
L’économie nationale va mal, les notes souveraines sont en constante baisse, la croissance est en berne, les pénuries se multiplient, l’inflation a atteint les deux chiffres et le ministère du Commerce entend achever le peu qui marche encore. La semaine dernière, il s’en est pris aux secteurs des boulangeries et des eaux minérales en leur imposant des diktats dignes du régime soviétique prenant ainsi le risque de déstabiliser deux secteurs qui ne demandent qu’à travailler.
27 juillet 2023, le président de la République déclare devant les caméras qu’il ne veut plus que les boulangeries vendent du pain autre que la baguette compensée à 0,190 dinar. Il tacle dans la foulée les boulangeries dites modernes et dit que celles-ci n’ont qu’à proposer des gâteaux, mais plus question qu’elles proposent différentes catégories de pain. Le président ne veut plus qu’il y ait du pain pour les riches et du pain pour les pauvres.
En bons vassaux du président de la République, les ministres du Commerce et de l’Intérieur se réunissent dès le 29 juillet pour veiller à l’application stricte de la décision de leur chef. Des brigades mixtes sont envoyées aux différentes boulangeries pour saisir du matériel par ci, de la semoule par là. Des images des saisies sont présentées ensuite comme des butins de guerre sur la page Facebook du ministère du Commerce. Un peu comme pour dire à la population que le ministère veille au grain pour le prémunir de la cupidité de ces boulangeries malfaisantes.
Suite aux propos présidentiels et suite à cette campagne diffamatoire et salissante du ministère, les boulangeries modernes de la centrale patronale Conect décident de fermer boutique à partir du 1er août.
Colère alors du ministère du Commerce qui décide, à son tour, de ne plus fournir en farine et en semoule ces boulangeries. Décision publiée sur la page officielle du ministère avec un communiqué mensonger qui affirme que ladite décision a été prise suite à la fermeture des boulangeries, alors que celles-ci n’ont fait que donner acte aux propos du président de la République.
Cette escalade entre les boulangeries et le ministère du Commerce va faire des victimes. Le citoyen, en premier lieu. Non seulement, les Tunisiens n’ont plus le droit de consommer le pain qu’ils veulent, mai depuis le 1er août, ils ont du mal à trouver du pain tout court qu’il soit subventionné ou pas.
La deuxième victime du coup de force de l’État (représenté par le président de la République et le ministère du Commerce) est assurément le secteur des boulangeries.
Entre 1500 et 2000 entreprises et 18.000 employés sont concernés. La menace de la banqueroute et du chômage les guette.
Décidé à mener deux batailles en même temps, le ministère du Commerce publie le vendredi 4 août un communiqué annonçant le plafond des marges bénéficiaires pour la vente d’eau minérale. Il justifie sa décision par la volonté de maîtrise des prix.
Ainsi, des marges de 15% dans la distribution en gros et de 20% pour le détail sont fixés.
En amont, et ceci n’a pas été annoncé publiquement, les industriels des eaux minérales ont été invités à limiter leurs prix plafonds.
Jusqu’à quand ces prix vont être appliqués ? Le ministère ne l’a pas précisé.
Cette décision va faire des victimes, à savoir les industriels, les grossistes et les commerçants. Tout ce beau monde a des plans prévisionnels de recettes et de bénéfices. Si les prix fixés par le ministère ne leur assurent pas suffisamment de recettes pour couvrir leurs charges, ils vont soit mettre la clé sous la porte, soit abandonner la vente d’eau minérale. Dans un cas comme dans l’autre, le citoyen va en pâtir à la fin.
Paradoxalement, le ministère entend défendre ce même citoyen par sa politique de plafonner les prix. Et comme avec les boulangeries, le ministère use du mensonge dans son communiqué en parlant de marges bénéficiaires, alors que le bénéfice réel n’est pas la différence entre le prix d’achat et le prix de vente, mais après la soustraction de toutes les charges liées au commerce (loyer, électricité, impôts, etc.).
