
Il y a tout juste un an, le 31 octobre 2023, cinq terroristes dont deux impliqués dans les assassinats politiques de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ont fui la prison civile de la Mornaguia. Nader Ghanmi, Alaeddine Ghazouani, Ameur Belâzi, Raed Touati et Ahmed Melki (alias Al Somali) auraient, selon les données non vérifiées publiées à l’époque, fui la prison à travers une fenêtre en forçant le grillage en métal.
Un premier évadé, Al Somali, a été capturé le 1er novembre 2023, à la Cité Intilaka. Les quatre autres retranchés à Djebel Boukornine ont été arrêtés le 7 novembre 2023.
Dans la foulée une série de limogeages a été opérée. Ont été démis de leurs fonctions le directeur général des services spéciaux et le directeur central des renseignements généraux.
Le ministère de la Justice a, de son côté, limogé le directeur de la prison de la Mornaguia.
Aucun de ces limogeages n'a été accompagné des noms des personnes concernées. Les départements de l'Intérieur et de la Justice se sont contentés de signaler les postes des personnes limogées sans aucune information quant à leur identité.
Des mandats de dépôt ont été émis, vendredi 17 novembre 2023, contre sept agents pénitentiaires.
Le lundi suivant, 18 agents et cadres pénitentiaires ont été placés en garde à vue. Deux anciens directeurs de la prison, dont celui qui a été limogé le jour même de l’évasion, ont fait partie des suspects en détention. Mercredi, des mandats de dépôt ont été émis contre les onze autres suspects présumés impliqués dans l’opération d’évasion.
Des photos de la cellule ont, rappelons-le, circulé sur les réseaux sociaux. On y voyait les barreaux de la fenêtre sciés, l’intérieur de la cellule, l’extérieur sous la fenêtre par laquelle les prisonniers se sont évadés et le mirador dont l’une des fenêtres pend une corde.
Prendre des photos de la prison est toutefois strictement interdit. Cela avait suscité de nombreux questionnements sur les circonstances et l’origine des photos. Celui qui les avait prises, ont alors souligné les observateurs, était autorisé à les diffuser.
Le fait que les prisonniers scient des barreaux, atteignent le mirador et y accrochent une corde avant de s’évader sembait aussi impossible pour les différents avocats, journalistes et ONG qui connaissent bien la Mornaguia. D'autant plus impossible avec la présence de caméras de surveillance et de gros projecteurs installés justement dans le but de sécuriser les lieux.
Cette évasion a soulevé des interrogations à la fois sécuritaires et politiques, l’évènement ayant été médiatisé par les parties officielles.
Le juge d'instruction près le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a émis deux mandats de dépôt visant deux cadres de l'Instance générale des prisons et de la rééducation, en juillet dernier, dans le cadre de cette affaire. Le 12 septembre dernier le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a décidé de prolonger de quatre mois la détention provisoire des prévenus arrêtés dans le cadre de l'évasion des dangereux terroristes.
Par ailleurs, au lendemain de l’évasion, des éléments ont été évoqués par le président de la République, Kaïs Saïed. Le 1er novembre, le chef de l’État qui recevait l’ancien ministre de l’Intérieur avait en effet affirmé que « des mouvements sionistes et des parties de l’intérieur du pays » sont impliqués dans l’évasion et qu’ils l’ont préparée depuis des mois.
Comme un certain nombre d’analystes l’ont suggéré dès les premières heures, l’ampleur de l’opération et son orchestration quasi-parfaite ont effectivement fait penser à l’implication de services étrangers avec des collaborations et des recrutements à l’intérieur du pays à grande échelle. Autre élément, le président de la République a déclaré que : « Les photos qui ont été diffusées n’ont aucun fondement et n’auraient jamais dû circuler. Le but derrière la diffusion de ces images a été de brouiller les investigations ».
Cet évènement a été donc à l’origine de plusieurs arrestations et d’une série de limogeages. Très médiatisée, l’affaire s’est ensuite peu à peu effacée de l’actualité. Les questions qui ont été posées par les politiques et les observateurs sont toutefois restées sans réponse. Aujourd’hui encore et an plus tard aucune donnée officielle sur les circonstances exactes de l’évasion n’ont été révélées.
M.B.Z
Nous sommes restés sur notre soif , de connaître la vérité .
Nous avons le droit de savoir .
Alcatraz n'a pas dévoilé ses secrets .
Défaillance sécuritaire , corruption ou
élément étranger ?
Et puis cette façon de se faire rattrapés si bêtement , si naïvement ?
Et le coup de la banque ?
Intrigue digne d'un film .
1 faire une mise en scène d'évasion chose difficile ..
2 faire évader des prisonniers chose très très très difficile..
Et ne pas prévoir de faire évacuer ces prisonniers hors de la Tunisie ? Chose très très très facile ...
Bah je dis n'importe quoi..