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SUR LE FIL
Amnistie en Algérie, droit commun en Tunisie
Par Sofiene Ben Hamida
29/12/2024 | 15:35
3 min
Amnistie en Algérie, droit commun en Tunisie

 

Cette année, j’ai décidé de m’abstenir de formuler des vœux à l’occasion de la nouvelle année. Sans totalement sombrer dans le désespoir et le pessimisme, j’avoue que j’ai le cœur lourd et le moral dans les talons. Voici pourquoi :

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a profité des fêtes de fin d’année pour annoncer une amnistie en faveur de plus de deux mille prisonniers. Cette amnistie va de la réduction de la peine pour certains prisonniers à la libération immédiate pour d’autres. Pour les autorités algériennes, cette décision présidentielle s’inscrit dans le cadre d’un « apaisement », ce qui suppose que les bénéficiaires de la largesse présidentielle sont des prisonniers politiques ou des militants de la société civile.

En effet, il serait incongru de penser que des corrompus, des voleurs et des brigands de tous bords sont amnistiés dans le cadre d’un « apaisement » souhaité par le président lui-même. Seulement, dans nos pays, pas seulement en Algérie, il n’y a que des prisonniers de droit commun. Il n’existe pas de délits politiques, de procès politiques ou de prisonniers politiques. Il n’y a que des prisonniers de droit commun, qui purgent leurs peines pour des délits de droit commun après avoir bénéficié d’un procès juste et équitable.

De même en Tunisie. Il n’y a que des prisonniers de droit commun. Rached Tamboura, qui se trouve en prison pour avoir dessiné des graffitis politiques, est un prisonnier de droit commun. Les dizaines de jeunes anonymes qui purgent leurs peines en prison pour avoir exprimé leurs opinions sur les réseaux sociaux le sont aussi : de simples prisonniers de droit commun.

Même Abir Moussi, présidente d’un parti politique qui affiche clairement son opposition au pouvoir en place et qui risque, soit dit en passant, la peine de mort, est une prisonnière de droit commun. Sans oublier, bien sûr, le candidat malheureux de l’élection présidentielle Ayachi Zammel, qui n’a pas pu faire sa campagne électorale parce qu’il était forcé de faire le tour des tribunaux et des prisons du pays. Lui aussi n’est qu’un simple prisonnier de droit commun.

Que dire alors des personnalités politiques « impliquées » dans le dossier du complot contre la sûreté de l’État qui se trouvent en prison sans jugement depuis plus de vingt-deux mois. Sans distinction, ils sont tous des prisonniers de droit commun.

Les journalistes, les animateurs et les chroniqueurs qui se trouvent actuellement en prison le sont pour avoir exprimé leurs opinions. Mais officiellement, ils sont des prisonniers de droit commun.

Sherifa Riahi, Saâdia Mosbah et plusieurs autres militants de la société civile, défenseurs des droits des minorités et des droits des migrants ne se trouvent pas aujourd’hui en prison pour leur militantisme qui s’oppose à la politique migratoire du pouvoir, mais en leur qualité de prisonniers de droit commun.

Seulement, contrairement à l’Algérie qui a pris des mesures d’apaisement en faveur de ses prisonniers de « droit commun », en Tunisie, il n’y a aucun signe d’apaisement ou d’assouplissement des mesures contre cette frange de détenus « de droit commun ». Au contraire, il semblerait qu’on a laissé une large marge de manœuvre pour l’administration afin d’exercer les pires formes d’intimidation, de privation ou de tracas contre ces prisonniers qui ont fini par n’avoir rien de commun avec l’ensemble des autres prisonniers.

Au lieu de l’apaisement, on continue en Tunisie de développer un discours populiste, de division, qui fragmente la société, met les Tunisiens dos à dos et les classe en deux catégories inconciliables : les patriotes honnêtes, les « sadikoun » d’une part, et les traîtres, les vendus, les agents de l’étranger (vous pouvez ajouter tous les noms d’oiseaux à votre convenance) d’autre part.

Non, assurément, je ne ferai pas de vœux pour la nouvelle année. Je continuerai toutefois d’œuvrer à un niveau personnel, avec mes maigres moyens de journaliste et chroniqueur, pour une Tunisie plus belle, plus libre, plus démocratique, plus conciliée avec son peuple et où il fait bon vivre.

Par Sofiene Ben Hamida
29/12/2024 | 15:35
3 min
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Commentaires
BOUSS KHOUK
ABSTENEZ VOUS
a posté le 30-12-2024 à 17:24
franchement ça ne dérange pas , vous pouvez même le faire toute l'année , eten gage de solidarité avec VOS PRISONNIERS BOULITIK et que LE PR'?SIDENT K.SAIED. ikhaf minhoum !!! MISKINA HADDA .
EL OUAFFY Y
Ou voudra savoir k avis de Sofiane Ben Hamida ?
a posté le 30-12-2024 à 10:44
Par mes respects on voudra savoir L avis de Journaliste Sofiane a promis de l'arrestation d'une femme innocente pourvue des enfants et de son mari me semble ce incarcération a des raisons politiques certains craignent que cette femme pourra le concuree au election présidentiels ? ? C'est de la honte L emprisonnement des femmes devenu quelque chose normale dans un pays qui donne l'importance au femme mais me semble que cette liberté est parti avec L ancien président Ben Ali qui a donné toutes sa vie pour le confort et la sécurité du pays il avait sacrifier et quitter le pays volontairement pour éviter D être L origine de créer les rivières de sang il avait donné un exemple sans précédent au monde il avait quitté le pays volontairement pour qu'il évitera que ce passe en Syrie et avec le temps plusieurs Tunisiens ont corrigé leur avis
propos de ce président et surtout envers la décision prise par notre ex président car la majorité des Tunisiens ont été hypnotisé par les médias trompeuses et hostiles au intérêt de la société Tunisienne des médias plein de jalousie.Je sais bien que le journaliste Ben Hamida un des journalistes qui était choqué en analysant le dernier discourt du président Ben Ali dont son titre En revoir mes frères les Tunisien voilà je vous laisse la Tunisie pour vous( fin de citation ) . Est ce qu'il y a quelques jeunes peut être les cinq jeunes évadés du prison terrible de Marnoughya et les préoccupations de leurs familles dont la majorité sont des familles ordinaires qui sont entrain D attendre la libération des ces fils .
juan
justice de pacotille ..... téléguidée, sous les ordres ....
a posté le 29-12-2024 à 19:08
du temps de Ali Baba et ses 40 voleurs, Yahyaoui avait posté un vote, sur internet.
la Tunisie est:
1. monarchie
2. république
3. un zoo
il fut condamné à 3 ans de prison pour .... cyber criminel !!!
sorti de prison, il mourra qq mois plus tard. il avait 30 ans ....
may his soul rest in peace !!
Gg
Oh ben...
a posté le 29-12-2024 à 17:08
Snif!
Ma maman vous aurait dit "mange un bonbon!".
Allez, le pire n'est jamais certain, alors meilleurs voeux quand même,
Sofiene!