Les décisions du ministère du Commerce n’ont pas laissé insensibles les professionnels du secteur. Une échoppe dans un quartier huppé de Tunis nous affirme qu’il va cesser de vendre de l’eau minérale, vu que les marges ne couvrent nullement ses charges avec son loyer onéreux. « L’eau nous prend beaucoup d’espace et beaucoup d’énergie, le tout pour des marges très minimes. Je ne suis plus prêt à travailler pour si peu, il vaut mieux que j’alloue mon espace et mon énergie à vendre des produits à forte valeur ajoutée qu’à de l’eau », nous dit-il.
Un grossiste-distributeur évoque pour sa part les coûts élevés, en incessante croissance, du carburant et des véhicules de transport. « Avec des marges de 15%, il m’est carrément impossible de payer le leasing de mon pick-up, mon diesel et de laisser trente dinars par jour pour subvenir à mes besoins, même si je travaille douze heures par jour », nous dit-il dépité par cette décision.
Même s’ils sont silencieux, pour le moment, les industriels de l’eau seront sans aucun doute amenés à jouer sur la qualité pour pouvoir boucler leurs budgets et ne pas engranger de pertes.
Du côté des boulangeries, la désolation est la même. Plusieurs ont déjà fermé ne sachant plus quoi faire et si elles doivent d’ores et déjà licencier leur personnel. Plusieurs pensent à changer la nature de leur activité. D’autres à l’émigration purement et simplement.
Le meilleur témoignage de boulanger qu’on a est ce coup de gueule lancé par une cheffe d’entreprise qui a créé, par ses moyens propres, une boulangerie moderne.
Le parcours de cette dame est des plus méritants et ressemble aux parcours de tous les chefs d’entreprise qui se sont lancés à partir de rien. Ces entrepreneurs, qui représentent plus de 90% du tissu économique tunisien, sont ceux qui financent le train de vie onéreux de l’État, qui emploient les millions de Tunisiens et qui participent la croissance du pays. Sans ces entrepreneurs et leur contribution à l’économie, l’État tombera.
Dans toutes les économies développées, les États se plient en quatre pour satisfaire ces entrepreneurs, ils font tout pour leur trouver des marchés, des ressources humaines et des facilités.
L’État tunisien, lui, n’agit pas comme facilitateur, mais comme ennemi de ces entreprises, le tout avec la complicité de la centrale patronale Utica, qu’on ne sait plus si elle est complice par lâcheté ou par intérêt.
Ce qu’est en train de faire le ministère du Commerce s’apparente à un crime d’État. Il applique des mesures dignes d’un pays communiste du siècle dernier et pas du tout conforme à la réalité économique du pays et de son marché.
Parce qu’il a le monopole de l’importation du blé et de la semoule, et parce que c’est lui qui accorde les concessions d’eau, l’État décide quelles sont les entreprises qui doivent travailler et celles qui doivent mettre la clé sous la porte.
Ce que le régime de Kaïs Saïed continue à refuser de voir, c’est qu’il a été démontré depuis des décennies que la politique de plafonnement des prix et de monopole est infructueuse. Il a été démontré que seul le libre marché et la libre concurrence sont à permettre des prix corrects.
En plafonnant les prix pour faire gagner au consommateur quelques millimes, qu’il ira dilapider ailleurs, l’État étrangle des entrepreneurs déjà sous pression.
Il oublie qu’il est le premier bénéficiaire de la bonne santé de ces entrepreneurs et qu’il va prélever 25% d’impôts sur leurs bénéfices et 10% sur leurs dividendes à la fin de l’année.
En étranglant les entreprises, l’Etat s’étrangle lui-même.
Alors qu’il prétend défendre le pouvoir d’achat du citoyen, le régime de Kaïs Saïed ne se rend pas compte que l’entreprise sur qui il fait pression va faire elle-même pression sur le salarié en le privant d’augmentations ou de salaire décent, voire en le recrutant au noir.
Si le régime de Kaïs Saïed était sincère et voulait vraiment préserver le pouvoir d’achat du citoyen, il peut faire appel à des mesures réellement efficaces. Qu’il réduise de trois ou quatre points la TVA et tout le monde sera content. Qu’il supprime cette taxe immonde de cent millimes sur les tickets de supermarché. En clair, si le régime veut sincèrement aider le citoyen, qu’il puise alors dans ses propres caisses au lieu de puiser dans celles des entreprises. Ses caisses sont vides ? Celles des entreprises aussi. La différence entre les entreprises et l’Etat, c’est que les entreprises n’ont pas un train de vie onéreux supérieur à leurs revenus.
