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Abdallah Sahraoui : toutes les parties prenantes sont responsables de la crise de l’huile d’olive
16/12/2024 | 10:41
3 min
Abdallah Sahraoui : toutes les parties prenantes sont responsables de la crise de l’huile d’olive

Abdallah Sahraoui, membre du Syndicat des huiliers à Sahline, a lancé, lundi 16 décembre 2024, un cri de détresse concernant le secteur de l'huile d'olive. Selon lui, si aucune action n'est prise par les parties prenantes, le secteur risque de s'effondrer, car les agriculteurs quitteront cette activité si la récolte n’est pas sauvée.

M. Sahraoui a expliqué, au micro de Hatem Ben Amara dans l'émission Sbeh El Ward sur Jawhara FM, que les syndicats avaient averti depuis l’année dernière sur la crise du secteur. Il a souligné que toutes les parties prenantes, y compris les gouvernements précédents, sont responsables de cette situation.

« Le ministère de l'Agriculture nous demande de planter des oliviers : il a un programme de plantation de dix millions d'oliviers au nord du pays, alors qu’il n’y a pas l’infrastructure nécessaire », a-t-il précisé, pointant notamment le manque d'entrepôts de stockage pour cette denrée.

Il a ajouté : « Aujourd’hui, l’agriculteur vend son huile d’olive à sept ou huit dinars le kilo, c’est-à-dire que les dix litres coûtent 73 dinars. Malgré ce prix, les agriculteurs ne trouvent pas preneur. En parallèle, les prix de vente aux consommateurs varient entre dix et quinze dinars, à cause des disparités de prix entre les huileries, les commerçants et les agriculteurs, ainsi que de la différence de qualité de l’huile d’olive proposée ». Il a recommandé aux citoyens d’acheter directement auprès des agriculteurs ou des huileries pour garantir un bon rapport qualité-prix.

Abdallah Sahraoui a estimé que le véritable exportateur est celui qui sert l’économie du pays : celui qui exporte des produits emballés et non en vrac. Il a précisé qu’actuellement, seulement 10 % de nos exportations sont emballées, tandis que le reste est expédié en vrac.

L’agriculteur a exprimé ses inquiétudes concernant la production d’huile d’olive de cette année. Il a expliqué que traditionnellement, les huileries disposaient d'une capacité de stockage, mais que les nouvelles installations n'en possèdent pas, privilégiant la vente immédiate en vrac. Il a également indiqué qu’à la date du 15 décembre 2024, 30 % de la récolte avait été collectée, mais que certains agriculteurs ne souhaitent plus récolter, n'étant plus dans leurs frais. La tonne coûte 450 dinars pour la collecte, plus 200 dinars pour l’extraction et 50 dinars pour le transport, sans compter le coût de production, sachant qu’il y a une alternance d’abondance de production d’une année sur l’autre. Pour lui, à ce rythme, il vaudrait mieux investir dans un autre projet plus lucratif que la production d’olives.

Il a rappelé qu’en 2019, huit mesures avaient été prises en faveur des exportateurs, mais aucune décision n'a été prise pour soutenir les agriculteurs.

M. Sahraoui a également noté que les Tunisiens consomment 8 % de la production d'huile d'olive dans les meilleurs cas, soit 30.000 tonnes sur une production totale de 340.000 à 350.000 tonnes. Pour sauver la récolte de cette année, il estime que des financements sont nécessaires : il faut que les banques interviennent auprès des acteurs du secteur pour sauver la récolte, que l’Office national de l’huile achète l’huile auprès des huileries, et que toutes les parties prenantes se mobilisent.

 

 

I.N.

16/12/2024 | 10:41
3 min
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Commentaires
Odieux
Un examen
a posté le 16-12-2024 à 15:05
Cette campagne oléicole 2024-25 est une épreuve pour tous les intervenants du secteur.
La rater et échouer dans sa gestion serait un coup dur pour la nation et une preuve supplémentaire de l'incompétence de ceux se déclarant compétences tunisiennes. '? moins que derrière tout cela, il y ait de nouvelles directions et options socio politiques occultées.

Rationnel
Un problème compliqué
a posté le à 15:54
C'est un problème compliqué et la solution est relativement aisée.
L'expertise des compétences tunisiennes n'est pas utile pour résoudre ce probleme.
Ceux qui peuvent contribuer a résoudre cette crise sont en prison sous l'influence de l'AgroMafia, le premier a gagner de cette crise.
La seule débouchee pour le surplus de production de l'huile d'olives tunisienne est le marche nord américain, le quota de la Tunisie en Europe est de 56,7 milles tonnes. Les USA sont le premier importateur d'huile d'olives avec plus de 400 milles tonnes/an et une progression de la consommation de plus de 7%/an. Cette progression peut s'accélérer avec une une bonne stratégie de 'demand generation'.
Résoudre ce problème ne demande pas trop de moyens, c'est surement moins qu'une récolte perdue. La perte d'une récolte estimée a 350 milles tonnes, au prix de 17,5/kg (prix du vrac aux USA), c'est plus des milliards de dinars. L'arrestation de Makhoufi coûté a la Tunisie plus d'un milliards de dinars et 500 milles agriculteurs leur gagne pain et probablement leur futur.
Exporter vers les USA demande une expertise, un savoir faire et une logistique qui semble manquer en Tunisie.

Ghodbane
Production mondiale
a posté le 16-12-2024 à 11:54
Lu article sur site délicesolivier.com
Perpectives au 9 décembre 2024.
Production d'huile d'olive 2024-2025 par Alexis 10 décembre 2024
Le résume : la production mondiale est estimée à 3,1 millions de tonnes. Les prix se stabiliseront d'ici fin 2024 à 8500 $ la tonne soit environ 7900 '?' la tonne. Toutefois les prix resteront élevés en raison des faibles stocks mondiaux'?'..
Est ce que l'ONH pourrait mieux informer les tunisiens?