
Épisode 1 – Trois bus, deux mégaphones et des chaussettes
Vendredi 25 avril, Tunis a respiré un peu. Quelque 2.000 manifestants ont pris d’assaut le centre-ville pour soutenir Ahmed Souab et dénoncer la dérive autoritaire du régime. Dans le cortège : des visages qu’on écoute et qu’on respecte. De vrais penseurs comme Youssef Seddik, Raja Ben Slama, Mokhtar Khalfaoui, Zyed Krichen, mais aussi de nombreux jeunes, des avocats, des députés, des figures syndicales, des militants et des journalistes de renom. Une foule diverse, digne, bruyante… mais sincère. Le peuple, le vrai.
Cinq jours plus tard, pour le 1er mai, rebelote. Même énergie. Même slogans. Même colère contre un pouvoir qui ne comprend que la matraque et le mandat de dépôt. Il y avait 2.000 manifestants, voire davantage, entre les syndicalistes, les soutiens de Abir Moussi et ceux infatigables d’Ahmed Souab.
Et puis, en face… il y avait l’autre manif. Celle des soutiens du président Kaïs Saïed.
Enfin… manif, c’est beaucoup dire. Plusieurs bus, 300 manifestants à l’apogée de la marée humaine, certains en savates, d’autres en chaussettes élimées, beaucoup visiblement fatigués d’avoir été réveillés trop tôt pour venir défendre une idée dont ils n’ont pas forcément saisi le contenu.
Aucune figure connue. Zéro journaliste-vedette. Zéro intellectuel. Pas un élu. Pas un politicien. Pas un nom. Juste une bouillie de pancartes imprimées à la va-vite, agitées par des bras sans conviction.
Ah si, pardon : il y avait les bus publics, aimablement mis à disposition par les sociétés nationales de transport, comme au bon vieux temps du RCD. Les mêmes bus, garés au même endroit, avec les mêmes consignes : faire croire à une marée… avec une flaque.
Et pourtant ! Depuis dix jours, les réseaux sociaux hurlaient leur soutien au président. Des pages entières appelaient à la mobilisation du 1er mai. Des montages vidéos. Des appels à l’insurrection contre l’ingérence étrangère. Du bruit, encore du bruit, beaucoup de bruit… pour rien.
Au final, la “masse populaire” tant attendue s’est transformée en petite file d’attente de province, escortée par deux policiers gênés, trois tambours essoufflés, et une ferveur manifestement sous-traitée. Il manquait les sandwichs pour compléter la scène. Mais même ça, le régime ne l’a pas prévu. La prochaine fois, qu’ils fassent comme à l’époque de Ben Ali et d’Ennahdha : distribuer des sandwichs et des Chocotom. Là au moins, ça remplissait.
Épisode 2 – L’étrange passion du président pour les meuniers
C’est une obsession qui revient. Une fixation. Une passion même.
Le président Kaïs Saïed a, semble-t-il, un faible pour les meuniers.
Ce 1er mai 2025, pendant que des milliers de citoyens manifestaient pour la liberté et que les slogans faisaient vibrer l’avenue Bourguiba, le chef de l’État, lui, visitait une minoterie en ruine à Dahmani. Une minoterie fondée en… 1912. Oui, 1912, comme dans "deux guerres mondiales plus tôt". À l’époque, c’était paraît-il la meilleure du pays, selon lui. Y a-t-il une seule étude qui affirme que la minoterie de Dahmani était la meilleure du pays ? Pas à notre connaissance.
Mais ce moulin ne date pas seulement de l’histoire industrielle. Il semble aussi faire partie de l’imaginaire personnel du président.
Car déjà, le 20 décembre 2024, en recevant sa ministre de l’Industrie Fatma Thabet Chiboub, il lui parlait – très sérieusement – de cette même minoterie. Un moment suspendu, où pendant que la planète entière parlait hydrogène vert, data centers et robotique, nous, on moulinait les souvenirs d’un silo à blé.
Pas de chiffres, pas d’étude, pas de projet. Juste l’évocation poétique d’un moulin glorieux, désormais réduit à ses gravats… et à son utilité présidentielle.
Ce n’est pas un projet économique, c’est une nostalgie en boucle.
