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Voyage à Toulouse à la découverte d'Airbus et de son A330
21/06/2015 | 15:59
7 min
Voyage à Toulouse à la découverte d'Airbus et de son A330

Après un bref passage dans les ateliers d’Airbus de Hambourg, suite à l’incident des extincteurs, le nouvel Airbus A330-200 baptisé "Tunis",  premier de la flotte de Tunisair, a repris le 13 juin 2015 son programme de vol et ses dessertes.

 

Réceptionné lors d’une cérémonie tenue le 9 juin dernier au centre de livraison d'Airbus, cet avion représente le commencement d’une nouvelle étape dans le parcours de la compagnie nationale tunisienne : le démarrage des long-courriers. L'événement s'est tenu en présence, notamment, du ministre du Transport, Mahmoud Ben Romdhane, de plusieurs députés, du directeur des programmes d'Airbus, Didier Evrard, du président de Rolls Royce International pour la France, Michel Dubarry, et de la PDG de Tunisair, Sarra Rejeb,

 

La cérémonie était empreinte de solennité, d’émotion et de fierté, notamment lors de la diffusion de la vidéo de conception de "Tunis". A cette occasion, M. Ben Romdhane avait exprimé l'attachement de la Tunisie à sa "Grande Dame" Tunisair, un fleuron du pays. Pour lui, cet avion représente le moyen de réussir les ambitions de la compagnie, notamment avec l'ouverture de nouvelles lignes. «L’A330 est le symbole de la volonté de la Tunisie d’avoir un nouveau rôle dans le monde», a-t-il déclaré, notant que cet appareil sera la pierre angulaire de l’édification de nouvelles relations avec l’Afrique, les pays arabes, l’Amérique et l’Asie.

Pour la PDG de Tunisair, ce gros porteur a fait ses preuves depuis sa conception et a fait l’objet de grandes améliorations techniques.

Le représentant d’Airbus a souligné, quant à lui, que l’A330 est un véritable long-courrier, avec un très haut niveau de fiabilité opérationnelle, présent chez plus de 100 opérateurs dans le monde entier, ajoutant que le constructeur s’apprête à la livraison d’une centaine d’appareils en 2015, ce qui atteste de la qualité de cet appareil.

Autre point important abordé par M. Evrard, le fait qu’une partie de l’appareil (les cadres de la structure) est faite en Tunisie par Stelia, filiale d’Airbus, qui emploie 800 personnes et bénéficie d’un très fort niveau de classement parmi ses fournisseurs.

 

 

Cet Airbus A330-200 est idéal, selon ses concepteurs, pour les lignes point-à-point, pouvant couvrir tous les types de vols, du court au véritable long-courrier. Ce bi-couloir représente une alternative incontestable aux avions long-courriers de plus grande capacité. Tunis est dotée d’une nouvelle cabine entièrement réaménagée et équipée d’un système IFE (divertissement à bord) moderne et ultra performant au niveau de l’intégralité des sièges. Il sera muni, également, de sièges "Lie Flat" de 18 pouces plus spacieux, larges et confortables. En fonction de sa configuration, l’appareil pourra accueillir jusqu’à 24 sièges en classe Business et 242 en classe économique. Cette nouvelle cabine équipera également les deux autres A330 dont l’un d’eux, immatriculé MSN1641 TS-IFN, sera livré à Tunisair fin juillet 2015. Il a déjà effectué avec succès son vol d’essai au départ de Toulouse en direction de l’aéroport Châteauroux Centre où ont été réalisés les travaux de peinture, et est rentré le 3 juin à Toulouse paré du logo de Tunisair et du drapeau tunisien.

L’A330 est connu pour être plus écologique que ses prédécesseurs. La version A330-200, dont le fuselage est le plus court de la famille A330, se caractérise néanmoins par son excellent rayon d’action et la grande capacité de ses soutes. Il affiche, selon ses concepteurs, un excellent rapport charge utile/rayon d’action, ainsi qu’un volume d’emport supérieur sur les liaisons moyen courrier et en exploitation à rayon d’action étendu. Côté motorisation, Tunisair a opté pour un moteur Trend 700 de Rolls Royce, écologique et performant.

