
Alors que le régime de Kaïs Saïed pleurniche des différents complots qui se fomenteraient contre lui, il est en train de préparer lui-même un complot, un vrai, contre la Banque centrale de Tunisie. Dans quelques jours, cette dernière dira adieu à son indépendance et sera obligée de financer le train de vie fortement dispendieux de l’État. Il s’agit là d’un acte de mauvaise gouvernance, dont l’impact sera terrible pour le citoyen et le pays.
Le timing est des plus pernicieux. À quelques jours de la fin du mandat du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), un projet de loi a été adopté jeudi 25 janvier 2024 par le conseil des ministres visant à « permettre » à la BCT de financer le Trésor public à travers des facilités. En clair, l’État n’aura plus besoin de passer par les banques pour boucler son budget, comme c’est le cas actuellement et comme c’est le cas partout dans les pays développés.
Mardi 30 janvier 2024, on apprend que le gouvernement a déposé une demande auprès de l’assemblée des représentants du peuple (ARP) pour accélérer le traitement de ce projet de loi. C’est-à-dire que la commission des finances doit se pencher sur le projet et achever ses travaux en moins d’une semaine. Forcément, on ôte toute possibilité d’un débat public raisonnable dans un délai serein autour de la question.
Cette précipitation du régime s’explique. On cherche par tous les moyens à mettre le futur nouveau gouverneur devant le fait accompli en lui imposant une loi archaïque qui a montré ses limites dans le passé, aussi bien en Tunisie qu’ailleurs. Il n’existe aucun pays, dans le monde développé, où l’État se fait financer directement par la banque centrale et il n’existe aucun pays, dans le monde développé, où la banque centrale n’est pas indépendante.
Il s’agit d’un retour aux pratiques du mitan du siècle dernier, si cher au président Kaïs Saïed. Le président de la République ne s’en cache pas d’ailleurs. Lors de sa visite inopinée au siège de la BCT le 9 septembre 2023, il a déclaré : « L’ancien statut de la banque centrale de 1958, était bien meilleur que le statut actuel, sur plusieurs points. » Celui-là même qui confond encore les millions et les milliards et avoue, devant les caméras, son manque d’expertise en matière financière.
À vrai dire, le projet de loi adopté jeudi dernier n’a surpris personne. Cela fait des mois que les pages populistes sur les réseaux sociaux, se disant proches du régime, mènent la cabale contre les banques tunisiennes et l’indépendance de la BCT. Ces pages et ces profils (souvent anonymes) trouvent anormal que les banques dégagent d’énormes bénéfices, juste parce qu’elles prêtent de l’argent à l’État. Elles trouvent anormal que la BCT soit indépendante. « La BCT n’est pas et ne peut pas être indépendante de l’État », a répété plus d’une fois Kaïs Saïed.
Ces pages et ces profils stigmatisent les banques et leur taux d’intérêts élevés et oublient que ce ne sont pas les banques qui fixent les taux, mais le conseil d’administration de la BCT. Un conseil composé, essentiellement, par des représentants de l’État.
Tout comme le gouvernement, ces pages et ces profils n’observent que le (très) court terme, celui de financer le budget. Ils n’ont cure du long terme, des équilibres budgétaires, de l’inflation et des catastrophes causées par la dépendance de la banque centrale au gouvernement et la planche à billets. Ils refusent de tirer les leçons du passé et des expériences comparées dans les pays développés.
Le gouvernement tunisien a du mal à boucler son budget, ceci est une amère réalité. « Rien que pour l'année 2024, les besoins de l'État en ressources d'emprunts sont considérables, s'élevant à 28,2 milliards de dinars. Ce montant comprend 11,7 milliards de dinars d'emprunts intérieurs et 10,3 milliards de dinars d'emprunts extérieurs non identifiés. De plus, contrairement au choc provoqué par la Covid-19, ces besoins ne revêtent rien d'exceptionnel, car ils servent à financer les dépenses courantes de l'État », fait remarquer l’analyste Sadok Rouai.
Plutôt que de serrer la ceinture, d’observer une politique d’austérité et de réduire son train de vie pour boucler son budget, le gouvernement est allé chercher à faire sauter le dernier écrou de bonne gouvernance pour se servir directement dans la caisse. C’est ce qu’on appelle un hold-up. Pire, quasiment tous les ministères ont augmenté leur budget en 2024, y compris la présidence de la République. En d’autres termes, il fait l’exact contraire de ce qu’exige le bon sens et la bonne gouvernance.
Avec cette nouvelle loi, le régime de Kaïs Saïed va mener le pays à l’abîme.
Pourquoi la BCT doit être indépendante ?
Par sa nouvelle loi, le gouvernement est passé outre le débat public sur l’indépendance de la BCT et agit comme si le pays était une propriété privée du régime. C’est pourtant ce débat qui aurait pu convaincre le chef de l’État et les députés du danger d’une telle loi sur le pays et le citoyen.
