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Sihem Ben Sedrine entame sa danse du coq égorgé
26/12/2014 | 19:59
8 min
Sihem Ben Sedrine entame sa danse du coq égorgé
Sihem Ben Sedrine, présidente de l’Instance de Vérité et Dignité, a tenté vendredi 26 décembre 2014 de prendre possession des archives de la présidence de la République. A la veille de la passation de pouvoir entre deux présidents, Sihem Ben Sedrine tente là un forcing pour faire main basse sur des centaines de milliers de documents, au nom de la justice transitionnelle dont elle dit être le chantre. Tentative avortée par la Sécurité présidentielle, une véritable garde républicaine, et signe le début d’un long feuilleton dans lequel la dame va jouer de nouveau à la victime.






















Tic tac, tic tac, tic tac. L’ère de la troïka prête à sa fin. Son dernier rempart, Moncef Marzouki, devrait quitter sous huitaine le palais de Carthage et les sbires commencent à paniquer.
Sihem Ben Sedrine, présidente parachutée de l’instance chargée d’assurer la justice transitionnelle, est en pôle position de ceux qui paniquent. Une femme paniquée est capable de tout, surtout si on lui retire son souteneur principal.
Habituée à des rentes mensuelles européennes, pour pouvoir bien défendre les Droits de l’Homme sous Ben Ali, Mme Ben Sedrine devait s’assurer un revenu après la fin de la dictature. On accordera à son époux la rare licence d’une radio. « Je n’ai rien à voir là dedans, c’est à mon mari et je ne dirige rien », se défend-elle à l’époque. Faux, comme le prouvera Business News par la suite en montrant le journal officiel de la République qui montre noir sur blanc que la dame est co-gérante. Très mal gérée, outil de propagande destiné à attaquer les opposants au régime de la troïka, la radio finira par fermer l’antenne. Madame la défenseure des Droits de l’Homme enverra les jeunes journalistes stagiaires balader devant les tribunaux pour obtenir leurs salaires impayés. Provisoirement, car Mme Ben Sedrine, ou plutôt son époux, récupère quand même la fréquence, en dépit de cet épisode fâcheux et de la longue liste d’attente pour obtenir une FM sur le Grand Tunis. Pourquoi elle et pas les autres ? Le nouveau gouvernement pourrait nous éclairer davantage sur ce dossier et c’est suffisant pour que la co-gérante d’une radio privée et présidente d’une instance constitutionnelle commence à paniquer.

Comme son nom l’indique, cette instance doit assurer la vérité et la dignité. Par ses mensonges antérieurs, et Business News en a recensé un tas, et par l’humiliation infligée à ses journalistes, Mme Ben Sedrine ne saurait être la personne adéquate pour figurer dans une telle instance. Elle y figurera. La commission de l’ANC qui l’a nommée prendra pour de l’argent comptant le contenu de son CV. Les rumeurs faisant valoir qu’elle avait fait faillite par le passé, ce qui est interdit par la loi régissant la justice transitionnelle ? Ce ne sont que des rumeurs, répond la dame. Sa gestion de Kalima ? « Mais puisque je vous dis que je n’ai rien à voir avec la gérance ! ». Les membres de la commission boiront ses paroles ou plutôt exécuteront les ordres. « Je n’y pouvais rien, le courant était trop fort et il fallait céder sur ce dossier pour pouvoir obtenir d’autres acquis plus importants. C’est une affaire politique ! », nous répond, désolé, un ancien député, membre de la commission qui a nommé Sihem Ben Sedrine.
La dame sera membre, mais également présidente ! Encore un deal ! Un deal qui fait sortir de ses gonds le grand militant Khemaïs Chammari qui présente immédiatement sa démission. Il n’accepte pas d’être mêlé au manège et encore moins de cautionner une dame dont les secrets ne lui échappent guère. Il sera suivi par trois autres. Ou quatre, on ne sait plus. Les démissions se succèdent dans cette instance. La dernière en date est celle de notre consœur Noura Borsali, dont l’intégrité est au dessus de tout soupçon. Elle a fini par jeter l’éponge après quelques mois de tentatives diverses de bien faire son travail. C’était impossible. En quittant, et en dépit de son obligation de réserve, elle demandera à ce que la loi régissant la Justice transitionnelle change.

