de ma part , le deficit budgetaire ne tient pas compte du non paiement des fournisseurs de l etat . Si on en tient compte le deficit budgetaire continue d augmenter , je peux me tromper mais je serai ravi qu on me prouve le contraire

autre chose ce n est pas le volume des billet en circulation qui fait de l inflation mais le budget deficitaire de l etat .
Au contraire la destruction du cheque va ralentir la croissance et voir meme le pays proche de la recession

autre chose dire cela n est pas tres honnete :

"Cependant, aujourd'hui, ce taux a franchi la barre des 20 %, ce qui, selon lui, reflète une baisse des performances des politiques monétaires adoptées par la Tunisie. "

cela reflete une decision politique irreflechi plutot , rien avoir avec la responsabilit2 de la BCT qui a fait du bon boulot en stabilizant le dinars et en baissant l inflation