
Le président de l’Ordre national des avocats de Tunisie, Hatem Mziou a annoncé qu’il présidera le comité de défense des avocats Seif Eddine Makhlouf et Mehdi Zagrouba. La chambre criminelle près la Cour d’appel militaire avait condamné le premier à quatorze mois de réclusion et le second à onze mois de prison et a été interdit d’exercer pendant cinq ans.
S’exprimant lors d’une réunion tenue le 23 janvier 2023 aux locaux de l’ordre régional des avocats de Tunis, Hatem Mziou a souligné l’importance de l’unité des avocats et a affirmé que des décisions d’urgences seront annoncées prochainement. Il a salué les avocats pour leur mobilisation et leur opposition à l’oppression et à toute atteinte touchant le corps des avocats.
« Le métier d’avocat a été et sera toujours axé sur le militantisme, libre et indépendant… Nous voulons un État qui se respecte, un véritable État démocratique, un État respectant la loi, un État où la loi prime, un État sans injustice… La justice militaire a prononcé, vendredi dernier, des verdicts illégaux et injustes visant nos collègues… La justice militaire n’a pas le droit de toucher au tableau des avocats… Nous refusons la comparution de civils devant la justice militaire… Nous refusons les atteintes aux droits et aux libertés, ainsi que… Nous avons formé un comité de défense… Je le présiderai personnellement », a-t-il dit.
Hatem Mziou a rappelé que les avocats ont milité contre les personnes qui s’étaient succédé à la tête de la Tunisie. Il a appelé le président de la République, Kaïs Saïed, à respecter ses promesses et les droits et les libertés. Il lui a demandé de promulguer une loi annulant les poursuites de civils devant les tribunaux militaires. Il a considéré que le métier d’avocat faisait l’objet d’une campagne de ciblage.
Le président de l’Onat a, aussi, critiqué l’arrestation nocturne de Seif Eddine Makhlouf. Il a estimé que ses agissements représentaient une atteinte à sa personne et à sa famille.
Hatem Mziou a rejeté la décision d’interdiction d’exercer visant Mehdi Zagrouba. Il a affirmé que l’Onat ne reconnaîtra pas cette décision tout en la qualifiant de contraire à la loi. L'Onat, selon lui, est la seule entité habilitée à émettre des sanctions visant les avocats et à ajouter ou supprimer des noms du tableau des avocats.
S.G
Qu'est-ce qu'il aurait fait si on avait incarcéré le gentilhomme sans qu'il soit jugé ?
Tout en respectant les décrets et lois de la République.
Qui, soit dit en passant, sont légitimes à juger des gens mouillés dans le terrorisme.