De plus, sa rentabilité hors pair et ses coûts d’exploitation inégalés permettront à Tunisair, selon un communiqué de la compagnie, de poursuivre le développement de ses dessertes tout en offrant à ses passagers tout le confort d’une cabine haut de gamme.

 

 

A l’occasion de la livraison du A330, les journalistes tunisiens ont eu le privilège de visiter les locaux d’Airbus et notamment les chaînes d’assemblage des A380 et A350, d’en savoir plus sur le groupe et de rencontrer plusieurs hauts cadres de la compagnie, notamment le Tunisien Habib Fekih, président Airbus pour l’Afrique et le Moyen-Orient, Philippe Lemasson, VP Head of communication France, Xavier Burgat, Head of Corporate Marketing,  ainsi que Jaques Rocca, directeur communication et relations médias, et Ouassim Berraies, directeur général de la filiale implanté en Tunisie Stelia.

 

Le groupe Airbus possède environ 180 sites dans 35 pays. 67% de ses ventes sont faites à l’international alors que 77% de ses commandes proviennent de l’international. Il emploie 138.600 personnes dans 130 pays qui parlent une vingtaine de langues, dont 54.000 en France. Depuis janvier 2014, la décision politique, économique et industrielle a été prise pour adopter un nom porteur et synonyme de réussite pour toutes les composantes, Airbus Group, outre le fait de garantir l’indépendance décisionnelle du groupe. En 14 ans, le groupe a plus que doublé son chiffre d’affaire, qui est passé de 24,1 milliards d’euros en 2000 à 60,7 milliards d’euros en 2014. La part du lion des ventes revient à l’Europe (33%) et l’Asie (32%) suivies par l’Amérique (16%) puis le Moyen-Orient et le Maghreb (11%).

Le groupe est composé de trois divisons : Airbus, Airbus Helicopters et Airbus Defence and Space. Offrant la plus large gamme au monde d'hélicoptères civils et militaires, Airbus Helicopters est N°1 des fabricants d'hélicoptères civils du monde, avec une part de marché de 46%.

Pour sa part, Airbus Defence and Space est le leader sur le marché de la défense et de l'espace en Europe. Elle est la deuxième dans le monde sur le plan spatial. La défense représente en effet 20% du CA du groupe. A noter par ailleurs qu'Airbus Group a investit 5,6% de son CA de 2014 en Recherche et Développement.

 

 

Parmi les filiales du groupe on citera, Stelia qui est implantée en Tunisie depuis 2009, avec un investissement initial de 70 MD. Elle est spécialisée dans l’assemblage de sous ensembles, usinages et équipements de pièces élémentaires, sur une usine de 13.000 m2. Elle conçoit 80 à 85% de l’A320 (Ceo plutôt que Neo), soit 12.500 sous-ensembles par an et assure sur certains produits 100% de cadence.

En juin 2011, la société s’engage envers ses partenaires du Parc aéronautique de Mghira à leur fournir du travail pour 7 ans. En janvier 2012, elle démarre la fabrication des cadres de l’A330. Entre 2012 et 2014, elle augmente sa capacité de 36% et augmente son nombre de machines japonaises sophistiquées pour le porter à 22 unités. En 2015, elle réussit son pari avec l’extension de ses activités de 50% et la construction d’une nouvelle usine et devra acheter 9 machines de plus. En outre, les éléments que Stelia produit sont certifiés volants et intégrés directement sur les chaînes d’assemblage des appareils.

On notera que Habib Fekih a estimé le nombre de Tunisiens à participer à l’activité aéronautique d’Airbus en Tunisie à 8.000 personnes, dont 2.000 à Stelia. Le nombre de Tunisiens travaillant chez Airbus s’élève, quant à lui, à 159 personnes.