Si les banques centrales sont indépendantes des gouvernements, dans les pays développés, c’est qu’il y a bien des raisons à cela et ce n’est pas parce que le FMI l’impose comme le répètent, comme des perroquets, les aficionados de Kaïs Saïed.
Cette indépendance est cruciale, parce qu’elle maintient la stabilité des prix, généralement définie comme un faible taux d'inflation. Une banque centrale indépendante est censée être moins susceptible de céder à des pressions politiques à court terme visant à stimuler l'économie par le biais de politiques monétaires expansionnistes qui pourraient entraîner une hausse de l'inflation.
L'indépendance renforce également la crédibilité de la politique monétaire. Si une banque centrale est perçue comme étant influencée par des considérations politiques, les agents économiques, tels que les investisseurs et les consommateurs, peuvent perdre confiance dans sa capacité à atteindre ses objectifs de stabilité des prix.
Elle prévient par ailleurs les cycles économiques excessifs : les pressions politiques peuvent conduire à des politiques monétaires expansionnistes pendant les périodes électorales (ce qui est le cas pour 2024) pour stimuler artificiellement l'économie, ce qui peut entraîner des cycles économiques excessifs, avec des phases d'expansion suivies de récessions sévères.
Autre motif justifiant l’indépendance est l’alignement avec les intérêts à long terme d’un pays. Contrairement aux gouvernements toujours préoccupés par le court terme, les objectifs de stabilité des prix sont souvent alignés sur les intérêts à long terme de l'économie. L'indépendance permet à la banque centrale de se concentrer sur ces objectifs sans être déviée par des considérations politiques qui pourraient être davantage axées sur des gains à court terme.
Enfin, il est bon de rappeler que la BCT a toujours brillé par sa transparence avec un site web bien fourni en données, régulièrement actualisées et ses rapports réguliers, à leur tête son rapport annuel. On ne peut pas dire de même du gouvernement et du régime de Kaïs Saïed à l’opacité légendaire. Cette transparence de la BCT donne du crédit à l’institution, mais aussi au pays, auprès des institutions internationales et des investisseurs qu’ils soient étrangers ou locaux.
Il convient de noter que bien que l'indépendance soit généralement considérée comme bénéfique, elle ne signifie pas une absence totale de coordination avec le gouvernement. Les banques centrales doivent souvent travailler en étroite collaboration avec le gouvernement pour atteindre les objectifs économiques globaux. Cependant, la mise en œuvre des politiques monétaires spécifiques doit rester indépendante pour garantir une gestion efficace et crédible de la politique monétaire.
Tous ces éléments auraient pu être discutés, point par point, dans des débats publics dans les médias impliquant les analystes, les investisseurs, les financiers et le gouvernement.
Ce dernier a cependant choisi de passer en force. Il a fait adopter son projet de loi vendredi et a demandé une accélération de son adoption en commission. À ce jour, on ignore ses contours, preuve supplémentaire, si besoin est, de l’opacité légendaire du régime et de son diktat.
Raouf Ben Hedi
cette création monétaire sans scrupule pour financer le refus de toute réforme, c'est les generations futures qui le paieront, par une économie et un dinar qui ne vaudront plus rien
Le programme 'Vous ne posséderez rien' est en cours.
les consequences de cette gigantesque ponction sont terribles a moyen terme
Inflation
Perte de credibilite de tout notre systeme financiet
Etranglement du credit nottament aux PMEs
Baisse drastique des investisselents productifs locaux
c est du n importe quoi institutionnalise
Quelle bande de minables inconscients
On peut l´attendre avec impatience!
De plus, presque tous les "hommes d'affaires" tunisiens possèdent au moins un compte bancaire à l'étranger, la BCT ne le sait pas non plus ?
Comment se fait-il que les partis politiques reçoivent énormement d'argent de l'étranger sans que la BCT le sache ?
Les devises étrangères qui circulent dans les banques sont-elles vraiment dans la BCT ou dans les poches des soi-disant hommes d'affaires et leurs amies ?
Ou bien ces devises n'ont-elles jamais quitté la douane pour la France, la Lybie ou la Turquie ?
Lè Ilèh Illa Allah !
..
Ya ouledi, rahou C'EST UN DANGER pour notre!
Ya ouledi, rahou il DETRUIT l'avenir de NOS ENFANTS sous couvert de "ana ndhif et n7ab el khir"
Ya ouledi, fiqou 3ala sa3dkom, rahou ils jouent avec nos instutitions, nos entreprises, nos enfants et notre pays comme si tu jouais à la Chkobba dans un café, avec "rachfa" capucin et "jabda" 20 mars entre 2 destructions!
Ya ouledi, rahou il change le tissu socio-économique du pays comme un dilétante, avec ses "idées" extraterrestres toxiques comme sa cigarette, venues d'un autre monde, d'une autre planète ; des "recettes" de son cerveau qui ont PROUVE leurs echecs à travers l'histoire des hommes!!
Ya ouledi, rahou ce qu'à fait Ennahdha les salopards est 100X moins grave que ce qu'il fait (à part le terrorisme et l'islamisme) !!