Le régime de Kaïs Saïed veut continuer à jouer la cigale en dépensant à tout va, et sans contrôle, l’argent gagné par les fourmis.
Cette politique risque d’avoir des conséquences fâcheuses sur ce qui fonctionne encore dans le tissu économique tunisien, déjà fortement éprouvé par la corruption des politiques, du Covid, de l’augmentation des prix des matières premières etc.
Pour le moment, le régime de Kaïs Saïed ne cherche qu’à faire du populisme avec des mesurettes hypocrites qui n’enrichissent pas du tout les Tunisiens, mais qui vont appauvrir ceux qui les emploient.
Raouf Ben Hédi


S'agissant de sécurité alimentaire de top priorité, certains pays ont construit des usines boulangeries. Une usine peut produire 2 millions de baguettes par jour, cout moyen par usine : 60 millions de dinars, durée de construction 10 à 12 mois '?'
L'?thiopie est un exemple '?'
4 usines repartis sur le territoire nationale, érigées coté ports maritimes, permettraient de résoudre définitivement le problème du pain subventionne, cout nettement plus bas, zéro spéculation, résolution du problème de subvention du pain '?'
Les boulangeries et pâtisseries continueront leurs activités en toutes transparence et légalité sans farine subventionnée qui n'aura qu'une seule destination : les usines de pains sous tutelle publique '?'
La démocratie c'est dans les urnes et non pas dans le gouvernement. Quand un ministre fait ce qu'il veut ça s'appelle rébellion. Sa seule alternative c'est de démissionner et d'aller voir les médias.
Les états ne se plient pas en quatre pour satisfaire tous les entrepreneurs. Mais à seulement à ceux qui apportent un plus à l'économie.
En Tunisie, le contribuable paie très cher le prix des magouilles dans ces secteurs. Et même si le gouvernement de ks ne trouve pas solutions, au moins il met un pied dans la fourmilière
-->
non, ce texte ne reflète pas la réalité.
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Je redonne les faits: "le ministère du Commerce et du Développement des exportations a décidé d'arrêter l'approvisionnement des boulangeries non-classées (les boulangeries modernes) en farine et en semoule; et ce, suite à la décision prise par le Groupement professionnels des boulangeries modernes de suspendre la production du pain à partir du 1er août. " voir le lien web ***
b) Comprendre mieux le contexte de la crise actuelle du pain:
- les boulangeries modernes devraient produire du pain (gâteaux et autre) seulement avec de la farine non-subventionnée.
- Les boulangeries classiques devraient produire du pain seulement avec de la farine subventionnée.
- la farine du pain subventionné est de moindre qualité que celle du pain non subventionné
- le prix du pain avec de la farine subventionnée est moins cher que celui avec de la farine non-subventionnée
Le problème est le suivant: Les boulangeries modernes voudraient avoir simultanément la farine subventionnée et non-subventionnée afin de produire les pains subventionnés et non-subventionnés et les vendre à des prix différents.
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Malheureusement, il y a probablement des boulangeries modernes qui utilisent la farine subventionnée afin de la vendre sous-forme de pain non subventionné (à des prix supérieurs que prévu par notre gouvernement).
-->
La solution proposée par notre Ministre du commerce est la suivante:
a) les boulangeries modernes n'auront que de la farine non-subventionnée afin de produire du pain non subventionné (gâteaux et autre)
b) les boulangeries classiques n'auront que de la farine subventionnée afin de produire du pain subventionné à un prix réduit.
Fazit: avec cette segmentation on pourrait minimiser la fraude et la corruption, en effet les boulangeries modernes ne devraient avoir dans leurs entrepôts que de la farine non-subventionnée
--> et ainsi elles ne pourraient pas tricher...
c) Il faut être conscient que nous devrions protéger les boulangeries classiques afin qu'elles ne seront pas "bouffées" par les boulangeries modernes.
Le marché du pain appartient en Tunisie à plus de 80% aux boulangeries modernes qui voudraient avoir à 100% du marché du pain --> Après-quoi elles vont imposer des prix à leur guise (comme elles le font actuellement), sinon elles arrêteraient d'en produire et nous laisseraient sans notre (adorable) pain.
le capitalisme concurrentiel libéral ne devrait pas mener au règne des monopoles destructeurs de la vie socio-économique des pauvres et de ceux qui n'ont rien.