La loi en question a été votée dans l’urgence en décembre 2013. Et quand on dit loi votée dans l’urgence, on dit loi bâclée. Et si urgence il y avait, c’est que le président de la République Moncef Marzouki a décidé de publier un gros livre de 500 pages dévoilant les archives de la présidence de la République relatives aux journalistes et aux médias. Un véritable lynchage de tous ceux qui ont collaboré de près ou de loin avec l’ancien régime. Mais pas seulement. Car le Livre noir ne fait pas que dévoiler des archives, mais aussi des rapports de police suspects ou jamais vérifiés dénonçant tel ou autre journaliste. Comme par coïncidence, ce sont uniquement les opposants à Marzouki dont les archives ont été dévoilés, sans même que l’on se donne la peine de vérifier l’authenticité de l’information et sans la mettre dans son contexte. Sihem Ben Sedrine rebondira immédiatement sur l’occasion pour exiger la promulgation de la loi sur la Justice transitionnelle, en traine depuis deux ans. Pari gagné, la loi sera votée en quelques jours, sans que l’on ne discute suffisamment ses textes.

Ces faits historiques remontant à un an ne sont pas oubliés et tous les observateurs et acteurs politiques sont conscients que cette loi fondamentale a été bâclée. Idem pour sa composition puisque certains membres ne méritent pas d’y être, notamment sa présidente dont le CV ou l’historique lui interdit carrément de siéger dans cette instance.
Ce dossier de l’IVD a été discuté avec des dirigeants de Nidaa Tounes, parti vainqueur des dernières législatives, et on est très conscients de l’importance de cette instance et on planche dessus.
Ayant eu écho de cette étude du dossier, Sihem Ben Sedrine et les leaders du parti présidentiel CPR ont utilisé le sujet comme argument électoral : Nidaa Tounes et Béji Caïd Essebsi veulent en finir avec l’IVD. Ils ont entonné le discours durant des semaines. Il a fallu que BCE lui-même dise non et qu’il tienne personnellement à ce que l’IVD demeure active.
Il n’en demeure pas moins que si l’on tient, à Nidaa et à la future présidence de la République, que l’IVD reste, on sait parfaitement qu’aucune justice transitionnelle ne pourrait être réellement assurée avec Sihem Ben Sedrine et la loi avec ses textes actuels. On pense d’ores et déjà à son successeur et le nom d’Ahmed Néjib Chebbi est cité avec insistance.
Mme Ben Sedrine, consciente que le vent a tourné, cherche à obtenir quelques cartes à jouer pour la période à venir. Le forcing de ce matin, vendredi 26 décembre 2014, est la première étape. Selon plus d’un juriste, elle n’avait aucun droit légal de récupérer les archives de la présidence de la République, surtout que la commission ad hoc au sein de l’IVD n’est pas encore constituée.
Pourquoi a-t-elle tenté ce forcing ? La réponse n’est pas difficile à deviner. Au moment de sa création et de l’annonce du nom de sa présidente, l’instance de la Justice transitionnelle était caricaturée comme étant la justice transactionnelle. Sihem Ben Sedrine n’a pas réussi son forcing de ce matin, grâce à la garde présidentielle, et ne pourra rien réussir tant qu’il y a des citoyens patriotes en Tunisie dont le seul objectif est la primauté de la loi et de la justice et uniquement la loi et la justice.