Ta ouledi, rahou le pays va s'effondrer sur TOUS les plans...et vous regardez les yeux ouverts!!!
Le secteur public en faillite à provoqué les pénurie. Mais le secteur privé pouvait fonctionner.
Désormais, l'Etat va se servir d'un argent qui ne lui appartiens pas (ce ne sont pas le fruit des impots) mais aux tunisiens, entreprises et ménages.
Si l'Etat se sert sans réduire ses dépenses, nos réserve fondront de 7 à 3 ou 4 milliards fin 2024, puis a 0 en 2025.
L'inflation dépassera les 100% et le dinar vaudra moins que 1euros: 10 DT.
Plus personne ne voudra investir ni changer de la devise en dinar.
Le cercle vicuex s'enclenchera, et se terminera par une crise economique, politique et sociale. Un plan FMI contraint et une mise sous tutelle du pays.
Le secteur priév sera ravagé comme le sont les entreprises publiques.
Mais le pouvoir aura de quoi payer les dette de 2024...
Bête, court termiste, mensonger...
On nous mène droit à l'abatoir.
Mr abassi partira l'honneur sauf le moi prochain.
j'espère que cet effondrement de l'économie et de la monnaie Tunisienne arrivera en 2024 ou au plus tard en 2025 après les zéléksions. Nous avons tous hâte de racheter tout ce qui vous avez !
vous n avez meme pas conscience de ce que vous faites
Tu te trompes d'époque ya Sadem ; On connaît la fin de Ben Ali pour nous avoir dit "fermez vos gueules, on ne veut ni critique, ni ingérence : Silence, on tue l'avenir de nos enfants" ; on sait ce qu'il advient de Ben Ali....Rod balek! Si tu continue avec cette mentalité de "ferme là, on veut aucune critique" tu finiras, toi et ton Maître kif kif comme Ben Ali!
PS : Pardon, je me suis trompé en disant "on tue l'avenir de nos enfants" à propos de Ben Ali ; il a plutôt développé un pays laissé en ruine par le Leader Bourguiba...et tu vois ce qu'il lui est arrivé à la fin!!!! Alors, j'imagine pas une seconde ce qui arrivera à ton "3arfek" qui non seulement nous ferme nos gueule, mais détruit ECONOMIQUEMENT et socialement le pays.....
Vous comprenez au moins ce que quoi vous parlez
1/un taux d'emploi maximum,
2/des prix stables,
3/ et des taux d'intérêt à long terme peu élevés«
Pour atteindre ces objectifs la FED a lancé dans la période 2008/2013 des actions 'Quantitative Easing' qui comprenaient l'achat des 'actifs pourris ',
des achats massifs de titres du Trésor américain pour des milliers de milliards de dollars pour financer le déficit du Budget américain ainsi que la baisse du taux d'intérêt à 0% en 2008 pour lutter contre la crise. Est ce que notre BCT pratique des politiques similaires (toutes proportions gardées) de soutien à l'économie du pays ? Non bien sûr. Elle ne fait qu'augmenter les taux d'intérêt, soit disant pour lutter contre l'inflation (ce qui est en réalité un argument fallacieux puisque la majorité de l'inflation est importée). En réalité la BCT plombe les entreprises (et l'Etat) par ses taux d'intérêt très élevés et ne participe aucunement à la lutte contre le chômage, à l'essor et à la croissance économique et ne garantit aucunement à la stabilité des prix. En gros on peut dire de notre BCT selon le dicton tunisien ' Zitha fil kouz wa khobzha makhbouz'. Donc cher RBH ne parlez pas de l'indépendance de la BCT avec la superficialité que l'on vous connait !!!
Merci de se pencher plus sur le sujet et d'essayer de l'approfondir encore plus
Il est entrain de faire pire qu'Ennahdha ; une autre forme de terrorisme, mais celle là touchera aussi nos générations futures.
Y'a-t-il un "pilote" dans l'avion?
Winhom ERJEL pour nous LIBERER de ce malade mental et de faire sortir Abir Moussi de prsion et d'organiser des élections libres et indépendantes?
On a bien vu que sans démocratie, sans débats, on ne pourra JAMAIS avancer, habba min habba.
Bien que le financement monétaire permette en théorie de diminuer le coût des dépenses publiques, cette pratique est formellement interdite ou rarement pratiquée, en raison du risque d'hyperinflation.
Dans sa forme la plus courante et directe, le financement monétaire prend la forme de prêts à taux zero à l'?tat. La Banque d'Angleterre y a par exemple eu recours dans le cadre de la gestion de la crise du Covid19.
Une seconde forme de financement monétaire direct est l'achat de titres de dettes publique à l'émission (c'est-à-dire sur le marché primaire).
Dans ce cas, la banque centrale peut en théorie revendre les bons du trésor acquis.
Ces différentes formes de financement monétaires étaient pratiquées pendant la première et deuxième guerre mondiale par la Banque de France, et pendant les Trente Glorieuses par le Canada.