Encore une précision : "les boulangeries non classées" sont les boulangeries modernes
Bonne journée
Les faits établis par BN sont chronologiques et c'est suffisant pour prouver leur honnêteté
La Tunisie prend le même chemin.
Quelqu'un offe le Livre Publié par Milton Friedman au President pour l'eclairer:
Extraits de la Doctrine de Friedman:
"
La doctrine Friedman, également appelée théorie de l'actionnaire, est une théorie normative de l'éthique des affaires avancée par l'économiste Milton Friedman qui soutient que la responsabilité sociale des entreprises est d'augmenter leurs profits.[1] Cette approche de la primauté des actionnaires considère les actionnaires comme le moteur économique de l'organisation et le seul groupe envers lequel l'entreprise est socialement responsable. En tant que tel, l'objectif de l'entreprise est d'augmenter ses bénéfices et de maximiser les rendements pour les actionnaires.[1] Friedman soutient que les actionnaires peuvent alors décider eux-mêmes des initiatives sociales auxquelles participer, plutôt que de laisser un dirigeant que les actionnaires ont nommé explicitement à des fins commerciales décider de ces questions pour eux."
Le problème de la CGC nécessite des compétences économiques et techniques de haute voltige pour le résoudre sur du long terme.
Ces compétences là ne sont plus légions au sein de l'Administration Tunisienne soit qu'elles sont parties à la retraite soit qu'elles sont mises à l'écart par les pouvoirs (sans exception) qui se sont succédés jusqu'à aujourd'hui aux sommets de l'Etat depuis la merdolution de 2011.
Rappelez vous, du temps de ZABA on n'a enregistré aucune pénurie dans aucun produit.
Est-ce à dire que ZABA était une lumière ? Non loin s'en faut, au contraire il était bien connu pour être très limité en tout, mais le pays était bien géré sur plan économique et social par des technocrates competents et chevronnés quoique disent les vrais incompétents qui ont occupé les devants de la scène après le maudit 14 janvier 2011 entre autres les Khouanjias et leurs alliés corrompus.
Vous croyez vraiment que certaines flèches ayant le profil de chléyék participants à ce forum vont assimiler votre petite synthèse sur la subtilité des rouages de la Caisse Générale de Compensation, comme le coincé Juan, à tout hasard qui ne fait que répéter en boucle :
Disk rayé, go back to school, islamophobe, anti-Islam, isra-HELL , ZAmmourrrr et quelques autres inepties, l'une aussi débile que la précédente !!
Petit x, tu es comme tous les tunisiens, tu te la petes avec ton ego plus gros que toi en te croyant expert supérieur à tous les experts et ça du journaliste au président
Sachant que toutes les boulangeries ont bien profités ces dernières années pour voler le citoyen
Partout on trouve pas de baguette et on propose du pain dit semoule mais en vérité c'est une baguette simple qui est vendu à 300 millime minimum
C'était une situation alarmante nécessitant une intervention urgente des autorités
Ces speculatrurs nous vendait une banette à 1 dinars, le pain complet à 1,2 dinars et plus etc...
Comment ne pas intetvenir dans de telle situation
Le proverbe dit celui qui sème le vent révolte la tempête
Le pouvoir du GRAND KAÏS SAID a bien fait d'intetvenir et de prendre les mesures adéquates
Les secteurs visés par le Ministère du Commerce sont avant tout régis par la logique de l'économie monétaire de production, : pour tout intervenant, hormis l'Etat, dans les circuits d'approvisionnement, fabrication et distribution concernés, l'objectif est de récupérer dans les ventes plus de monnaie qu'elle n'en a dépensée.
Or les distorsions réalisées par l'intervention irrationnelle de l'Etat crée une dichotomie un non sens entre le circuit d'approvisionnement, fabrication et distribution, et la production/répartition de richesse qui se déplace dans le circuit.
Les flux monétaires naturellement engendrés au sens de la Loi de Say sont interrompus détournés;
C'est pour cela que le titre de l'article de BN est juste : le ministère du Commerce est en train d'achever ce qui reste des circuits de l'économie nationale