
Communiqués, protestations et suspension d’une employée en raison de sa qualité syndicale. C’est ainsi que nous pouvons résumer les récents faits liés à la situation au sein de la Banque Tuniso- Koweïtienne (BTK). La banque qui se dit globale semble globalement sombrer dans le chaos.
Les péripéties de la BTK commencent bien avant 2023. Tout au long des dernières années, l’établissement bancaire n’a fait que subir des mésaventures et nous pouvons en citer plusieurs exemples : En 2012, S&P Global Ratings décide d’abaisser la notation de la banque. Elle passe de BB avec perspective positive à BB. En 2013, l’agence de la banque se trouvant à Bizerte est attaquée lors des heurts entre les supporters du Club Athlétique Bizertin et la police. En 2016, le DG, Houssein Mouelhi présente sa démission, des fonds sont détournés et des enseignants ayant des comptes bancaires à la BTK n’ont pas reçu leurs salaires. En 2018, la direction de la banque cède discrètement 60% de ses parts. Ce scandale a d’ailleurs été révélé par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
C’est à la centrale syndicale que revient le rôle de principal protagoniste. L’UGTT, par le biais de la Fédération générale des banques et des établissements financiers, a mis sous le feu des projecteurs les incroyables défaillances et dépassements au niveau de la BTK. Le syndicat a toujours essayé de préserver la banque et de la considérer comme étant l’un des acquis du secteur bancaire tunisien, voire de l’économie nationale. D’ailleurs, le secrétaire général de la Fédération générale des banques et des établissements financiers, Noomen Gharbi avait qualifié les agissements au sein de la banque, dans une déclaration médiatique de 2021, de dangereux précédent et avait appelé les autorités tunisiennes à agir rapidement.
Cette déclaration est liée à la banque française Caisse d’Épargne qui avait acquis, en 2007, 60% du capital de la BTK. Par la suite, et durant les années 2020 et 2021, la Caisse d’Épargne, selon Noomen Gharbi, a poussé la BTK à céder des biens. La banque a même envisagé de vendre son siège social. Elle a d'ailleurs vendu plusieurs biens immobiliers dont elle était la propriétaire. Ces actes ont considérablement affaibli le patrimoine de la BTK et porté atteinte à son image. De plus, la BTK a cédé des dettes égales à 200 millions de dinars pour seulement 20 millions de dinars. Il est facile d’interpréter la chose comme étant une volonté de pousser la banque à déclarer faillite.
Du côté des autorités tunisiennes, des hauts cadres de l’administration nationale, dont le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, avait participé à une réunion en décembre 2019 afin d’étudier la chose. On avait décidé d'autoriser l’État tunisien à racheter les participations de l’actionnaire français. Néanmoins, la chose ne s’avérera être au final qu’une simple promesse non tenue. Depuis cette annonce, seul un acteur du secteur privé s’est intéressé à la banque : le Groupe Elloumi.
Afin de mieux comprendre la situation au sein de la banque, nous avons essayé d’accéder à ses états financiers, mais il s’avère que depuis le rachat de la banque par le groupe Elloumi, en 2021, le Conseil du marché financier ne publie plus ces états, alors qu’il les publiait chaque année auparavant. Le dernier en date rendu public est relatif à l’exercice 2020. Il montre que la situation de la BTK était assez désastreuse, avec un résultat net déficitaire de 32.225 dinars.
D’après les observations des commissaires aux comptes, pour l’exercice 2020, il y a une incertitude significative susceptible de jeter un doute important sur la capacité de la Banque à poursuivre son exploitation. Au 31 décembre 2020, relèvent les commissaires aux comptes, la BTK a continué à enregistrer des pertes portant ainsi les capitaux propres à la somme de 69,432 millions de dinars, soit 34,7% de son capital social et donc en deçà du seuil fixé par l’article 388 du code des sociétés commerciales. Le Groupe Elloumi a-t-il redressé la barre de la banque ? Rien ne permet, à l’heure actuelle, de confirmer ou d’infirmer.