Mais peut-être que le président ne cherche pas seulement à sauver la minoterie. Peut-être veut-il surtout sauver une fonction : celle de meunier.
Avec la maigreur affligeante de la manifestation de soutien du 1er mai – trois bus, deux pancartes et des chaussettes élimées – on comprend mieux son inquiétude.
Les meuniers fidèles se raréfient. Le moulin tourne au ralenti. Et même les plus zélés finissent par s’épuiser.
Alors oui, peut-être que relancer la minoterie de Dahmani, ce n’est pas vraiment un hommage au blé du Nord-Ouest. C’est un plan de maintien en activité… pour ceux qui broient la farine du pouvoir à longueur d’antenne.
Épisode 3 – L’Europe vide ses placards américains
Le boycott n’est plus réservé aux souks orientaux et aux affiches collées à l’entrée des cafés de La Marsa. Non, l’Europe s’y met aussi. Lentement, certes, mais avec méthode. Et cette fois, c’est du sérieux.
Un article publié mercredi par la Banque centrale européenne nous l’a confirmé, rapporte l’AFP : les Européens en ont marre des produits américains. Coca, Heinz, Kellogg’s, Tesla, McDo… tout ce qui venait en plastique avec un drapeau étoilé commence à faire tache sur les étagères.
Mieux encore : plus on est riche, plus on boycotte. Un phénomène inédit où même les CSP++ se disent que boire du Pepsi ou s’asseoir dans un SUV made in USA, c’est peut-être un peu gênant quand Gaza est sous les bombes et que Washington applaudit.
Les exemples fleurissent : en Norvège, un fournisseur de carburant a décidé de ne plus ravitailler les navires américains. En Suède, on se désabonne de Netflix, on abandonne Google, on vend ses actions américaines. Et au Danemark, on colle désormais des étoiles noires sur les produits US en supermarché – comme des avertissements sanitaires, mais pour la dignité.
Tout cela pour protester contre le duo Trump–Vance, leur mépris affiché pour l’Europe, leur flirt gênant avec Moscou, et leur couteau planté dans le dos de Zelensky en direct à la Maison Blanche. Le ras-le-bol a franchi l’Atlantique à la vitesse d’un tweet de Musk.
Même Tesla en prend pour son grade : -59% de ventes en France, -70% en Norvège, et ça continue à dégringoler comme une appli dans l’App Store chinois.
Le plus savoureux dans tout ça ? Ce sont les groupes de boycott… qui s’organisent sur Facebook. Le seul résidu yankee qu’on n’arrive pas à larguer. On veut bien jeter son Coca, son Snickers et son iPad, mais le like, le partage et l’indignation en ligne, ça, c’est sacré.
Bref, l’Europe vide ses placards, mais pas trop vite non plus. C’est un boycott propre, un boycott bio, un boycott où l’on trie la colère par type de produit et où l’on garde quelques exceptions pour le confort personnel.
Et si ça peut mettre Musk en colère ou faire grimacer Trump… alors c’est toujours ça de gagné.



Mais il ne faut surtout pas oublier que cette farce tragi-comique dissimule des réalités particulièrement sordides et dangereuses :
Un clan présidentiel qui ne contrôle plus grand chose qui n'est plus qu'une machine a contradictions à improvisations débiles a blocages administratifs à enfumage
Une administration sidérée recroquevillée sur elle même tournant à vide et truffée de minotiers en tout genre
l'?tat profond benaliste -qui en réalité a peu avoir avec l'administration opérationnelle - qui tel une secte satanique une malédiction lovecraftienne renaît lentement mais sûrement de ses cendres et commence à enserrer de ses tentacules fétides l'équipe de zozos minables et inconscients se pressant autour de Kaes Saed
Un Kaes Saed plus instrumentalisé que jamais, à l'insu de son plein gré
Pensez vous que ces marques sont importées des USA?
Pas du tout ; ces franchises depuis des decennies sont presentes en Europe et ailleurs mais le produit lui - meme est localement produit et la propriete est autochtone. Donc boycotter les USA c'est boycotter une entité locale.
Tenir des propos aussi lamentables n'est ni professionnel ni honorable.
Vous ne faites que diviser encore plus la société tunisienne .
Recherchez le et vous comprendrez.