
Les observateurs politiques connaissent très peu de choses sur le jeune milliardaire Slim Riahi, candidat à la présidentielle, ainsi que sur l’origine de sa fortune colossale. Mais plusieurs informations circulent sur les relations le liant ainsi que sa famille aux cercles de pouvoir de l’ancien président libyen, Muaâmar Kaddafi, ainsi qu’aux relations financières qu’ils entretenaient lui et son père avec le clan. Compte tenu des relations privilégiées entre l’ancien régime de Kaddafi et celui de Ben Ali, il était aisé pour Slim Riahi d’entreprendre plusieurs projets en Tunisie, notamment dans le secteur immobilier, et plus particulièrement dans le quartier d’affaires des Berges du Lac.
Le plus notable demeure le fait que Slim Riahi se déclarait, vis-à-vis de l’Etat tunisien, comme simple journalier prenant soin de cacher ses revenus quotidiens et ce, durant les années 2009, 2010, 2011 et 2013 d’après les documents en notre possession.
Etonnant de la part de Slim Riahi, homme d’affaires ayant d’importants revenus générés par les sociétés qu’il possède ou qu’il gère ainsi que de ses biens immobiliers, que d’apposer un « néant » dans sa déclaration de revenus.
La question qui se pose, à ce niveau, est de savoir qui protégerait Slim Riahi en lui permettant d’agir en toute impunité sans aucune intervention du Fisc ?
Malversation dans l’immobilier des Berges du Lac
La société « Le Lac Immobilier », à l’identité fiscale /446961s est considérée comme l’une des plus importantes possessions du groupe Tunisia Holding appartenant à Slim Riahi. Elle génère des revenus annuels de plusieurs millions de dinars. Mais la déclaration d’impôts de la société et celle établie par le bailleur font ressortir des différences plutôt suspectes.
Pour l’année 2010, par exemple, les déclarations de revenus font ressortir une non-activité de l’entreprise, alors que la déclaration du bailleur rapporte 62.104.900 DT de salaires versés, 106.040. 912 DT de frais et commissions et 627.860.079 DT de transactions déclarées. Comment une société qui déclare une activité « néant » peut générer un revenu de 796.005.891 DT ? Cette opération se répète pour les déclarations de 2011 et de 2012, ce qui prouve que les chiffres déclarés sont erronés.
Pour l’année 2013, la déclaration fait ressortir des transactions d’une valeur de 6.332.700.000 DT mais des charges d’une valeur de 2.089.687. 509 DT réglés en devises pour des parties non résidentes en Tunisie. Quelle est l’activité que cette entreprise réalise à l’extérieur qui nécessite une telle conversion de devises ?
On notera également les nombreuses augmentations de capital de la société, de l’ordre de plusieurs millions de dinars. Une question se pose, comment Slim Riahi dispose-t-il de telles sommes pour constituer le capital de sa société et comment a-t-il pu faire entrer autant d’argent en Tunisie dans une totale impunité ?
Des sociétés fantômes
On notera que l’homme d’affaires Slim Riahi possède la majorité des actions de plusieurs entreprises, dont :
- L’entreprise GIS créée en 2002, au capital de 150.000 DT (90.000 DT pour Slim Riahi et 60.000 DT pour Mustapha Bachir S.)
- L’entreprise Lodging, créée en 2004, au capital de 245.000 DT (147.000 DT pour Slim Riahi et 98.000 DT pour Sabeh A.)
- L’entreprise de commerce international Alliance 1920, créée en 2014, au capital de 150.000 DT (142.500 DT pour Slim Riahi et 7.500 pour Elyes Kh.)
- L’entreprise de communication Capital Gate, créée en 2014, au capital de 10.000 DT (9.500 pour Slim Riahi et 500 DT pour Elyes Kh.)
Toutes ces entreprises existent uniquement sur le papier et ne déclarent rien d’après nos informations.
