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Aymen Zammeli : Tous les gouvernements depuis 2011 ont tenté de dompter la Tap
14/04/2021 | 10:16
3 min
Aymen Zammeli : Tous les gouvernements depuis 2011 ont tenté de dompter la Tap

 

Le journaliste de l’Agence Tunis Afrique Presse (Tap), Aymen Zammeli, est intervenu mercredi 14 avril 2021 sur les ondes de Shems FM pour s’exprimer sur l'intervention des forces de l'ordre, la veille, dans les locaux de la Tap. 

« Ce qui s’est passé hier est une première dans le monde, même sous les régimes despotiques. La police s’est introduite dans l’établissement qui est totalement indépendant pour faire entrer de force, le nouveau PDG, Kamel Ben Younes. Les forces militaires sont les seules habilitées à s'introduire dans les locaux des agences de presse en cas de coup d’Etat et dicter la couverture de l’actualité », a-t-il avancé.

 

Le journaliste a tiré à boulets rouges sur les gouvernements successifs qui ont été établis après 2011, imputant à ces derniers la responsabilité des tensions qui règnent au sein de la Tap actuellement.

« Depuis 2011, sept PDG ont été nommés à la tête de la Tap et les gouvernements successifs ont tenté sans cesse de dompter l'agence en l’absence d’une vision claire et sans la moindre compréhension de la nature de son travail. Chaque gouvernement nomme ses proches pour avoir sa part du gâteau. C’est dans ce contexte que s’inscrit la nomination de Kamel Ben Younes », a-t-il souligné.

  

Parmi les principaux griefs reprochés à Kamel Ben Younes, d’après le journaliste de la Tap, sa proximité avec les partis au pouvoir, son passé sombre (avant 2011) et son attitude violente envers les journalistes.

 

« Nous appelons Kamel Ben Younes à respecter  les journalistes. Nous revendiquons l’indépendance des médias car un PDG proche du pouvoir peut porter atteinte à l’image de la Tunisie à l’étranger », a-t-il lancé avant de noter que l’intransigeance du gouvernement quant à la nomination de Kamel Ben Younes atteste que des parties politiques sont derrière sa décision.

« L’assise politique du gouvernement a, d’ailleurs, mobilisé ses mouches bleues sur les réseaux pour insulter les employés de la Tap et dénigrer l’établissement », a-t-il poursuivi.

 

Lundi 12 avril, Hichem Mechichi s’est exprimé sur le sujet pour apporter son soutien à Kamel Ben Younes.

« Nous appelons le chef du gouvernement à reconsidérer sa relation avec les médias et à éviter toute confrontation avec les journalistes », conclut Aymen Zammeli.

 

Les journalistes de la Tap s’insurgent contre la nomination de Kamel Ben Younes à la tête de l’agence. Ils rejettent farouchement une quelconque volonté politique de dompter les médias. Les journalistes ont organisé un sit-in de protestation appelant le gouvernement à réviser sa décision. En dépit du refus des employés de l'agence de presse, Kamel Ben Younes a fait appel à un huissier de justice pour le laisser passer et prendre ses fonctions au siège de la Tap. Il est allé jusqu’à ramener les forces de l’ordre, suscitant la colère des journalistes protestataires.

 

I.M.

14/04/2021 | 10:16
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Commentaires
AB
Ont-ils compris que la Tunisie est une Démocratie?
a posté le 14-04-2021 à 14:23
Elli mouch mistènis Bil B5our Tit7ra9 7aouèjou

Nous aurons encore pour des decennies avec ces Beni Hilèl.
mansour
Hommage aux journalistes, employés et Mr Aymen Zammeli soumis à la brutalité de la dictature islamiste
a posté le 14-04-2021 à 11:37
Aujourd'hui la liberté et garantie de la presse libre et l'indépendance des journalistes indépendants n'est plus en sécurité avec le gouvernement islamiste Rached Ghannouchi-Hichem Mechichi-Al Karama et Qalb Tounes
Imed
Corporatisme, quand tu nous tiens... Les journalistes sont TOUJOURS innocents, n'est-ce ce pas?
a posté le 14-04-2021 à 11:28
Je suis sidéré par la couverture partisane de l'affaire Ben Younes. Pour faire court, partons d'un postulat: Kamel Ben Younes est le dernier des salauds, un dictateur de la pire espèce et tout ce qu'on veut. Mais les insultes, les quolibets et les noms d'oiseaux dont il a été affublé à sa sortie de la TAP ("pédé" entre autres) ne le déshonorent pas lui, mais les journalistes de la TAP qui ont laissé faire. Ah ce genre d'insultes de la part des agents d'une agence revendiquant de hautes valeurs morales... Et finalement, si la réaction des journalistes a été aussi violente, c'est que eux aussi ont des choses à cacher...
Et non, je ne suis pas un partisan de ce Monsieur, mais j'ai été choqué d'entendre toutes ces insultes alors que je visionnaire la vidéo de sa sortie de la TAP en famille, devant des enfants de 10 ans. Merci les agents de la TAP, merci pour cette grande leçon de journalisme.