 

 

Le secteur aérien est un secteur prometteur. Chaque jour, on dénombre 9 millions de passagers de part le monde. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter, étant donné que tous les 15 ans, l’activité double. Dans le monde, un avion airbus décolle toutes les 2 secondes. Le groupe a vendu 15.372 avions et a déjà livré 9.019 unités pour 408 opérateurs de part le monde. En 2014, il a réalisé un nouveau record de livraison avec 629 avions livrés.

Airbus s’attend à ce qu’il y ait une demande pour 31.300 nouveaux avions sur les 20 prochaines années. Par ailleurs, Airbus prévoit une croissance de 5,1% pour le trafic originaire, à destination ou en transit par le Maghreb. Le marché aérien tunisien enregistre pour sa part une croissance robuste, avec un trafic long-courrier très dynamique qui a connu une croissance moyenne de 15% les 10 dernières années. Airbus pense que le marché aérien tunisien a un fort potentiel de croissance de 5,5% annuellement, attendue d’ici 2033 et que de plus en plus d’avions gros porteurs desserviront la Tunisie.

 

On rappelle que l’acquisition du A330-200 s’inscrit dans le cadre du plan de renouvellement de flotte lancé en 2008 par Tunisair et portant sur la commande auprès du constructeur européen Airbus de 13 avions, soit dix A320 et trois A330.

Mahmoud Ben Romdhane avait annoncé à Airbus que la Tunisie, via Tunisair, mettra dans les prochaines années un nouveau plan de flotte qui sera bien plus ambitieux que la période passée : «devant nous s’ouvrent les rêves de la révolution tunisienne», avait-il affirmé.

 

Imen NOUIRA

 

21/06/2015 | 15:59
7 min
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Commentaires (18)

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beni hilal
| 13-04-2018 13:25
Les Chinois ont aussi acheté Volvo l'un des joyaux de la couronne Suédoise.
Lock, stock and barrels.
Et ce ne sera pas pour fabriquer des brosses à dents. Le know how de Volvo servira à fabriquer des automobiles Chinoises de qualité supérieure pour les marchés occidentaux et mondiaux..
La Chine ne recule devant rien pour accélérer son retard inductriel. Les avions commerciaux Chinois, fabriqués en première partie avec l'aide des occidentaux, seront bientôt commercialisés dans le monde entier à des prix imbattables.

DHEJ
| 23-06-2015 15:26
Alors il fallait voir l'autre sens du mouvement!


Un doyen de faculté de médecine au Canada avait-il déclaré que son pays est un peu en retard par rapport à la Chine dans les domaines...


Je me tais, et c'est Eric qui l'ordonne!

ali
| 23-06-2015 12:51
Pour porter un jugement sur les universités chinoises,avoir été sur les bancs de ces universités,n'est pas une condition nécessaire.Il suffit de jeter un coup d'il sur les différentes distinctions littéraires et scientifiques(Nobel,Fields,Abel...)pour avoir une idée..et de constater que les Chinois envoient chaque année leurs meilleurs étudiants concourir en Frances pour Polytechniques et Normale sup...

DHEJ
| 23-06-2015 12:00
Mais lequel des deux a fait les bancs des universités chinoises, nord, sud, est ou ouest?


C'est le début de la connaissance!

ali
| 23-06-2015 09:57
Il n'y a certes pas de races supérieures,par contre il y a une société,qui est en finalité plus propice à l'esprit inventif et à la créativité.Le système social chinois est moyenâgeux par rapport à l'européen.Ce qui fait que les étudiants chinois envoyés à l'étranger pour apprendre,décident en majorité de ne pas retourner chez eux.Quand aux mathématiques,les chinois comptent un grand mathématicien CHEN,médaillé fiellds ,qui est de renommée mondiale et c'était dans les années 60.

