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SUR LE FIL
Pour étouffer le scandale, l’Isie passe aux menaces
02/08/2022 | 13:19
5 min
Pour étouffer le scandale, l’Isie passe aux menaces

 

Une conférence de presse a été organisée, mardi 2 août 2022, par le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), Farouk Bouasker.

Durant son intervention, M. Bouasker a indiqué qu’il va déposer plainte contre tous ceux qui ont accusé l’instance de fraude et de falsification et a diffamé ses membres.

Cette menace dirigée vers ceux qui critiquent l’Isie sera-t-elle efficace et intimidera-t-elle ceux qui crient au scandale depuis une semaine ?

Il s’agit là d’une véritable fuite en avant de la part de M. Bouasker. N’ayant pas d’argument valable à donner pour justifier les abus relevés par les Tunisiens, il passe à la vitesse supérieure, celle de la menace. Pas sûr, cependant, que cela ait un effet sur le terrain. Dans le paysage médiatique tunisien, il reste quand même quelques titres qui résistent. Au sein même de l’Isie, la voix du membre Sami Ben Slama demeure encore dissonante.

Répondant du tac au tac, Sami Ben Slama continue à utiliser sa page Facebook pour relever les incohérences et les contradictions de son président.

Mardi 2 août 2022, après la conférence de presse, M. Ben Slama a rappelé que « l’Isie a utilisé les moyens de l’Etat et le service de communication de l’instance pour le diaboliser et faire oublier la catastrophe qu’ils ont causée. Ils veulent faire oublier les gens le grand crime qu’ils ont commis en prenant une décision illégale et illégitime de m’interdire d’accéder à la salle des opérations de l’Isie. C’est là la cause principale de la catastrophe qui a eu lieu et a touché à l’intégrité de l’instance. On m’a interdit d’accéder au palais des congrès d’une manière criminelle, en utilisant la force publique, m’empêchant ainsi de jouer pleinement mon rôle de membre à part entière de l’instance. J’aurai dû accéder à la salle pour contrôler avec minutie l’opération de comptage des voix et c’est là la cause principale des erreurs primaires (l’instruction montrera si c’est prémédité ou pas) qui a terni l’image du pays et a donné une occasion en or à des parties étrangères de s’ingérer dans nos affaires intérieures, remet en doute les résultats du référendum et met en danger le processus du 25-Juillet ».

 

Faisant lui-même l’objet de menaces de poursuites judiciaires par l’Isie, Sami Ben Slama indique qu’il va porter plainte, à son tour, pour tous les crimes commis par ses collègues de l’instance.

 

Loin des menaces des uns et des autres, la conférence de presse de Farouk Bouasker se veut intimidante et a pour objectif de faire taire ceux qui lui demandent des comptes.

Il s’est même permis de défier ceux qui remettent en doute le taux de participation de 30,5% pour leur dire de prouver que ce chiffre est erroné.

Pourtant, force est de remarquer que ce taux de 30,5% n’existe plus nulle part !

L’Isie a l’obligation, par la loi, de publier sur son site web les résultats préliminaires du référendum. Ceci a été fait le 26 juillet et c’est là où ce taux de 30,5% a été publié. Sauf que le document en question a été retiré du site et n’a toujours pas été remplacé à ce jour (vérification faite le mardi 2 août 2022 à 12 heures). La raison du retrait du document est la non-concordance entre les chiffres de ce document et ceux remontés par les instances régionales. C’est à cause de ce document que les accusations de fraude ont fusé de toutes parts. L’Isie a admis une erreur en se défendant de tout acte de fraude.

Farouk Bouasker a beau défier ses contradicteurs et les menacer, il n’apporte aucune réponse concrète dans les faits.

Les résultats préliminaires ont été publiés puis retirés.

Le taux de 30,5% a été publié puis retiré.

Farouk Bouasker, lui-même, a donné deux taux de participation distincts et ce après la fermeture des bureaux de vote. Le 25 juillet, vers 23 heures, il a dit que le taux de participation était de 27,54%, le lendemain, il indique que le taux est devenu de 30,5%. Comment le taux a-t-il grimpé alors que les bureaux de vote ont déjà fermé ? Aujourd’hui, Farouk Bouasker dit que le taux est de 30,5 et insiste qu’il est juste ! Il est cependant contredit par ses propres services qui ont retiré le taux de participation du site web de l’instance. Officiellement, donc, on n’a aucun taux de participation écrit sur un document légal !

Autre grief, le cas de Tozeur où le nombre d’électeurs a dépassé le nombre d’inscrits ou encore l’interdiction faite à un membre officiel de l’instance (Sami Ben Slama) d’accéder au palais des congrès et d’accomplir sa mission.

Ajoutons à cela l’absence d’observateurs étrangers et le nombre très réduit d’observateurs dans les bureaux de vote et la boucle est bouclée.

 

Tous ces griefs jettent le doute sur le déroulement du scrutin et il est du droit des Tunisiens de douter ! Farouk Bouasker ne peut, décemment pas, menacer les citoyens de saisir la justice, alors que c’est lui, le premier, qui est à l’origine de leurs doutes.

Si l’Isie a agi en transparence, a publié les résultats préliminaires conformément à la loi sur son site web et a répondu aux interrogations légitimes des journalistes, il n’y aurait pas eu de mise en doute.

Farouk Bouasker peut saisir la justice, s’il le désire, mais il oublie qu’il a donné énormément d’armes à ses hypothétiques adversaires pour se défendre contre lui.

 

Raouf Ben Hédi

 

 

 

 

02/08/2022 | 13:19
5 min
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Commentaires
Aden
Rancune continue
a posté le 04-08-2022 à 03:10
Ben Hedi, assez de rancune continue à l'egard de changement que le peuple tunisien a choisi.
Toi et tes similarités, vous ne pouvez qu'abouyer...c'est fatiguant pour vous surtout durant cette saison chaude...
Eureka
A l'americaine
a posté le 03-08-2022 à 03:03
Jusqu'à ce jour on n'a pas résolu le problème de la falsification des présidentielles américaines...
Forza
Un traitre
a posté le 02-08-2022 à 20:31
C'est la révolution qui lui a donné son poste, il la poignarde dans le dos.
Abel Chater
Il n'y a plus de solutions pour l'Isie-25 des escrocs Bouasker et Mansri, que de refaire les décomptes des voix devant des observateurs de la société civile tunisienne et internationale.
a posté le 02-08-2022 à 19:06
Tout autre baratin de fuite en avant, ne fait que confirmer la mauvaise foi de cette Isie-25 des tricheurs escrocs, Farouk Bouasker et son bras droit Mansri.
L'histoire de la Tunisie ne leur pardonnera jamais leurs crimes électoraux et leur haute trahison contre l'Etat et le peuple tunisiens.
Allah yèhlik ass-hab el-charr.
Momo
Fa in lam tasta7i
a posté le 02-08-2022 à 16:01
Sous d'autres cieux, le respoonsable aurait démissionné en présentant ses excuses. Mais nous sommes en démocratie arabo musulmane...
uno
le général de Gaulle
a posté le 02-08-2022 à 15:54
Le général de Gaulle disait pendant la guerre d'Algérie ,seule le peuple à le droit d'être ingrat