
Ne sachant plus comment exporter et écouler l’excèdent d’huile d’olive cette année, le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, a eu recours au système D. Il a envoyé une circulaire à ses différents départements leur demandant d’acheter cash à l’ONH l’huile d’olive, via leurs amicales et leurs mutuelles, tout en permettant aux fonctionnaires de payer la marchandise par facilités. Trop peu, trop tard, le mal est fait. C’est avant la catastrophe qu’il fallait réagir et non après.
Un proverbe français bien célèbre illustre à merveille la situation dans laquelle se trouvent l’État et les producteurs d’huile d’olive en ce moment : "Il faut que la maison brûle pour qu’on appelle les pompiers". Un pendant tunisien de ce proverbe dit : "Il a acheté une carabine après la catastrophe." (بعد ما إتخذ، شرى مكحلة).
Ainsi, et après la catastrophe qui s’est abattue sur les producteurs d’huile d’olive — consécutive à l’arrestation préventive du plus gros exportateur tunisien et la peur frappant les autres exportateurs — la présidence du gouvernement essaie de trouver des débouchés pour écouler la marchandise en excès cette année. Certes, il vaut mieux gérer l’abondance que les pénuries, mais il est triste de voir cette richesse naturelle bradée, dilapidée et n’ayant personne pour l’acheter, au point que la présidence du gouvernement recourt à du rafistolage pour sauver, un tant soit peu, la saison.
La circulaire de Kamel Maddouri
Jeudi 12 décembre 2024, la présidence du gouvernement a envoyé une circulaire à tous les ministres et secrétaires d’État les invitant à donner suite aux directives du président de la République d’encadrer les agriculteurs à stocker et écouler leurs productions d’huile d’olive.
« Il faut mutualiser les efforts pour faire réussir le programme national de vente d’huile d’olive dans le marché intérieur pour la saison 2024-2025, de telle sorte à ce que tous les consommateurs accèdent à ce produit », précise la circulaire.
Concrètement, Kamel Maddouri invite ses ministres et secrétaires d’État à coordonner avec l’Office national de l’huile pour lui acheter, rubis sur ongle, de l’huile d’olive, puis de la vendre par facilités aux fonctionnaires via les mutuelles et les amicales.
Ces mutuelles et ces amicales ont-elles les fonds nécessaires pour assurer ces achats en cash ? Les différents organismes publics ont-ils le droit, légalement, d’avancer l’argent à ces mutuelles et ces amicales pour faire ce genre d’achats ? Les fonctionnaires seront-ils obligés d’acheter une huile dont ils n’ont pas spécialement besoin ? Kamel Maddouri ne s’embarrasse pas de ce genre de détails formels : seules la réussite de la saison oléicole et l’exécution des directives présidentielles lui importent.
Les causes de la crise actuelle
Ce recours au système D et ces solutions de rafistolage n’auraient pas eu lieu d’être si l’État avait fait son travail en amont et si le système judiciaire appliquait à la lettre les principes universels de la justice.
D’habitude, qu’il y ait excès de production ou pas, l’huile d’olive est exportée un peu partout en Europe, selon les cours internationaux. Il y avait une machine bien huilée qui arrangeait tout le monde : producteurs, banquiers, exportateurs et l’État.
Ce qui s’est passé cette année, c’est que l’État est venu fourrer son nez dans cette machine en suspectant les exportateurs, à leur tête le premier d’entre eux, Abdelaziz Makhloufi, de malversations financières et de blanchiment d’argent. Une instruction judiciaire a été ouverte et, juste à la veille du démarrage de la saison, M. Makhloufi a été arrêté. De quoi perturber le fonctionnement de la machine et effrayer les autres exportateurs, qui refusent désormais de travailler, craignant d’être accusés à leur tour.
La faute de l’État avec sa justice répressive et ses institutions moribondes
Les arrestations d’hommes d’affaires se comptent par dizaines, et ce sur de simples suspicions de corruption, de blanchiment d’argent ou même d’infractions douanières ou fiscales. Partout dans le monde, on applique la règle simple selon laquelle « en matière pénale, la détention provisoire doit être l’exception et la liberté la règle ». En Tunisie, sous ce régime de Kaïs Saïed, c’est l’inverse : on arrête d’abord, on instruit après. Ce n’est pas seulement la machine oléicole qui est perturbée, mais toute l’économie.
L’arrestation d’Abdelaziz Makhloufi et le débrayage des autres exportateurs n’expliquent pas tout le problème. Il faut aussi mentionner l’échec total de deux organismes publics : l’Office national de l’huile (ONH) et le Centre de promotion des exportations (Cepex). Ces deux institutions n’auraient jamais dû laisser un secteur si important entre les mains de quelques exportateurs.
Avec des stratégies de marketing adéquates, Cepex et ONH auraient pu écouler des centaines de milliers de tonnes rien qu’en Chine ou aux États-Unis. Le Maroc, grand consommateur et producteur habituel, a dû cette année importer ses besoins du Brésil à cause de la sécheresse. La Tunisie aurait bien pu lui exporter ses excès, sauf que le marché semble fermé en raison des tensions diplomatiques entre les deux pays.
Des perspectives sombres
Avec une justice répressive, une administration agonisante et un président de la République qui n’arrange rien, Kamel Maddouri s’est retrouvé seul à devoir trouver des solutions pour les agriculteurs et payer les pots cassés.
Sa circulaire résoudra-t-elle le problème pour autant ? Sur le papier, la nouvelle idée de M. Maddouri n’est que du rafistolage. La preuve par les chiffres :
En 2024, la production d’huile d’olive en Tunisie a atteint un sommet historique, estimé à 340 000 tonnes. En 2023-2024, les exportations ont atteint 190 122 tonnes d’huile d’olive, mais probablement beaucoup moins en 2024-2025.
