
Le président de l’Observatoire tunisien des droits de l’Homme, Mostafa Abdelkebir, est intervenu mercredi 7 mai 2025 sur les ondes de Jawhara FM pour clarifier les rumeurs circulant au sujet d’éventuelles nouvelles taxes douanières sur les marchandises tunisiennes entrant en Libye.
Mostafa Abdelkebir a affirmé que ces informations sont « infondées et ne reposent sur aucune décision officielle ». Il a précisé que « à ce jour, il n’existe aucune nouvelle taxe appliquée sur les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Libye ». Bien que des discussions aient eu lieu dans les cercles ministériels libyens, aucune mesure concrète n’a été adoptée.
Il a rappelé qu’une réunion du comité supérieur tuniso-libyen s’est tenue à Tripoli il y a une dizaine de jours. Y ont participé des représentants de haut niveau des deux pays, dont l’ambassadeur tunisien, le consul général, ainsi que des responsables des douanes, des ministères de l’Économie et des Finances. Cette rencontre a permis de réaffirmer « un engagement mutuel en faveur du maintien des accords bilatéraux et de la facilitation du passage des personnes et des marchandises ».
Cependant, Mostafa Abdelkebir a mis en garde contre une situation plus tendue sur le terrain, notamment aux postes frontaliers de Ras Jedir et Dhehiba. Il y évoque des « difficultés récurrentes » : blocages, retards, voire arrestations qu’il juge « injustifiées », affectant surtout les petits commerçants. Ce commerce informel, vital pour de nombreuses familles frontalières, souffre d’un manque de clarté et d’une application inégale des règles en vigueur.
« Les gens ne savent plus ce qu’ils ont le droit d’importer, quelles quantités sont autorisées, ou encore combien de carburant ils peuvent transporter », déplore-t-il. Il mentionne également des contrôles fiscaux inopinés et des amendes infligées sans fondement juridique clair.
Des problèmes similaires sont aussi signalés aux frontières tunisiennes avec l’Algérie. Abdelkebir cite des cas d’interpellation de commerçants tunisiens, ainsi que l’imposition de taxes « jugées illégales » sur certaines marchandises. Selon lui, « il y a un manque d’harmonisation des accords et une absence d’un cadre régional clair, à cause notamment du blocage de l’Union du Maghreb Arabe ».
En conclusion, Mostafa Abdelkebir appelle à « la mise en œuvre effective des accords signés entre la Tunisie et ses voisins » et à la création de « comités mixtes fonctionnels pour superviser leur application ». Il insiste sur la nécessité de « mieux encadrer le petit commerce frontalier, qui représente un volume significatif de flux humains et économiques ».
Malgré les tensions signalées, il souligne que la situation reste stable à Ras Jedir, où « la circulation des personnes, des véhicules et des camions se poursuit normalement ».
S.H