Le mystère de la chaîne Ettounssiya
Parmi les surnoms dont est affublé Slim Riahi celui de « thabthoub », ou propriétaire des fréquences (en arabe thabthabét). En raison de son acquisition des fréquences sur lesquelles émet la chaîne Ettounissya. Cependant, il n’existe, nulle part dans les registres de la chaîne au capital de 500.000 DT, le nom de Slim Riahi. Il apparait même que Elyes Kh., partenaire de Slim Riahi dans les entreprises Alliance 1920 et Capital Gate, est également actionnaire dans la chaîne avec des actions d’une valeur de 35.000 DT. On retrouve également les noms de Noômane T. 150.000 DT, Imed T. 45.000 DT, Moncef B. 20.000 DT, Salma F. 50.000 DT, Hassan I. 45.000 DT et Asma Ben J. 155.000 DT. La même Asma Ben J., plus grande actionnaire de la chaîne Ettounssiya, est celle qui a acheté les actions de Taher Ben Hassine dans la chaîne El Hiwar Ettounssi pour une valeur de 2.208.000 DT.
L’autre mystère, celui du Club Africain
Slim Riahi a dépensé de grandes sommes d’argent dans l’association du Club Africain en opérant dans les recrutements externes mais aussi pour en faisant évoluer le club, raison pour laquelle les supporteurs du CA lui en doivent beaucoup. Ceci les a amenés à sortir manifester dans la rue en 2011 contestant la décision du gouvernement, qui a appelé à l’époque l’homme d’affaires à respecter la loi qui l’oblige à ne pas cumuler les deux fonctions de président du club et de son parti l’UPL. Fort de ce soutien, Slim Riahi a décidé d’outrepasser la loi et de garder ses deux fonctions alors qu’il aurait pu démissionner, même de manière formelle, de la direction de son parti afin de sauvegarder la sympathie des supporters du CA et, surtout, de respecter la loi. Il semblerait qu’il dispose d’un soutien suffisant pour garder ses deux postes, en dépit de la loi.
Ceci est plus qu’un simple travail journalistique, c’est une lettre ouverte au procureur de la République et à la direction générale des impôts les appelant à vérifier si Slim Riahi respecte la loi et accomplit son devoir fiscal et ce, afin de veiller au respect des droits de l’Etat et arrêter le pillage de l’argent public.


Commentaires (35)
CommenterLâ tunisie ne mérite pas un tel désaveux
Résidence à l'étranger
1 - Ce résident à l'étranger doit payer ses impôts dans le pays de résidence
2 - Voir par hasard s'il n'y a pas de convention de non double imposition
3 - Ce soit disant résident à l'étranger, s'il séjourne en Tunisie plus que 6 mois il devient - au regard des impôts - un résident en Tunisie et donc il doit justifier qu'il a payé ses impôts à l'étranger
4 - Ce soit disant résident à l'étranger, s'il réside en Tunisie plus que 2 ans il est tenu de déclarer à la Banque Centrale ses biens se trouvant à l'étranger et il doit les rapatrier et les ramener en Tunisie
Cessons d'avancer cette rigolade de RESIDENCE à l'étranger
Pas mal de gens sont en infraction au regard des lois tunisiennes
Où est le ministère public, où sont les autorités judiciaires ?
Fail
Tous les documents et informations divulguées dans ce pseudo article ne mènent à aucune conclusion sauf que ladite société dépose bien ses déclarations fiscales.
@Jeune Tunisien
C'est important de s'en rappeler
CLUB AFRICAIN ????????????????
C'est un grand dommage qu'un club aussi mythique que le Club Africain soit tombé dans les mains d'un *** pareil. De toutes les manières, ce genre de petit nabab ne peut faire le beau qu'en TUNISIE, éventuellement en Libye, mais là-bas, les deaschiens risquent de l'embêter, c'est pour cette raison qu'il essaye de se refaire une beauté dans un pays oû il possède beaucoup de relations qui sont toujours prêt à se vendre pour lui permettre d'atteindre ses noirs desseins.
Il ne passera pas ; lehi traout.