L’incertitude, le doute et le manque de clarté semblent coller à la BTK. Les seuls à avoir adopté une position claire seraient les militants de l’UGTT. Ils ont milité pour les appels au dialogue. Ils ont mis l’accent sur l’importance de débloquer la situation et par-dessus tout sauver l’entreprise. Ils ont tenu plusieurs protestations devant le siège de la BTK face aux innombrables atteintes commises par le nouveau propriétaire de la banque. Le Groupe Elloumi, selon un communiqué du syndicat de base de la BTK du 7 juillet 2023, refuse de respecter ses employés et leurs droits. La même source évoque le refus de rémunérer les agents pour les heures de travail effectuées durant les jours fériés !
Pire ! La nouvelle direction, en plus de refuser de rémunérer les agents pour un travail effectué en dehors des heures de travail réglementaire et de respecter la législation en vigueur pour ce qui est des droits du travailleur et des libertés syndicales, s’est mise comme idée d’intimider et de harceler les employés. Contre toute attente, la BTK a décidé de suspendre des employés de leurs fonctions. En tête de la liste des personnes sanctionnées, se trouve la secrétaire générale du syndicat de base de la BTK, Aicha Daghfous. Il s’agit là d’une tentative claire de faire taire les syndicalistes et les employés cherchant uniquement à préserver leurs emplois et à avoir plus de clarté au sujet du futur de la BTK.
Les employés de la BTK ont manifesté contre les décisions injustes, voire dans certains cas, contraires à la loi de la direction de la BTK. Le Groupe Elloumi a décidé, depuis sa prise du contrôle de l’établissement, de ne pas respecter les conventions réglementant le secteur bancaire ou les accords sociaux signés dans le passé. C’est ainsi que la BTK et le Groupe Elloumi remercient ceux qui ont permis à cet établissement de se positionner sur le marché tunisien. Les employés ne demandent pas à avoir de primes faramineuses ou des mesures extraordinaires. Ils manifestent contre les décisions de suppression de certaines primes et gratifications ou encore du refus de l’octroi de promotions pour les cadres depuis 2021 et pour l’intégralité des employés depuis 2022.
La politique du Groupe Elloumi a engendré un climat hostile empêchant l’épanouissement des employés. Ces derniers se défendent comme ils le peuvent alors que la banque sombre petit à petit dans le chaos. La situation vire au scénario catastrophe alors que les autorités officielles ne semblent pas être préoccupées par la chose. Les employés et le syndicat de base de la BTK se retrouvent seuls face à une direction qui n’a toujours pas pris de décision reflétant une bonne volonté ni une intention de sauver l’entreprise. Deux assemblées générales ordinaires (AGO) relatives aux exercices 2021 et 2022, ainsi qu'une assemblée générale extraordinaire (AGE) sont prévues le 16 octobre prochain. Il serait question d'une augmentation de capital en numéraire par l'émission d'actions nouvelles ainsi que de l'approbation d'un nouveau conseil d'administration. En tout cas, il est fort à parier que ce sera une séance houleuse.
Sofiene Ghoubantini

Mehdi Ben Rayana, présent au sein de la BTK depuis 2008, a débuté sa carrière en tant qu'analyste du risque à la Direction des risques. Depuis le 1er novembre 2023, il occupait la fonction de directeur du Pôle Risques et Engagements de la banque.
De son côté, Zied Fatnassi, qui assumait les responsabilités de directeur des systèmes d'information avant sa nouvelle nomination, contribuera désormais à renforcer les activités technologiques et supports de la BTK.
Question,pourquoi toutes les banques font des gains records en cette periode sauf la brk
êtes vous sûr du chiffre ?
Cela correspond à peine au salaire annuel d'un salarié de cette banque.
Car à ce niveau, on ne peut pas appeler ça une situation catastrophique.
Alors on peut pas continuer à faire et a ne pas faire "comme d'habitude "si on veux vraiment changer la siruation
L'acheteur à débourser de don argent
Fonc
Des nouvelles dispositions
Des nouvelles restrictions
Etc..
Si un employé lambda
1-sera dépourvu de sa orime
Non mais pourquoi '?
Il faut déjà travailler dur pour sauver l'entreprise sachant que les banquiers ca travaille même pas, ils gagnent juste une partie de l'argent des autres
Il faudrait que l´une des parties fasse de grosses concessions,ce qui ne serait vraisemblablement pas le cas.
On va droit au clash.
Dans 12 mois, nous nous souviendrons de l'époque actuelle comme encore la bonne époque !
Et bien c'est très simple. C'est parce que les temps ont changé et être cadre de la syndicale n'est plus une protection suffisante.

