alexametrics
jeudi 28 mars 2024
Heure de Tunis : 16:14
A la Une
L’Isie se relève !
30/01/2019 | 19:59
5 min
 L’Isie se relève !

Après de longs mois de blocage, le président de l'Isie ainsi que les 3 membres manquants de son conseil ont finalement été élus lors de la plénière tenue aujourd’hui. Une élection qui a tardé à venir, aggravant davantage la crise qui plombe l’Instance depuis la démission de son président Mohamed Tlili Mansri. Le comblement des vacances au sein de l’Isie et l'élection de Nabil Baffoun à sa tête ne peuvent être que bénéfiques pour le bon déroulement des élections qui s’approchent, appuyant ainsi le processus de la transition démocratique dans le pays.


La crise au sein de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a perduré depuis plusieurs mois. Une crise amplifiée par la démission de son président Mohamed Tlili Mansri en juillet 2018 et les vacances au sein de cette institution, faisant d'elle une simple instance de gestion des affaires courantes.

La polémique autour du président démissionnaire de l’Isie a débuté à peine quelques jours après la tenue des élections municipales en mai 2018. Mansri a été sujet à des accusations d’incompétence et d’inaptitude, adressées notamment par l’ancien président par intérim de l’Isie, Anouar Ben Hassan. Ce dernier a relevé de nombreux problèmes au sein de l’instance, notamment ceux liés à la communication où les décisions du conseil n’ont pas été appliquées à cause de "l’entêtement" de Mohamed Tlili Mansri et "son attachement à prendre des décisions unilatérales".

Des accusations qui ont catégoriquement réfutées par Mansri qui s’est montré étonné face aux propos de Ben Hassan, d’autant plus que le bon déroulement des élections municipales est une preuve de la réussite de l’Isie.

 

Néanmoins, Mansri a été limogé par ses compères où 9 membres de l’instance ont décidé d’activer l’article 15 de la Loi fondamentale de l’Isie en votant à l’unanimité en faveur de son limogeage. Un article qui stipule que le président de l’Isie soit démis de ses fonctions en cas de faute lourde dans l’accomplissement des obligations lui incombant en vertu de cette loi. L’article prône également que la demande de révocation soit présentée par au moins la moitié des membres du conseil de l’instance. Elle est, par suite, soumise à l’Assemblée législative réunie en séance plénière pour approbation à la majorité absolue de ses membres.

Une plénière qui n’a pas eu lieu étant donné que Mansri avait démissionné de son poste à la tête de l’Isie, s’épargnant ainsi le passage devant les députés qui devaient statuer sur son maintien ou son départ. Mansri est resté, toutefois, membre de l’Isie poursuivant également sa mission jusqu’au comblement des vacances par le Parlement qui n’a pas empêché, pourtant, la suspension des activités de l’Isie.

 

Avec un nouveau président, l'Isie devra faire face aux échéances électorales si toutefois elles sont maintenues dans les délais préalablement fixés. Depuis des mois, Nabil Baffoun a été présenté comme le grand favori à ce poste. En effet, Baffoun avait été présenté, depuis le 15 juillet dernier, unanimement, comme candidat à la présidence de l’Instance. Son élection aujourd'hui donc n'a suscité aucune surprise de plus qu'il arrive loin devant son adversaire avec 141 voix pour. farouk Bouasker obtient, quant à lui, 10 voix seulement.


En plus du président de l'Isie, la plénière d’aujourd’hui a été consacrée à l’élection du tiers des membres de l’Isie dans les catégories concernées par le renouvellement ainsi que du président succédant à Mohamed Tlili Mansri, élu à la tête de l’Instance en novembre 2017.

Une trentaine de candidats ont été sélectionnés par la Commission des élections relevant de l’ARP dans les catégories d’ingénieur chargé des systèmes et de la sécurité informatique (12 candidats), de juge administratif (1 candidat) et de spécialiste en finances publiques (17 candidats). Chaque candidat doit obtenir au moins 145 voix pour être élu. Quant au président de l’Isie, il doit obtenir le quorum de 109 voix pour être occuper le poste.

Lors de la plénière tenue en présence de 149 députés, les différents blocs parlementaires se sont mis d’accord sur une méthode pour l’élection des membres de l’Isie afin d’assurer le consensus convenu sur les noms des candidats et les modalités de vote. Seuls les noms des blocs, et non ceux des députés, figurant sur le bulletin de vote seront révélés. Le vote pour les 3 membres de l’Isie se fera également sur le même bulletin de vote.

 

Les députés ont finalement réussi à élire, après le dépouillement des votes effectué par la Commission de tri des candidatures à l’Isie présidée par le député de la Coalition nationale, Walid Jalled, les 3 membres manquants. Il s’agit, en effet, de Belgacem Ayachi dans la catégorie d’ingénieur chargé des systèmes et de la sécurité informatique ayant obtenu 152 voix, de Sofiène Abidi, spécialiste en finances publiques élu avec 152 voix ainsi que de Hasna Ben Slimane dans la catégorie des juges administratifs. Ces 3 nouveaux membres viennent rejoindre ceux déjà existants. L’Isie étant composée, en outre, d’un juge judiciaire, d'un avocat, d'un notaire ou un huissier de justice, un professeur universitaire, un spécialiste en communication ainsi que d’un membre représentant les Tunisiens à l’étranger.

 

L'élection d'un nouveau président qui fait l'unanimité à la tête de l'Isie et le renouvellement du tiers de ses membres représente aujourd'hui le premier pas vers le rétablissement de cette instance électorale. Une instance qui est appelée à assurer l’organisation des législatives et de la présidentielle de 2019. Si nous assistons enfin aujourd'hui à un dénouement total de la crise qui secoue depuis des mois l’Isie, l’instance aura-t-elle le temps qu’il faut afin de déceler les manquements intrinsèques et y remédier par la suite en vue de mener à bien les échéances électorales imminentes ?


Boutheïna Laâtar 

30/01/2019 | 19:59
5 min
sur le fil
Tous les Articles
Suivez-nous

Commentaires (2)

Commenter

malla hala
| 31-01-2019 12:21
La cour constitutionnelle est aussi une urgence....que ces miserables se decident a voter l instauration de la cour constitutionnelle......des elections presidentielles sans cour constitutionnelle ... meme la Somalie a sa cour constitutionnelle.

karim
| 30-01-2019 21:47
Du temps ou je travaillais pour L'isie, nabil baffoun était catalogué comme homme de mains de Nidaa...alors maintenant est ce kil est plutôt HCE ou YC ?