Nizar Bahloul


Entre Business News et Sihem Ben Sedrine, toute une histoire

Peut-on parler librement, à Business News, de Sihem Ben Sedrine sans être taxé de chercher à régler des comptes ? La présidente de l’IVD a usé de différents stratagèmes pour nous en empêcher et intimider, durant l’ère de l’ancien régime de ses amis de la troïka. S’en prenant directement à l’auteur de ces lignes, journaliste et directeur du journal, Mme Ben Sedrine a multiplié les manœuvres d’intimidation, exactement comme le faisait Zine El ABidine Ben Ali avec ses opposants. Mails anonymes (et nous avons fini par obtenir la preuve que c’était elle), propos diffamatoires et salissants dans les salons, déclarations radiophoniques dans lesquelles elle justifiait l’emprisonnement de Nizar Bahloul pour un article de presse factuel ou encore un procès en bonne et due forme, en prenant soin d’envoyer la convocation par huissier notaire, le jour de son investiture à la tête de l’IVD. Aucune de ces manœuvres « sedriniennes » n’a intimidé les journalistes de Business News, ni l’auteur de ces lignes. Sauf que voilà, certains de nos lecteurs ont pris le relais pour dire qu’on n’a plus le droit de parler de Sihem Ben Sedrine, parce qu’on a un différend.
Le cas mérite d’être enseigné dans les instituts de presse. Si vous voulez faire taire un journaliste, collez-lui un procès. S’il le perd, il va se taire. Et s’il le gagne, comme c’est notre cas, il va se taire quand même pour ne pas être taxé de régler ses comptes à travers son média. En attendant que nos valeureux enseignants universitaires se prononcent, nous continuerons à accomplir notre devoir en toute conscience.

26/12/2014 | 19:59
8 min
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Commentaires (57) Commenter
Qui est Sami ben Amara ?
bt
| 31-12-2014 13:43
Cette intrigue a été préparé minutieusement depuis le 1er de novembre 2014 date à laquelle Mr Manser démissionne du poste de directeur du cabinet présidentiel.Pour terminer le boulot il fallait un nouveau directeur de cabinet. Une course contre la montre a eu lieu durant le temps additionnel débouchant sur la propulsion de Mr Sami Ben Amara du poste de conseiller au poste de directeur du cabinet; avec rang et avantage de Ministre; par arrêté présidentiel en date du 1/12/2014 et paru juste le 12/12/2014 -durant le silence électoral- ce qui explique que la dernière semaine de décembre était l'unique possibilité offerte .
Contrairement à la tradition aucun CV concernant l'intéressé n'a été officiellement ou officieusement publié; on voulait lui laisser le temps de finir le boulot sans encombre. Hélas. Preuve:
Arrêté Républicain n° 2014-281 du 1er décembre 2014.
Monsieur Sami Ben Amara est nommé directeur du cabinet présidentiel, et ce, à compter du 1er novembre 2014.
Monsieur Sami Ben Amara bénéficie, dans cette fonction, du rang et avantages de **ministre** conseiller auprès du Président de la République. Malgré son échec dans la mission qui lui a été assigné Mr Ben Amara aura une consolation conséquente digne du Lotto. Il va profiter des largesses de la république puisqu'il aura droit durant 3 mois de moult avantages: salaires, voiture de fonction, bons de carburants...pour avoir accepter de jouer au chef de cbinet durant quelques semaines.
il faut faire la part des chose.
raounebenhamed
| 29-12-2014 13:28
Poule égorgée et non coq égorgé ya NB.
Danse des Pieds Niickelés et silence des agneaux
Sidi Teta
| 29-12-2014 11:35
Ce qui se passe depuis samedi est un énième crachat au visage des opprimés de l'injustice féodale et des victimes de la de la classe politico-mafieuse qui a sévi dans ce pays depuis des siècles

C'est la maintien déshonorant de l''OMERTA ,érigée dans ce pays de guignols comme norme sociétale et comme preuve de puissance féodale.

On s'amuse dans les cours de récrés en jouant à la baballe avec un dossier d'une importance capitale pour la maturité du peuple tunisien,pour son honneur, et par delà, son avenir.

L'enjeu de la mission de l'IVD est trop important et stratégique pour être confié à des personnes à l'intégrité et au sens de la responsabilité discutables
Qu'il s'agisse de Ben Sedrine, de certains membres de la Garde Présidentielle, ainsi que d'une bonne partie de la classe politique ...

Democracie
M1B02SA
| 29-12-2014 04:09
Nous sommes en démocratie aujourd'hui.