Dr. Jamel Tazarki
| 23-06-2015 06:49
Je vous rappelle que les Chinois viennent à peine de découvrir les mathématiques. Traditionnellement, les mathématiques n'ont pas jouit en Chine du prestige qui était chez les Grecs et des cultures héritières de celle-ci (toute l'Europe occidentale). En effet aucun des philosophes chinois n'a accordé d'attention particulière aux mathématiques, comme élément indispensable à la pensée logique. Dans la philosophie confucéenne, les mathématiques n'ont joué aucun rôle.

Mais, les Chinois sont en train de rattraper leur retard en mathématiques, en effet à l'université de Munich où j'ai enseigné les statistiques, il y a des centaines de Chinois très assidus et très doués en mathématiques.

Il n'y a pas de race humaine supérieure aux autres!!! Par contre, il y a partout des intelligents et des cons et les cons eux même peuvent donner naissance à la super intelligence (les contre-exemples, n'en manquent pas)

Cordialement
Jamel

ali
| 22-06-2015 22:12
Il manquera aux chinois,deux siécle de révolution industrielle et surtout la recherche fondamentale et appliquée et là ils ne font pas le poids face à l'Europe et l'Amérique.Compter le nombre de prix Nobels et médaillés fiellds chinois par rapport ne serait ce que les français!

Dr. Jamel Tazarki
| 22-06-2015 18:27
Les industriels chinois spécialistes de la machine-outil ont racheté en 2005 le constructeur allemand Zimmermann. Aux Etats-Unis, un autre chinois, Top-Eastern Group, s'est payé en juin 2009 plusieurs usines qui appartenaient à Kennametal, l'un des principaux fabricants américains d'outils de coupe. Dernierement, Chongqing Machinery a pris le contrôle de plusieurs fabricants britanniques de composants pour la fabrication de machines-outils.

Les constructeurs chinois ont déjà pris des parts énormes du marché mondial de la machine-outil. Les chinois vont très bientôt rattraper le niveau technologique de leurs concurrents étrangers. Ils ne manquent ni de liquidités ni de cibles intéressantes.

En Allemagne, les chinois ont repris coup sur coup six constructeurs outre-Rhin. Ces investissements sont réalisés dans des sociétés de haut niveau technologique... permettant ainsi aux industriels chinois d'accéder rapidement à un savoir-faire technique coûteux et long à développer. Ces acquisitions leur facilitent aussi la vie en matière d'exportation. Elles leur permettent de se conformer rapidement à la réglementation douanière très stricte des Etats-Unis et aux normes de sécurité en vigueur en Europe.

Cher Ali, je calcul quotidiennement le "statistical demand forecasting" pour la plupart des fournisseurs du "automotive aftermarket". Et je vous assure que 90% de la production pour le "automotive aftermarket" est purement chinoise. Le monde "automotive aftermarket" appartient déjà aux chinois, par contre les américains et les européens n'ont aucune chance dans ce domaine!

Je reprends ce que j'ai dit ci-dessous: Les pays ont intérêts à se spécialiser dans la production pour laquelle ils possèdent un avantage absolu, c'est-à-dire pour laquelle ils sont plus compétitifs que leurs partenaires commerciaux, et à utiliser le surplus de leur production pour l'échanger contre les biens qu'ils ont renoncés à produire par eux-mêmes. Ainsi, si les européens ont un avantage comparatif à fabriquer les machines-outils et que les chinois ont plutôt un avantage comparatif à utiliser les machines-outils fabriquées par les européens, il faut tout simplement laisser faire. L'un des principes de la globalisation et la non-discrimination'

Cordialement
Jamel

ali
| 22-06-2015 16:25
Je ne pourrai pas deviner le pays où est fabriqué la brosse à dents par contre une chose est certaine,sans les machines outils allemandes ,un pays comme la Chine s'écroulerait industriellement.C'est pourquoi,devant des rumeurs qui circulaient cette année quand à l'interdiction d'exporter les machines outils,le premier ministre chinois avait fait un déplacement éclair à Berlin pour se rassurer.

LAY.BOUSSAA
| 22-06-2015 14:16
- Alors Docteur, c'est grave !!?
- Non Mme A330, vous êtes juste enceinte, félicitations!