
Avec notre présidence du gouvernement, on ne s’ennuie jamais. Après le discours mémorable et qui restera dans les annales du chef du gouvernement en France, voilà que la Kasbah nous gratifie d’un document qui restera, lui aussi, dans les annales de la communication politique mondiale.
Puisque le classement de la Tunisie dans l’indice du bonheur est plus que désolant, il semble que la présidence du gouvernement ait pris sur elle-même pour faire entrer un peu de joie dans nos cœurs fatigués. On ne les remerciera jamais assez. Tant d’empathie, c’est du jamais vu.
L’effort est à saluer non seulement parce qu’il démontre le dévouement au bien-être du citoyen, mais aussi car cela nous livre une leçon de ce qui se fait le mieux en propagande, pardon, en communication gouvernementale maîtrisée.
Non, le gouvernement ne prend pas les Tunisiens pour des cruches. Il cherche seulement à les rassurer. Ceux qui pêchent en eaux troubles n’ont que faire du bonheur de leurs concitoyens. C’est pour cette raison qu’ils ont tourné en dérision le rappel gouvernemental. Ceux-là, ils veulent répandre la déprime et la morosité chez le bon peuple pour le démoraliser et semer la zizanie. D’ailleurs, le président de la République n’a eu de cesse de nous mettre en garde contre ces hyènes qui tentent par tous les moyens de discréditer le processus afin de se venger du peuple qui le soutient. Prenez garde à ces fauteurs de trouble et gardez bien en tête le conseil du sage en chef. Ils vous veulent du mal, ceux qui affirment que le gouvernement vous ment.
Contrairement à ce que disent ces voix dissonantes, tout va bien dans le pays. Ce n’est pas moi qui le dis. D’après notre gouvernement, tous les indicateurs sont positifs et on est en train de vivre une véritable renaissance.
Non, la croissance du PIB n’est pas de 0,4% comme l’a annoncé l’Institut de la statistique. Non, l’inflation ne crève pas le plafond et les Tunisiens ne ressentent pas son impact dans leur quotidien. Non, le taux de chômage n’a pas augmenté s’établissant à 16,4%. Ils ne sont pas 667,5 mille chômeurs dont 40% parmi les jeunes actifs. Non, l’endettement de l’Etat ne représente pas 79% du PIB. Non, le déficit ne se creuse pas et on n’a pas eu recours à l’endettement intérieur vu la difficulté de s’endetter à l’extérieur. Non, les agences de notation n’ont pas vu notre note à la baisse. Non, la stagnation ne touche pas tous les secteurs et les investisseurs ne fuient pas le pays. Non, la fuite des cerveaux est une chimère…
On pourrait noircir plusieurs pages pour confirmer la mauvaise, pardon, la bonne foi de la Kasbah. La présidence du gouvernement nous a lancé son rappel, en cette belle soirée ramadanesque, nous propulsant carrément dans une dimension parallèle. C’était fort divertissant, bien plus que les médiocres sitcoms et autres caméras cachées qu’on nous sert durant ce mois saint. Bon, il est vrai que quelques erreurs de grammaire se sont glissées dans le document, mais il ne faut pas leur en vouloir. C’est une marque de fabrique du régime. Souvenez-vous de la magnifique constitution de 2022 et de sa première version chaotique publiée dans le Journal officiel.
Concentrez-vous seulement sur le fait qu’on nous certifie que tout est positif. Soyez des optimistes, soyez le Candide qui aura manqué son évolution et répétez en boucle que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. C’est seulement ainsi que vous pourriez préserver votre santé mentale et que vous accéderiez, à l’instar de nos partenaires étrangers, au stade de l’éblouissement. Oui, parce que la présidence du gouvernement assure que nos partenaires sont éblouis par notre incommensurable succès. Des applaudissements s’imposent. Et puis notre gouvernement a conclu sa leçon en affirmant que les libertés sont plus que jamais garanties en Tunisie. Vous pouvez applaudir aussi. Effectivement, le décret 54 liberticide, les poursuites contre les journalistes, le verrouillage de l’espace public, les prisonniers d’opinion… tout cela ne se passe pas ici-bas, mais dans une dimension parallèle.
On en ressort vraiment éblouis, ou plutôt ébahis, par tant de contre-vérités.



Qu'avez-vous à proposer de mieux? quand on se permet de critiquer, on doit être capable d'apporter une solution. C'est le côté sombre de la Tunisie, certains journalistes cherches à manipuler l'opinion publique au lieu de faire leur vrai travail et qui consiste à dénoncer la corruption, le sabotage de nos entreprises... Pour l'instant seul Kais SAIED monte au créneau pour demander des comptes...Alors journalistes ne vous plaignez pas, le chef de l'état fait votre travail.
Un gouvernement fasciste imagine une société où la suprématie d'une seule idéologie est absolue. Sous le contrôle d'un leader charismatique et autoritaire, la propagande est utilisée comme une arme principale pour manipuler les masses et consolider le pouvoir du régime.
Dans ce régime, la propagande est omniprésente, inondant les médias, les écoles et les espaces publics. Les messages sont simplistes, émotionnels et souvent mensongers. L'objectif est de susciter la peur, la haine et la division parmi la population, tout en glorifiant le gouvernement et en diabolisant toute opposition.
Les médias sont strictement contrôlés par le gouvernement, et toute critique ou dissidence est réprimée violemment. Les artistes, les intellectuels et les journalistes indépendants sont persécutés ou contraints à l'autocensure, tandis que ceux qui se plient aux directives du régime sont récompensés et promus.
Les institutions éducatives sont transformées en instruments de propagande, enseignant une histoire révisée et une idéologie unique, glorifiant le régime et dénigrant ses ennemis perçus. Les enfants sont endoctrinés dès leur plus jeune âge, encouragés à dénoncer toute déviation de la pensée officielle, même au sein de leur propre famille.
Les ennemis sont diabolisés et déshumanisés, rendant toute forme de dialogue ou de compromis impossible.
En somme, sous un tel gouvernement fasciste, la propagande est utilisée comme un outil de contrôle totalitaire.
En vous remerciant.
Comme on dit au Sud : "Ilbidoui Bayathlou Yal7is".
Ce critère pourrait très bien être utilisé par les fascistes pour détecter ceux qui seront loyaux malgré conneries et médiocrité. Tire ta langue pour je vois si tu es un bon lécheur de bottes ou pas.
L'honnêteté est l'ennemi numéro un de ce régime de la dernière averse. Le directeur de l'INS, Samir Saied et d'autres en savent quelque chose.