Le président coordinateur de la commission nationale consultative pour une nouvelle République, Sadok Belaïd, a souligné, lors de son passage ce lundi 20 juin 2022, sur la chaîne nationale Al Wataniya, que le projet de constitution remis aujourd’hui au président Kaïs Saïed a été élaboré dans la sérénité et que le chef de l’Etat lui a donné la liberté nécessaire afin qu’il puisse livrer sa vision et construire un projet cohérent.
« Nous avons pu travailler avec sérénité ce qui nous a permis d’élaborer cette constitution en trois semaines. Dieu nous a aidé et nous avons retroussé nos manches et travaillé. Oui, l’équipe est très restreinte mais elle change, les consultations que j’ai menées ont impliqué une trentaine de personnalités de très haut niveau, dont des polytechniciens, des professeurs d’université etc. » a déclaré M. Belaïd.
Il a ensuite rappelé que la priorité a été donnée à l’économie et à l’initiative économique. « La liberté d’initiative est le principe et la restriction, l’exception. L’Etat a un rôle économique et d’investissement. Au moment d’élaborer son budget, il doit compresser ses dépenses et épargner de l’argent pour investir. Cette constitution ouvre des portes, même si parfois, nous ne pouvons pas détailler les libertés alors nous plaçons la loi en tant que référence. La constitution n’est pas là pour être réécrite tous les dix ans, nous avons fait en sorte de donner plus de facilités afin que la constitution ne devienne pas un instrument de blocage si le contexte change par exemple » a-t-il précisé.
Sadok Belaïd a ensuite confié qu’une Cour constitutionnelle sera mise en place et qu’elle sera composée d’éminents professeurs, de juges, d’avocats de renom et qui auront un unique mandat de sept ans.
« Nous nous sommes focalisés sur trois pouvoirs, l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Et j’ai d’ailleurs supprimé le mot pouvoir pour le remplacer par fonction. Nous avons cherché un moyen permettant de créer un équilibre entre ces trois fonctions » a-t-il poursuivi.
Sur la question de l’amendement de l’article premier de la constitution tunisienne de 2014 qui dispose : « La Tunisie est un État libre, indépendant et souverain, l'Islam est sa religion, l'arabe sa langue et la République son régime », Sadok Belaïd a tenu à souligner qu’il est nécessaire de savoir que la mention de la religion, apparue dans les constitutions arabes, n’est pas une idée arabe ou musulmane mais britannique et qui avait pour but de dominer le monde arabe.
« Quand cette question s’est posée en Tunisie, il y a eu un grand conflit entre les islamistes et les laïcs. A la fin, il a fallu sortir de cet engrenage et Bourguiba a clos le débat avec cette formule. J’estime, pour ma part, que l’islam est « Sa » religion ne peut en aucun cas se référer à l’Etat, et qu’en fait, cela fait référence à l’identité culturelle de la Tunisie et cela va être mentionné dans le préambule sans faire l’objet d’un article » a-t-il ajouté.
M.B.Z
C'est ce que BHIMCOP souhaite!
La croix gammée irait parfaitement aux fachos !!!
Dans les pays sans confession officiellement reconnue, les citoyens croyants pratiquent leur culte librement. La laïcité n'a nullement dénaturé leur identité. Les fêtes religieuses ne sont pas moins suivies et observées et leurs jours chômés.
Cessons ces vieilles antiennes, armes des intolérants ouverts et rampants, amalgamant à dessein identité, culture et confession.
Ceux à qui il manquera quelque chose sur lequel jurer, le feront sur l'honneur. On s'en suffira. Jurer ses grands dieux sur le livre saint n'a jamais empêché le parjure.
Je crains bien que mentionner la religion dans le préambule, même s'il s'agit de la Tunisie et non de son Etat, ne change pas grand-chose.
Le préambule faisant partie intégrante du bloc constitutionnel.
Les exégètes savent que quand il s'agit d'interpréter un passage, il faut toujours privilégier l'idée que son existence a un sens et non pas celle où il n'en aurait aucun.
On a probablement chassé la question par la porte pour la laisser rentrer par la fenêtre.
Même s'il peut s'agir d'un mince, relatif balbutiant petit progrès...
Je serais curieux de savoir quel sort sera celui du ministère des affaires religieuses.
Je ne me fais pas d'illusions. Pas même à long terme. J'y croirai le jour où le code pénal sera toiletté de tous les textes scélérats, liberticides anti non jeûneurs, ceux relatifs à l'offense à la religion etc...
Heureusement,heureusement @GZ que cela n'est jamais arrivé en Tunisie,à moins que,à moins que....oh non! ne me dîtes pas @GZ que vous pensez à celui à qui je pense!?
Je n'ai pas rédigé ce passage avec cette arrière pensée.
Mais maintenant que vous le dites, avec les développements politiques du jour, les déclarations de celui à qui nous pensons tous les deux, ma réponse est oui.
J'y pense, donc je suis...libre penseur.
L'iranisation ne se fait plus rampante, discrète, sournoise. Elle opère à visage découvert. En Perse elle perdure depuis 43 ans.
On n'est pas sorti du bourbier.
Bien à vous.