Le marché local est petit et ne peut pas absorber tout seul les excès. Sa consommation est estimée à 40 000 tonnes — et encore, il faudrait que les prix soient assez bas pour atteindre cette quantité.
Dès lors, Kamel Maddouri peut faire preuve de toute sa bonne volonté, mais il ne peut rien faire. Il est déjà trop tard. Le Cepex et l’ONH ne peuvent pas rattraper le retard accumulé depuis des années. La justice ne peut pas faire machine arrière. Le marché tunisien est trop petit pour tout absorber.
Pour éviter ce problème, survenu de nulle part, il aurait fallu anticiper en amont les conséquences d’une politique répressive envers les privés les plus méritants et laxiste envers l’administration publique.
Raouf Ben Hédi
Mais pourquoi uniquement pour l'huile d'olive ? Il faut faire la même chose pour le pain, les pomme de terre, les fruits, le riz, la semoule, la farine, le pain, le Sucre, le café et d'autre produits. Comme ça on aure une grande surface dans chaque société et les gens qui bosse très dure (environ 8 min par jour) vont faire les courses sur place
Genial
Le secret du succès réside dans l'accès direct aux marches sans les intermédiaires Italiens ou Espagnols. L'huile embouteillée et une chaîne logistique avec traceabilite gagne un 'premium'.
L'AgroMafia qui domine une partie du marché et veut faire écouler l'huile d'olives frelatée pour doubler ou tripler ses profits a décidé l'élimination de Makhloufi et sa société et nos dirigeants étaient des fidèles serviteurs. Ils sont probablement manipulés sans le savoir.
L'agriculteur tunisien vend sa récolte a 10 dinars / litre pour un produit qui se vend a 55 le litre. L'agriculteur moyen doit se contenter d'un revenu brut de 2000 dinars quand il peut gagner 5 fois plus. La marge du distributeur ne doit pas dépasser les 20%, c'et ce que Amazon exige quand elle s'occupe de la chaîne logistique du début a la fin.
Si un organisme ne réussit pas une mission après 5 ans, c'est qu'il ne va jamais la réussir. L'ONH et la CEPEX ont eu plus de 60 ans pour fructifier l'huile d'olives et ont échouee.
La réussite de CHO mérite un livre (plus vidéo ...) détaillés pour expliquer aux 496 sociétés du secteur comment répliquer ce succès unique en Tunisie.
il est plus simple de récupérer en finançant correctement LONH en dinars
il ne faut recrée le monde
C'est sûr que, pour les gros exportateurs mondiaux l'Italie et l'Espagne, HCO est devenue une entreprise dangereuse pour leurs intérêts. Surtout que ce sont deux gros acheteurs de l'huile tunisienne qu'ils achètent à petit et revendent au gros prix.
Et le pour l'Espagne est que sa production cette est catastrophique et, sans mettre la main sur l'huile tunisienne, elle va avoir de gros problèmes pour honorer ses contrats.
Pour l'Italie aussi, elle a peur de manquer la manne tunisienne. En effet, l'Italie a l'habitude d'exporter le double de sa production d'huile d'olive.
Certains ont une phobie de principe contre toute mesure étatique.
Et, lorsque ce même '?tat n'assure pas, selon.les mêmes, la régulation et la continuation des institutions, ils n'y voient que ses manquements.....
Un, ou des exportateurs d'huile est ou sont empêches pour des motifs que la justice devra démêler, et voici que ce serait l'imprévoyance de l'Etat la cause des malheurs.
Le système économique tunisien est un mixte indéfinissable, ni capitalisme débridé (quoique?) ni étatisme de pure obédience..
En.cette affaire, on.peut sans doute invoquer une insuffisante coordination entre l'Office et les Privés, et cela ne suffirait pas à mettre au jour le pourquoi de cette crise aiguë.
Mais, comme ce malheur peut accoucher d'une bonne nouvelle, le citoyen lambda pourra consommer de l'huile à bon.prix.
C'est un bon.présage, n'en déplaise aux prophètes du fric.
Il manquera quelques millions d'euros, cette devise totem dont le bedeau n'en a cure, et le budget du pays pas au.point de fleurer la banqueroute.
Pour l'heure, le dollar, le saint patron tient la place.
Aux fidèles, je conseille des prières circonstanciées et si possible dans le saint des saints, le temple du Dollar.
Ils connaissent l'adresse, sont avertis des dispositions à prendre, le Missel en.mains pour prévenir les défaillances de la mémoire.
Priez pour nous!
En attendant, le pauvre, impie et sans culture, cuisinera a l'huile locale.
Vous connaissez le slogan fort à la mode du "produisons et consommons local".
Toute crise a du bon. Dialectique....
Le problème du secteur est beaucoup plus large que ce raccourci, déjà en Août des médias européens parlent de la chute prévue des prix ,et puis la récolte record de cette année et l'avidité de certains intervenants
Tu
Free ABDELAZIZ MAKHLOUFI et dégager L'HEUREUX!
c est a l etat d annul2 les lois qui necessite un gros capital pour exporter son huile etc... et une patente
pour info meme cette annee mon huile est vendu 20euro le litre chez le consommateurs final et cest une moyenne
Ainsi ma valeur ajoute reste chez moi et pas chez nos amis de sfax que je respecte tout autant mais chaque travail merite salaire , eux travaille et gagne , je travaille je gagne aussi
Son ONH n'est pas bien poussé pour qu'il puisse pousser le privé...
L'ONH est entreprise à caractère industriel et commercial dont la vocation est...
Que du bon sens!


