
L’Italie semble être très préoccupée par la situation en Tunisie. Les ministres italiens de l’Intérieur et des Affaires étrangères multiplient les rencontres et les déclarations pour alerter sur la gravité de la situation en Tunisie et pour dire, en un langage à peine caché, qu’ils n’ont pas envie de payer le prix migratoire d’un effondrement économique de la Tunisie.
De son côté, la Tunisie et ses autorités semblent s’accommoder de cette situation. Ni le chef de l’Etat, inactif depuis le début du mois de ramadan, ni le ministre des Affaires étrangères, n’ont jugé bon de porter la parole officielle tunisienne sur cette question de migration clandestine et de possibilité d’effondrement. L’Etat tunisien semble se contenter des quelques millions d’euros qu’il obtient de la part des Italiens pour jouer le rôle de garde-côte de la rive Nord de la méditerranée. La Tunisie fait la une des journaux internationaux, se retrouve au centre de consultations et de réunions en Europe et ailleurs, mais n’a apparemment pas les ressources nécessaires pour répondre à cela. Il s’agit, évidemment, d’une réponse coordonnée, pesée et efficace. Non pas d’une énième envolée lyrique à propos de la souveraineté et de l’indépendance de la décision nationale. Espérons que le silence tunisien ne soit pas motivé par la volonté d’obtenir le prêt du Fonds monétaire international sans faire trop de concessions au niveau des « réformes ». L’on pourrait se dire que les Italiens et les Européens s’occuperont de faire pression sur le FMI pour débloquer le prêt de 1,9 milliard de dollars en faveur de la Tunisie puisqu’ils sont apeurés par le risque migratoire et d’un effondrement économique qui serait accéléré par la non-obtention de ce prêt.
Depuis quelques mois, l’Italie est gouvernée par l’extrême droite. Il n’est guère étonnant de voir que la question migratoire représente un thème central pour Girogia Meloni et son gouvernement. Elle avait, d’ailleurs, axé une grande partie de sa campagne sur cette question avec un traitement populiste. Encore une fois, rien d’étonnant venant d’une politicienne qui voyait en Mussolini un « bon politicien ». Toutefois, l’Italie feint d’ignorer qu’il existe aussi des médecins, des ingénieurs et même des hommes d’affaires qui travaillent en Italie et qui, eux, sont accueillis à bras ouverts en Europe et ailleurs. Ce sont pourtant des Tunisiens formés et éduqués en Tunisie par l’Etat tunisien. Les concernant, l’Italie, à l’instar d’autres pays étrangers, exprime beaucoup moins de scrupules et encore moins d’inquiétudes.
D’un autre côté, il est important de rappeler que les flux migratoires ont toujours fait partie de l’histoire de l’humanité. Même l’homme préhistorique a migré pour des raisons liées à sa survie. C’est une chimère de penser qu’un Etat ou même une coalition d’Etats puisse un jour maitriser ces flux à sa guise ou procéder à une sélection qualitative sur les migrants qui arrivent sur son sol. Il s’agit d’un mouvement tout à fait normal quoi qu’en disent les fascistes qui y voient une menace pour leur identité ou pour leur sécurité et toute la ribambelle d’arguments fallacieux qui accompagne généralement de tels discours.
A la décharge des Italiens, il nous est arrivé aussi, en tant que Tunisiens, d’avoir peur pour notre « composition démographique ». Mais cela ne rend pas l’argument valable, loin de là. Tout cela sans compter les flux migratoires ponctuels, comme ceux qui avaient conduit des centaines de milliers d’Italiens à se réfugier en Tunisie à cause de la deuxième guerre mondiale. A cette époque, ils avaient été accueillis à bras ouverts. Dans tous les cas, tant qu’il y aura une aussi large différence de développement, de conditions de vie et de confort entre les deux rives de la méditerranée, il y aura toujours un appel d’air migratoire qui poussera des centaines de milliers de personnes à tenter l’aventure de la traversée. La détérioration des conditions de vie en Tunisie poussera encore des milliers de cadres, de médecins ou de développeurs informatiques à quitter leur pays pour aller s’installer dans des pays étrangers.
Nous partageons avec l’Italie des milliers d’années d’histoire commune et de relations fructueuses dans l’ensemble. Il est dommage de voir tout cet héritage, par la faute de gouvernants populistes des deux côtés, réduit à l’unique dimension migratoire et sécuritaire. Les possibilités de coopération et d’entraide sont pratiquement infinies, pourtant nous sommes tous empêtrés dans le fait que la Tunisie soit géographiquement proche des côtes italiennes. Par ailleurs, certaines pratiques comme celle de droguer les clandestins pour qu’ils restent tranquilles dans l’avion qui va les ramener chez eux n’aident pas à aborder la question migratoire avec la sérénité nécessaire.
De son côté, la Tunisie ne peut faire l’économie de concevoir une vraie politique migratoire et ne peut se contenter de l’unique traitement sécuritaire de la chose. Le président de la République, Kaïs Saïed, a dit à plusieurs reprises que maitriser ce phénomène passe forcément par un réel travail sur les causes de la migration clandestine. Des études existent sur le sujet. Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, pour ne citer que cette organisation, a fait un travail remarquable sur le sujet. Il ne reste plus que la volonté de changer les choses.



Cette année la France a été payée par l'Angleterre pour surveiller ses frontières.
Le royaume uni veut faire comme le Danemark qui envoi les migrants au Rwanda. Et aussi comme les états unis ou les demandes d'asile se font au Mexique.
Ce n'est pas seulement une histoire de populistes. Il faut vraiment regarder ce qui se passe dans le monde avant de faire des jugements
Oui, mais ceux la viennent avec des visas, et ils vont gagner leur vie autrement que par les aides sociales.
Ne faites pas semblant d'être populiste, en laissant entendre qu'un analphabète du bled peut s' intégrer comme une personne de bon niveau...