Réunis ce mercredi 30 avril 2025, les actionnaires de l’Union Internationale de Banques (UIB) ont assisté à une assemblée générale ordinaire placée sous le signe du réalisme. Dans son mot d’ouverture, le président du conseil d’administration a livré une lecture sans fard des performances de la banque pour l’exercice 2024, marquées par des résultats en deçà des attentes.

« Sans chercher à noircir un brin le tableau, les résultats ne sont pas à la hauteur de nos espérances et des performances d’autres banques de la place », a-t-il reconnu. Un diagnostic lucide qui pointe « un modèle insuffisamment diversifié » et « des règles de gestion astreignantes des risques », sans oublier une série d’« événements exceptionnels » ayant pénalisé l’activité.

Malgré ce repli, le président s’est voulu rassurant. L’UIB dispose de fondamentaux solides, notamment des ratios de solvabilité « robustes » et une position honorable sur plusieurs indicateurs clés : 4e rang pour le produit net bancaire, 3e pour la marge d’intérêt et 2e pour la marge sur commissions parmi les banques privées.

Le discours n’a pas éludé les défis à venir, à commencer par la nécessité d’accélérer les réformes structurelles et de renforcer le virage numérique, notamment dans la banque de détail. La relation client et la simplification des procédures figurent en tête des attentes exprimées par la clientèle.

Le président a également insisté sur la nécessité de redonner un nouvel élan à la Banque d’Entreprise, estimant que, malgré le plan de transformation 2022-2025, « les promesses d’actions peinent à convaincre ». Il plaide pour une approche plus audacieuse et moins contrainte, capable de restaurer la confiance et de favoriser la croissance.

Dans un registre plus philosophique, le mot de clôture s’est teinté d’un appel à l’éthique et à la responsabilité. « Être porteur des valeurs du juste et du vrai… ne pas être la caution de l’immobilisme et de l’inertie », a déclaré le président, invitant les parties prenantes à œuvrer pour « une réalité nouvelle » où l’UIB deviendrait « plus grande et plus forte que jamais ».

Enfin, c’est un vœu d’optimisme mesuré qui a ponctué cette intervention : « La situation exige d’être sobre dans les paroles. Ce sont les actes et non les paroles qui comptent. Espérons que l’Assemblée 2026 apportera une note plus positive ainsi qu’un brin d’air frais dans un monde qui en a tant besoin. »

Philippe Dubois, nouveau directeur général de l’Union Internationale de Banques (UIB), a présenté un exercice 2024 marqué par un contexte économique et réglementaire difficile, mais aussi par des signes de résilience. Ainsi, sur le plan financier, la banque a enregistré un résultat net en baisse à 85,7 millions de dinars, avec un retour sur fonds propres (ROE) de 8,8%, contre 14,1% en 2023. Cette baisse s’explique notamment par un impact fiscal important estimé à 30 millions de dinars, ainsi que par un ralentissement de l’activité de crédit de -4,9%. Toutefois, les dépôts ont progressé de 9,1%, atteignant 6,86 milliards de dinars, et les ratios réglementaires restent solides.

Dans ce contexte, l’Assemblée a approuvé la répartition du bénéfice net de l’exercice, majoré du report à nouveau, pour un montant total de 90,1 millions de dinars. Il a été décidé d’affecter 55 millions aux réserves ordinaires, un million au fonds social, 29,38 millions aux dividendes et 4,75 millions en report à nouveau. Le dividende, fixé à 0,850 dinar par action, sera mis en paiement à partir du 2 juin 2025 via Tunisie Clearing.

Malgré ces résultats en retrait, Philippe Dubois a salué la mobilisation des équipes, notamment en Trade Finance, un domaine dans lequel l’UIB a été élue « Meilleure banque en financement du commerce international en Tunisie » par Global Finance. Il a également mis en avant les efforts de transformation digitale, ainsi que les engagements sociétaux de la banque, notamment en matière d’inclusion financière et de transition énergétique.

Regard tourné vers l’avenir, le directeur général a décliné les priorités stratégiques pour 2025, articulées autour de quatre axes :

• Relance commerciale à travers un ciblage accru des entreprises et TPE,

• Digitalisation accélérée pour fluidifier les parcours clients,

• Renforcement de la gestion des risques et de la formation,

• Soutien aux financements durables et à la performance environnementale.

« Le client, sa confiance, sa satisfaction sont une obsession qui guide nos travaux », a-t-il déclaré, affirmant que l’UIB dispose des leviers nécessaires pour rebondir, malgré un taux de créances douteuses de 10,1% et un coefficient d’exploitation à 50,5%.

Enfin, Ouassel Bahri, directeur de la communication, a souligné l’importance stratégique des actions sociales et culturelles portées par trois structures dédiées, au service de l’inclusion, de la culture et de l’égalité des chances à travers tout le territoire tunisien.

Sarra Hlaoui