Vous les medias vous avez toujours ce rôle de propagande en vous. Vous n'êtes pas objectif vous n'êtes pas neutre. vous êtes tres subjectif et vous attaquez cette femme.

Je ne sais pas qui se cache derriere cet article mais la personne qui a donné le ok pour la redaction a un probleme contre Sihem Ben Sedrine et il veut se venger.

Si on decortique le role de cette instance et sa creation et pourquoi Sihem en est presidente. Vous comprendrez qu'elle est la personne qu'il faut pour ce poste.
Elle en a endurer durant Ben Ali pendant que tout le peuple se laissait violé , elle s'est battue.

Instance verité dignité doit être dirigé par cette femme defenseuse des droits de l'homme.

Pas Nejib chebbi l'arriviste opportuniste.

Peuple Tunisien , businessnews un outil de propagande des lobbys politique.

Salutation
je boycotte votre blog
k811
| 28-12-2014 15:34
Franchement je ne sais pas pourquoi vous vous acharnez sur elle . Dans tout les pays du monde on ouvre ces documents .Vous voulez attendre qu'on les detruise ? .Sauf si vous avez peur de quelque choses ça c'est autre chose ...
à BN
Hashtag
| 28-12-2014 15:00
Je ne comprends pas la raison pour laquelle le nombre de commentaires n'apparaît pas pour les deux sujets qui mettent en cause Sihem Ben Sedrine.
Si vous pouvez m'éclairer ...

B.N. : Il s'agit d'un problème technique qui sera réglé rapidement. Merci d'avoir attiré notre attention.
Le ressentiment ne répare point les blessures
abdessattar Jerbia
| 28-12-2014 12:08
J'ai un dossier à soumettre à la justice mais je ne le présente jamais à une instance présidée par Sihem Ben Sedrine parce que cette femme est une masse de haine et de ressentiment. et cette attitude négative ne répare pas les blessures. Au contraire, elle les perpétue pour pouvoir régner davantage. en effet les victimes se transforment en cow-boys...
Pas de balayage
Mohamed
| 28-12-2014 10:34
Un point très important: la loi sur la justice transitionnelle précise très bien que l'accès aux archives doit concerner un point ou une question bien délimités suivant les plaintes parvenues, et ne doit pas être un "balayage" généralisé comme l'avance naïvement l'ex-ministre de la troïka Mekki.
Sihem Ben Sedrine entame sa danse du coq égorgé
SEGOUALI.Mongi
| 28-12-2014 10:33
Le peuple tunisien n'acceptera jamais autre chose de la chambre constituante que l'écriture de la constitution. Tout autre excès secondaire émis par la chambre constituante hors du champ de sa mission à caractère législatif hormis sa propre mission qui lui a été arrêté par la loi est considéré comme acte au-dessus de la volonté du peuple et contraire à son obligation conformément à la loi.
Secrets et raisons d'Etat
Mohamed
| 28-12-2014 10:15
Une chose capitale et vitale a été allègrement oubliée: la raison d'Etat et les secrets d'Etat, choses très courantes qui existent dans chaque pays de ce monde.
Si les archives sortent de la présidence, les raisons d'Etat et les secrets d'Etat peuvent devenir à la portée de pas mal de monde et les fuites ne seront pas impossibles.
Ces secrets et raisons d'Etat doivent évidemment rester secrets, comme leur nom l'indique.
Et au sein même des secrets d'Etat, les raisons d'Etat doivent être tenues encore plus au secret, car elles impliquent des écarts justifiés par la nécessité de protéger la Nation, comme cela arrive dans tous les pays du monde.
Si, par exemple, il y a 20 ou 30 ans, la Tunisie a eu un problème quelconque avec l'Egypte, la Libye, l'Algérie ou le Maroc etc, comme les éléments constitutifs de ce problème doivent rester confidentiels, il n'est pas question que ces éléments se "baladent" un peu partout et leur place est là où le peuple a ELU et placé sa CONFIANCE en un président patriote nationaliste et sincère.